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Top 14 – L’avant-match USAP – ASM Clermont Auvergne avec Vincent Debaty : « Tout était plus passionné »

Vincent Debaty a laissé un pilier à l’USAP lors de l’un de ses passages les plus réussis au club (2002-2007). Il étoffe ensuite son palmarès avec l’ASM Clermont Auvergne (2008-2017). Une carrière qui l’a créé aujourd’hui pour devenir entraîneur de l’avant d’Oyonnax.

Vincent Debaty, c’est le retour de l’affiche USAP-ASM Clermont Auvergne. Après le Stade Français et le Stade Toulousain, une énième rencontre qui frappe le passé glorieux des Catalans ?

C’est sûr ! Ce sont deux équipes amusantes, et avec un combat surtout du côté de l’USAP. Ils sont tous les deux concentrés sur l’abus, c’est intéressant. Je surveillerai dès que possible ce que font ces deux équipes. L’ASM pourrait avoir un petit début de saison au vu de son standing et des exigences de son club. Mais ils montent la pente, je pense. Quant à l’USAP, son départ est bon mais malheureusement en termes de points moins importants. Cependant, elle présente des réponses même si forcément elle est moins en avance que la saison dernière en Pro D2. Ce n’est pas loin d’être mieux.

En tant qu’entraîneur de l’avant d’Oyonnax, adversaire de l’USAP l’an dernier encore en Pro D2, quels souvenirs gardez-vous de cette équipe de sang et d’or ?

C’est une équipe qui était vraiment à la pointe de son contenu avec des joueurs puissants qui progressaient toujours. Cette équipe quand elle jouait, elle était sûre d’elle. Je me souviens lors de la demi-finale de l’an dernier à Perpignan, on y croyait à un moment donné. Mais l’USAP s’est accéléré et c’était fini. C’était l’un de ses grands talents. De plus, elle prenait très peu de points. Même lorsqu’elle ne produisait pas un bon jeu, et savait accélérer au bon moment, elle l’a persuadée de changer de jeu.

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Votre rôle principal a-t-il changé au fil du temps ? On pense à la morphologie des joueurs, à la poussée de mêlée, aux règles changeantes…

Il y a des changements, c’est sûr. À mon époque, on demandait aux balles de faire des mêlées, des coups sûrs et quelques sarrasins. Désormais, plus les choses avancent, plus on leur demande un poste de troisième ligne, pour courir partout, pour tacler… Ce sont des athlètes comme les autres qui doivent aussi tenir les mêlées. Aujourd’hui, ce qui est différent, c’est qu’il y a de moins en moins d’influences, plus de distances et des morphologies changeantes. Énorme pour bloquer la mêlée est moins important. Cela nécessite un rasage.

Qu’en est-il de l’USAP, en tant qu’ancien joueur catalan et clermontois ?

L’USAP est le club où j’ai débuté en Top 14, Top 16. J’y ai vécu de belles épopées, comme les phases finales du Championnat et de la Coupe d’Europe. Grâce à ce club, j’ai remporté ma première sélection pour l’équipe de France (il y en a 38 au total, ndlr à la rédaction). J’ai aimé son état d’esprit et son public. De plus, à Perpignan, j’ai rencontré ma femme Céline et c’est là qu’est née ma fille aînée Eloise, qui a quinze ans. A l’hôpital justement ! Je pars toujours en vacances dans les Pyrénées-Orientales. Cet hiver, il sera du côté de Formiguères. Quant à Clermont, ce dont je me souviens, c’est qu’on m’a appris à être professionnel, rigoureux dans la performance, et à goûter aux titres de champion de France.

Perpignan était le club méditerranéen de caractère, et où tout était plus passionné : quand ça va, tout est encore plus beau qu’il ne l’est, quand ça ne va pas, c’est pire qu’il n’est. Il y avait peu de terrain d’entente. Mais la pression vient de là. Je me souviens aussi de mon passage à l’USAP que c’était l’un des premiers clubs à avoir tout dans le stade. Nous sommes venus au club pour nous entraîner et tout ce dont nous avions besoin pour y rester. Ce n’était pas un centre de formation, mais à ces moments-là, c’était avant-gardiste. Olivier Saïsset a même été l’un des premiers entraîneurs à se former au temps. Ailleurs, il fallait continuer à s’entraîner jusqu’à ce que l’entraîneur ait ce qu’il voulait.

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Le 6 juin 2009, l’USAP, que vous avez quitté en 2007, est devenu champion de France face à Clermont, votre nouveau club après un an en Pro D2 avec Agen. Vous n’étiez pas sur la feuille de match mais que vous reste-t-il pour ce moment ?

Quelque chose en particulier. J’ai vécu de grandes choses avec l’USAP, et avec Clermont, je découvrais. Je connaissais la plupart des joueurs. Et ce Stade de France était là, avec deux grands spectateurs partout. C’était vraiment dommage pour l’ASM et notre groupe qui ont perdu une autre finale.

En tant qu’ancien international français, avez-vous suivi les dernières sorties lors de la tournée d’automne du XV de France ?

Quand j’ai vu cette équipe de France, j’ai vu des gars qui s’amusaient à jouer ensemble, dont le jeu est agréable à regarder. La dynamique est incroyable. Tout fonctionne pour eux. A commencer par la résurgence de Romain Ntamack depuis son but contre les All Blacks (victoire des Bleus 40-25) ! Ces jeunes viennent d’une génération dorée avec beaucoup de travail qui a rattrapé la rivière grâce aux deux titres de champion du monde U20. Certains d’entre eux se démarquent généralement. Et l’entraîneur Fabien Galthié a joué un bon sens de la philosophie et du recul sur les méthodes d’entraînement. Il est bien entouré avec un personnel complet.

Que va devenir Vincent Debaty ?

Après avoir terminé sa carrière de joueur en 2019 à Oyonnax, Vincent Debaty s’est tourné vers ce club en tant qu’entraîneur d’avant. Aujourd’hui, il joue à ce poste aux côtés de Joe El Abd, « avec gestion participative », ancien ouvreur de l’USAP Manny Edmonds, « avec lequel on se complète car c’est carré, recentre parfois mes larges pensées », et Alex Codling.

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Se voit-il un jour entraîneur-chef ? « Aujourd’hui, mon ambition est d’être un bon entraîneur d’avant et de bien le faire, il mesure la Belgique d’origine. Il faut vivre des échecs et des réalisations qui le prouvent. Il faut savoir faire passer des messages, relever la tête, maintenir la pression même quand tout va bien. « 

En attendant, quiconque « aime le toucher humain », il échange beaucoup et apprend un peu plus chaque jour de ses joueurs avec qui il travaille « les détails s’améliorent encore et l’exercice. » Mais, « C’est toujours frustrant quand arrivent les jours de match. Nous n’avons pas le match pour nous évacuer. C’est la chose la plus importante qui me manque. » Aurait-il encore des fourmis à ses pieds ? « Ce n’est qu’une question de matchs, pas d’entraînement. Quand je vois ce qu’on leur demande de faire aujourd’hui… déjà à la fin j’avais du mal alors maintenant ce serait incroyable. »

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