Cela a été fait comme une opération secrète, évitant les annonces avant son exécution. Mais une photo publiée sur Twitter par des analystes a réduit l’ombre du secret : une image d’un grand navire militaire italien dans un port libyen. D’après ce que Repubblica a recréé, il s’agit du « San Giorgio », qui a atterri à Tripoli pour une mission très spéciale.
En effet, un porte-hélicoptères a livré au gouvernement libyen un centre mobile pour coordonner les secours maritimes, connu sous l’acronyme anglais Mrcc (Maritime Rescue Coordination Center). Un ensemble de conteneurs avec des terminaux informatiques et des équipements radio à la pointe de la technologie qui permettront « d’augmenter la sécurité de la navigation en Méditerranée et notamment dans la Manche sicilienne ». Et en conséquence, ils renforceront les interventions des garde-côtes de Tripoli dans les activités de lutte contre l’immigration illégale. L’usine a été financée par l’Union européenne dans le cadre d’un accord géré par le ministère italien de l’Intérieur, qui s’occupera également de l’assistance au personnel libyen. Le coût est d’environ 15 millions d’euros.
Stratégiquement, l’arrivée du « San Giorgio » représente la reprise d’une initiative européenne et italienne en Libye. Après le début de la guerre civile, les navires de notre flotte ont abandonné le port de Tripoli Abu Sitta. Depuis 2019, ces mêmes se dirigent vers l’expansion de la Turquie en Tripolitaine. Et aussi les activités militaires d’Ankara ont mené des activités de formation et de coordination des garde-côtes locaux au cours de la dernière période, consolidant l’impact sur la région. Maintenant, cependant, les choses commencent à changer. A quelques jours des élections qui marqueront l’avenir du pays, cette opération est la première action concrète pour rétablir les relations entre le gouvernement du Premier ministre Abdulhamid Dbeibah et l’UE : une étape dans laquelle notre diplomatie a joué et joué un rôle clé central et qui a le potentiel de servir de base pour résister à l’activation turque en Libye.
Dans le même temps, cependant, l’activité de traite des êtres humains des garde-côtes libyens fait l’objet de nombreuses plaintes de la part d’ONG et de partis politiques à travers l’Europe. Les soldats locaux ont été accusés de traitement inhumain de migrants bloqués en mer et, dans certains cas, d’avoir formé des alliances avec des clans criminels exploitant des personnes désespérées fuyant l’Afrique. Un certain nombre de questions ont été posées au Parlement européen portant précisément sur le nouveau centre de coordination de l’aide, ses coûts et surtout sa gestion : qui peut garantir qu’il ne s’agit pas d’un outil pour multiplier les abus ?
La Commission de Bruxelles considère la nouvelle centrale électrique de Mcrr comme le point de départ de la réforme des interventions libyennes en mer. Souvent ces dernières années la structure active à Tripoli, en raison de l’arriéré de matériel ou du comportement des équipages, n’a pas répondu aux appels à l’aide des bateaux en détresse : un silence qui s’est transformé en un naufrage dramatique. Pour cette raison, en plus de fournir un système moderne connecté à toutes les chaînes radio, notre ministère de l’Intérieur a formé des fonctionnaires libyens. Encore une fois, il s’agit d’un mouvement précoce. En raison de l’activité organique et généralisée, il sera difficile de protéger les droits des migrants.