Le mot est revenu plusieurs fois sur la table. Marc Thépot, président de l’Office du tourisme de Marseille et Laurent Lhardit, adjoint à l’économie et au tourisme durable, se sont mis d’accord sur le mandat de « tourisme touristique » pour qualifier l’été marseillais lors d’une conférence de presse le 15 septembre au Palais de la Bourse. Mais la saison estivale a aussi été marquée par la hausse des prix et l’insécurité en ville.
Les hôtels sont occupés à 79% cet été. Ce taux d’occupation reste positif pour les professionnels du secteur bien qu’il stagne par rapport à 2021. En revanche, la durée de séjour, elle, a augmenté. Les touristes restent quatre à cinq joursen moyenne à Marseille, quand ils restaient moins de trois jours. « Ce n’est plus une ville où l’on passe, on s’y arrête ! » lance Maxime Tissot, le directeur de l’Office de tourisme de Marseillereprenant l’expression d’Albert Londres dans son livre Marseille, Porte du Sud. « Passeur ! Le mot convient à la ville. Sur va à Lyon, à Nice. Sur « passe » à Marseille écrivait le célèbre journaliste.
Les touristes se sont arrêtés pour visiter le site Cosquer Méditerranée (ex-Villa Méditerranée) où l’on découvre la réplique de la grotte préhistorique découverte par le plongeur Henri Cosquer. Son ouverture le 3 juin, le site a reçu plus de 300 000 visiteurs, venus majoritairement de la région Sud (70%). Son directeur, Frédéric Prades, salue l’attraction du site pour les habitants du territoire, lui qui souhaitait en priorité « Trouver l’adhésion des Marseillais. »
Plus de touristes internationaux
Du côté de l’Aéroport Marseille Provence, ce sont plutôt les touristes internationaux qui ont boosté les chiffres qui atteognent deux millions de passagers répartis sur juillet et août, soit le niveau d’avant la crise covid.« Les vols internationaux représentent 70% du trafic contre 28% pour les vols intérieurs » par directeur commercial et marketing Julien Boulay
Par ailleurs, les Irlandais (+44%), les Suisses (+102%) et les Canadiens (+50%) sont plus nombreux dans la ville française. L’ouverture de nouvelles lignes aériennes comme Transavia – entre le Canada et Marseille – explique cette tendance selon le responsable de l’aéroport. La ligne sera prolongée jusqu’au 10 janvier 2023. « le but étant d’annualiser la ligne »ajoute Maxime Tissot.
Dans le même sens, Julien Fabre, le président des Grandes halles du Vieux-Port atteste d’une meilleure fréquence des touristes français et étrangers, plutôt que des Marseille. « On a du mal à rencontrer le public Marseillais encore, mais on était complet tout l’été », raconte le chef d’orchestre. Néanmoins, la direction a renforcé son équipe de sécurité sur le cours d’Estienne d’Orves (1euh) verser « rassurer les clients ».
Montée des prix, insécurité, insalubrité…
Le président de l’association de commerçants Marseille Centre, Guillaume Sicard, fait le même constat. Il déplore l’insécurité croissantee en centre-ville, au même titre que les déchets qui se sont déplacés dans les rues commerçantes. Une situation qui avait provoqué des tensions entre les éboueurs de la Métropole et les commerçants autour du tri des déchets.
Par ailleurs, Maxime Tissot tire la sonnette d’alarme sur la montée des prix dans l’hôtellerie et les transports, à Marseille et en France. Son président, Marc Thépot, en tant que gérant de plusieurs hôtels, abonde. « Il y a une augmentation moyenne de 8,5% des prix des chambres d’hôtel et 30% par rapport à 2019. Mais ça n’a pas de sens! C’est de l’opportuniste à courte vue. »
Et le tourisme d’après ?
Pour baisser les prix, Laurent Lhardit souhaite prône « un tourisme lissé sur toute l’année. » En janvier 2023, l’élu aura toutes les cartes en mains pour s’en assurer puisque la ville de Marseille va récupérer la compétence tourisme dans son giron à l’issue de la réforme métropolitaine incluse dans la loi 3DS. La municipalité assure que les habitants seront associés aux prises de décision en matière de tourisme.
Pour autant, la ville reste ferme sur l’avenir des croisies. Les escales des croisiéristes devront diminuer afin d’éviter la sur-fréquentation et la pollution atmosphérique dans la ville. Malgré des discussions toujours « tendus » avec le Club de la croisière,Laurent Lhardit se félicite des postes écologiques pris par la municipalité. Il observe que « l’expérimentation des restrictions d’accès aux calanques (décidée par le Parc national des calanques dans la calanque de Sugiton, NDLR) est une pleine réusissement ! »
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