La série « Un agriculteur, un village » dresse les portraits d’éleveurs, viticulteurs, maraîchers, arboriculteurs… Des femmes, des hommes, des familles attachées à leur terre, à leur exploitation, à leur production, à leur village. Ils racontent leur quotidien, leur histoire et celle d’une filière qui a connu de nombreuses (r) évolutions. Aujourd’hui, rencontre à Lacombe avec Christelle et Robert Puech.
Christelle et Robert Puech élèvent des vaches gasconnes et des porcs en plein air à Lacombe, dans la Montagne Noire. Robert est de la ferme, Christelle une grandiose à Saint-Denis. Elle a 15 ans quand elle rencontre Robert, de 5 ans son aîné. Ensemble, ils représentent la ferme familiale du grand-père de Robert. À l’époque, dans les années 1990, ce sont des vaches laitières. C’est le début de la crise dans la profession, avec l’effondrement du prix du lait et les quotas laitiers. « Nous étions jeunes, nous avons repris une exploitation qui était obsolète. Nous avons voulu faire des changements, mais nous étions peu expérimentés. « Rapidement, c’est le dépôt de bilan, une expérience qui laisse des traces. » J’avais 20 ans, j’étais jeune maman, passer devant un tribunal, ce n’est pas rien « .
Nos vaches, on les aime
Mais Christelle a développé une force tranquillisée. Sa vie, c’est Robert, la ferme, les vaches. Ils ne lâcheront pas. Entre 1998 et 2005, Robert et Christelle travaillaient en dehors de la ferme, qu’ils maintenaient un minimum. La famille s’agrandit et compte 3 garçons, Thomas, Nicolas et Yann. « C’est notre complicité qui nous a permis de tenir et de traverser ces instants « . Et qu’on ne dis pas à Christelle que pour eux, l’élevage c’est un loisir. » C’est notre vie. Le reste, c’est pour pouvoir garder l’exploitation « . Christelle continue d’exercer une activité salariée chez Carcassonne. Mais avant et après son travail, et le week-end, ses vaches l’occupant. , la ferme s’est séparée des laitières, et a vendu tout le matériel de traite. L’élevage des Puech, ce sera des gasconnes, pour la viande.
Le troupeau compte 35 mères et un taureau pour 50 hectares. Et quel taureau ! Robert aime faire concourir ses bêtes. Le prix, la collection. Le chouchou qui sera bientôt présenté se prénomme Narko. L’un de ses prédécesseurs sur la ferme, c’était Igor. Il a remporté le premier prix au Salon de l’agriculture de 2019, meilleur mâle qualifié. Une légende. Qui profite de sa retraite dans une ferme gardoise choisie avec soin par les Puech. « Nos vaches, on les aime. Ce métier, je l’ai appris de mon grand-père qui m’a transmis sa passion « , explique Robert. » Ce n’est pas parce qu’on élève nos bêtes pour la viande que nous ne nous préoccupons pas de leur bien-être. C’est même tout le contraireenchaîne Christelle. On n’est pas certifié bio, mais c’est comme si. On est les premiers consommateurs de notre viande « .
C’est un métier passionné, et on est contents quand on a de bons retours sur notre viande
Une viande de qualité que Christelle propose depuis 2015 en vente directe à Carcassonne au rond-point de Bezons le vendredi de 9 h 30 à 12 h 30 et de 15 h 30 à 18 h 30 chez Muriel Vayre (plaine Mayrevieille). Depuis 2019, les Puech élèvent aussi une vingtaine de porcs en plein air. « C’est un métier très dur, nous sommes nombreux à être pluriactifs. Avant, la ferme faisait vivre deux familles. C’est la PAC qui est mal faite, on est dans une course à l’hectare et au regroupement. Le matériel coûte cher, les normes sont lourdes. Mais c’est un métier passionnant, et on est content quand on a de bons retours sur notre viande. Le projet, c’est de transformer l’ancienne laiterie en boutique, pour pouvoir vendre sur place et développer l’agritourisme avec des visites. Les petits marchés reprendront au printemps les dimanches matin à la ferme « .
La production bovine en lAAude
La gasconne est une race rustique très bien adaptée à la valorisation des espaces extensifs et montagneux. Christelle et Robert Puech l’ont choisi » parce qu’elle est belle. C’est une race grise, qui naît marron. Une vache qui prend son temps et valorise bien les terrains. Elle ne correspond pas seulement à l’esprit. Nos vaches vivent toute l’année dehors, sauf l’hiver où elles sont à l’abri, et mangent du foin que nous produisons sur la ferme. La paille, nous l’achetons à Carcassonne, le maïs bio dans le Lauragais. Les veaux sont sevrés à 8 mois « . La race s’étend des Pyrénées, de l’Atlantique à la Méditerranée et jusqu’au nord de la vallée de la Garonne. L’Aude est le deuxième département, après l’Ariège, pour son cheptel de gasconnes. L’ élevage bovin occupe les zones de montagnes du département. Les surfaces pastorales de l’Aude représentent 50 % du territoire agricole et compétent de nombreux parcours extensifs ainsi que des estives d’altitudes. L’existence des trois races principales : limousine, gasconne, aubrac.