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Trois communes d’Occitanie privilégient la lutte contre le recul du trait de côte, mais les visions différentes

Trois communes de la région Occitanie, Fleury-d’Aude (Aude), Collioure (PO) et Villeneuve-lès-Maguelone (Hérault) font partie des 126 communes prioritaires retenues par le gouvernement pour lutter contre le recul du trait de côte en Méditerranée . Dans la localité audoise, la démarche est volontariste. Mais à Collioure, le maire exprime quelques doutes et interrogations.

Sur 864 communes françaises métropolitaines et ultramarines, 126 ont été retenues par le gouvernement comme prioritaires quant à la lutte face au recul du trait de côte qui, en raison du réchauffement climatique, menace les littoraux à moyen et long terme.

Trois communes en Occitanie « seulement » font partie de cette liste publiée voici quelques jours au Journal Officiel de la République : Villeneuve-lès-Maguelone, Fleury d’Aude et Collioure.

Le maire de Collioure, Guy Llobet, se dit wonderis. « Nous sommes bien conscients de l’existence des risques actuels et à venir. Quand nous subissons des coups d’Est, désormais, les habitations et commerces en front de mer reçoivent les vagues. Pour autant, à Collioure, dans un contexte de rareté foncière et de volonté de préserver le patrimoine, avec une configuration géographique compliquée et un paysage à préserver, nous sommes opposés à tout projet immobilier. Ce classement m’étonne, car d’autres villes, telles que Sainte-Marie-la-Mer, ou des plages telles que le Racou, sont et seront bien plus impactées que nous ».

Collioure : « aucune étude réalisée »

Le maire de Collioure se dit d’autant plus satisfait du classement prioritaire de sa commune qu’aucune étude n’a, pour l’heure, été effectué concernant l’impact du recul du trait de côte, à court, moyen et long terme . Et ce, tandis que sur d’autres, (Canet et Sainte-Marie, NDLR), ce travail a été réalisé par la communauté urbaine de Perpignan, avec des perspectives alarmistes.

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C’est peut-être la raison du classement prioritaire de Collioure, fleuron touristique et patrimonial de la Région, peut-on penser. « Une part de la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) est vouée à financer ce type d’études. Nous allons tout mettre en route au plus vite. Car je ne nie pas l’évidence, il ya des solutions à trouver pour préserver et protéger les biens et les personnes ». Mais ce que craint, le maire c’est que les solutions en questions viennent défigurer le cadre idyllique de la commune.

Fleury-d’Aude : une « démarche volontariste »

À Fleury-d’Aude, c’est le conseil municipal qui a demandé, par délibération, à faire partie de la liste des communes prioritaires. Et le maire, André-Luc Montagnier, se réjouit d’en faire partie.

Dans un courrier explicatif adressé aux élus et à la population, il explique cette volontariste. « La commune de Fleury d’Aude, compte tenu du caractère malheureusement inéluctable de la montée des eaux, a préféré anticiper plutôt que risquer de subir, et a souhaité regarder en face ce qui l’attendait afin de pouvoir s’organiser, et s’ appuyer sur les moyens juridiques et financiers offerts par cette loi pour cela. Il faut avouer que pour ce qui nous regarde, la rupture prématurée du cordon dunaire au niveau des Cabanes de Fleury est un sujet de préoccupation majeure qui pourrait ramener à seulement quelques mois l’échéance des 30 ans », dit-il.

Lors des coups d’Est, de plus en plus violents, des milliers de tonnes d’embâcles se déversent sur la plage de Fleury, qui se réduisent comme peau de chagrin.
Indépendant – Archives LEBLANC Philippe

Expérimentations en cours

Et d’ajouter que la loi « climat et résilience » d’août dernier offre aux communes un certain nombre d’outils : « des dérogations à la loi littoral (assouplissement des mesures d’inconstructibilité) ; possibilité d’établir des baux emphytéotiques pour les activités sur les zones exposées ; un droit de préemption spécifique pour les zones exposées ; possibilité de mobiliser les fonds de l’établissement public foncier local pour aider à la relocalisation des activités impactées et contre l’artificialisation des sols … ».

D’ailleurs, des expérimentations ont débuté. Non pour dresser un barrage inutile contre la Méditerranée, tel le calvaire d’une héroïne de Duras contre le Pacifique, mais bien pour retarder, un tant soit peu l’échéance. L’idée ? Ne plus brûler et broyer les milliers de tonnes de bois flotté déversés sur les plages pour que s’y glissent le sable et créent des « digues » naturelles. D’ailleurs, cette démarche servira de « laboratoire » et d’exemple en Région …

(SOURCE : L’INDÉPENDANT)

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