La surmortalité constatée a été expliquée vraisablement par les vagues de chaleur successives selon l’Insee. Les données seront revues à la hausse. Il y a eu plus de 15 000 morts lors de la canicule de 2003.
Dans un premier bilan provisoire en date du 2 septembre, l’Insee a comparé les déces, toutes confondues, observés entre le 1er janvier et le 22 août 2022. Pour l’institut national de la statistique, la France a connu une hausse de + 7,9% de décès par rapport à 2019, soit 31 097 décès. L’Insee indique ne pas avoir pris pour référence les années 2020 ni 2021, deux années caractérisées par la pandémie de Covid-19.
Un tiers de ces decès (9.512 précisément) sont survenus entre le 1er juillet et le 22 août. Un chiffre très élevé au regard du bilan de la terrible canicule de 2003 qui avait fait environ 15.000 decès en excès selon l’Insee, 11.435 morts selon une estimation réalisée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) remis au ministre de la Santé d Alors, Jean-François Mattei.
A ce stade, l’Insee ne peut être totalement affirmatif mais il s’appuie cependant sur cette surmortalité aux vagues de chaleur qui ont frappé la France entre la mi-juin et la mi-août.
« Le niveau élevé des décés toutes causes confondues en juillet 2022 s’explique vraisablement par la vague de chaleur survenu à la mi-juillet, après un premier épisode de canicule dès la mi-juin », indique ainsi l’institut.
La répétition des vagues de chaleur, facteur aggravant
Début août, Santé Publique France avait lancé un signal d’alarme sur la répétition des vagues de chaleur qui « pourrait être un facteur aggravant et générer davantage de décès ». « La courte durée entre les deux vagues de chaleur pourrait ne pas être suffisante pour une récupération complète des organismes, notamment des populations les plus vulnérables », s’interrogeait également Santé Publique France.
A noter que l’été 2019 avait déjà été marqué par plusieurs épisodes de canicule. L’été 2022 s’est distingué par la précocité des épisodes de canicule puisque le premier est intervenu du 15 au 22 juin et que le second s’est étalé du 12 au 25 juillet.
L’Aude département le plus touché de France métropolitaine
Lors de cet été 2022, la surmortalité est constatée sur presque tous les départements français et elle est particulière marquée (entre +10 et +20% de décés supplémentaires) dans les départements touchés par les différentes vagues : de la Bretagne au sud-ouest et Autour de la Méditerranée. L’ex-Languedoc-Roussillon n’est pas épargné puisque l’Aude possède, jusqu’ici, le taux de surmortalité le plus élevé de France métropolitaine (+16,30%) devant la Charente-Maritime et les Pyrénées-Orientales (+15,80%).
D’après l’INSEE, cette surmortalité est constatée sur presque tous les départements français et notamment 10 à 20 % sur une partie des départements concernés par les 3 canicules : de la Bretagne au sud-ouest et autour de la méditerranée.
[2/6] pic.twitter.com/gFKZ6ViB9n—Dr. Serge Zaka (Dr Zarge) (@SergeZaka) 4 septembre 2022
L’Insee rappelle que ces données relatives aux décès survenus en août 2022 sont encore incomplètes et qu’elles seront commentées fin septembre.
Au cœur de l’été, les autorités sanitaires françaises avaient indiqué que « l’excès de mortalité ne peut être estimé qu’un mois après l’épisode caniculaire ».