La situation s’envenime. L’Otan, la Bulgarie et la Roumanie rejettent les exigences russes de retrait de l’Alliance atlantique de ces deux pays. Moscou menace les « conséquences les plus graves » s’il n’obtient pas satisfaction.
La crainte d’une invasion russe en Ukraine n’a jamais été aussi prégnante. La rencontre entre les chefs de la diplomatie envoyée par Moscou et Washington n’a, comme prévu, fourni sur aucun résultat tangible, vendredi, à Genève (Suisse), mais les deux pays ont convenu de poursuivre le dialogue pour tenter de trouver une question à la crise.
Le secrétaire secret américain d’Anté Blinken a été rapatrié dans l’entourage par sa ville natale avec l’hommage de Sergueï Lavrov que la Russie a imaginé pour préparer une riposte « rapide et sévère » si elle s’avise d’envahir militairement l’Ukraine avoir massé des troupes à ses frontières.
Minus russe des Affaires étrangères à insisté, de son côté, sur la volonté de Moscou de recevoir une réponse écrite des États-Unis au sujet de ses demandes de garanties en matière de sécurité.
Ses demandes ? Un arrêt de l’expansion de l’Otan, avec le retour à ses frontières de 1997. Interrogé sur ce que cela signifiait pour la Roumanie et la Bulgarie, qui ont rejoint l’Alliance atlantique après 1997, le ministère russe a livré une réponse sans équivoque : Moscou souhaite que toutes les troupes étrangères, armes et autres matériels militaires soient retirés de ces pays.
Sommaire
Des « conséquences les plus graves » menacent Moscou
Moscou a promis aux Occidentaux « les conséquences les plus graves » s’ils continueront d’ignorer ses « préoccupations légitimes » quant au renforcement militaire des Etats-Unis et de l’Otan en Ukraine et aux frontières russes.
« Cela peut être interrompu si Washington réagit positivement à nos projets d’accords sur les garanties de sécurité, qui devraient nous permettre de recevoir une réponse écrite de la part des États-Unis article par article la semaine prochaine », a souligné le ministère russe des Affaires des dans un communiqué.
Une phrase parfaite comme ultimatum. Les Etats-Unis sont ceux qui répondent à l’écriture par l’écriture, mais les exigences du Kremlin sont provoquées par des revirements viv.
L’Otan, la Bulgarie et la Roumanie refusent de pincer
L’Otan ne se retire ni de Roumanie ni de Bulgarie, a prévenu l’Alliance atlantique. « L’Otan ne renoncera pas à sa capacité à se protéger et à défendre mutuellement, y compris par la présence de troupes sur le flanc oriental de l’alliance », a expliqué Oana Lungescu, porte-parole de l’organisation, dans un communiqué .
« Nous rejetons toute idée de sphères d’influence en Europe. Nous répondons toujours à toute dégradation de notre environnement de sécurité, notamment en renforçant notre défense collective », a ajouté Oana Lungescu.
La Bulgarie décide seule de ses plans de défense en coordination avec ses alliés de l’Otan, a confirmé le Premier ministre Kiril Petkov, qui a appelé la Russie à engager un dialogue constructif avec l’Occident sur la désescalade des tensions au sujet de l ‘Ukraine.
« La Bulgarie est un pays souverain, qui a fait son choix il ya longtemps en devenant membre de l’Otan. En tant que tel, nous décidons seuls d’organiser la défense de notre pays en coordination avec nos partenaires », a martelé le Premier ministre bulgare devant le Parlement.
« Une telle exigence est inacceptable et ne peut pas faire partie des sujets de négociation », a abondé le ministère des Affaires étrangères roumaines dans un communiqué.
Le nouveau signe de la dégradation de la situation, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont annoncé vendredi qu’elles allaient envoyer des missiles antichars et antiaériens en Ukraine pour lui permettre de se défendre « en cas d’agression russe ».
Macron prêt à envoyer des soldats
Jeudi, lors de ses vœux aux armées, Emmanuel Macron s’est dit prêt, lui, à envoyer des forces armées en Roumanie. Une annonce accueillie avec enthousiasme à Bucarest. « Je salue chaleureusement l’annonce du président Emmanuel Macron sur la disponibilité de la France à participer à la présence renforcée de l’Otan en Roumanie », a réagi sur Twitter le président roumain, Klaus Iohannis.
Le Pentagone a vendu vendredi le lancement d’un exercice naval à grande échelle de l’Otan en Méditerranée lundi, rapporteur l’AFP et Le Figaro, avec la participation du porte-avions américain USS Harry Truman. Un message clair adressé à la Russie qui a prévu des manœuvres navales au même moment.