Mohammed bin Salman (MBS) a dîné avec Emmanuel Macron jeudi 28 juillet, l’occasion pour lui de renouer avec la scène internationale, secouée par la crise pétrolière actuelle, mais aussi de trouver des financements pour son ambitieux projet de ville futuriste en plein désert saoudien : La ligne.
Une visite éminemment politique et polémique. Mohammed ben Salmane (MBS), le prince héritier d’Arabie saoudite, rencontre Emmanuel Macron ce jeudi 28 juillet à Paris pour évoquer plusieurs questions d’ordre international.
Au centre des discussions, la question du pétrole saoudien et l’augmentation de la capacité de production du pays pour faire face aux différences problèmes d’approbation mondiaux situés au conflit russo-ukrainien. Une première visite depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 qui dérange.
Financer le projet Neom
Car derrière la reprise des échanges avec les pays Occidentaux, MBS était en Grèce ces 26 et 27 juillet et Joe Biden l’a rencontre il y a deux semaines, le prince héritier pourrait bien chercher là à faire financer son faramineux projet de mégalopole futuriste dans le désert.
Estimé à plus des centaines de milliards de dollarsle projet Neom coûtera une somme colossale à la principauté du golf qui doit dès aujourd’hui trouver des relais économiques internationaux afin d’augmenter ses recettes et ainsi compenser l’assechement du robinet russe en Europe.
Science fiction
Cette future ville, située au bord de la mer Noire qui doit se prolonger dans le désert sur près de 170 kilomètres de navire pour 200 mètres de large et 500 mètres de hauteur, est renforcée par le royaume comme l’illustration même du futur de l’humanité. Plus verte, moins polluante et intelligente, cette ville se présente avant tout comme un véritable coup de pub pour le pays, l’un des plus pollueurs au monde par habitant.
Un projet un stylo croyable dont les plans ont été diffusés ce 25 juillet. Dans la vidéo, cette future ville verticale s’articule au-dessus d’un train ultrarapide, capable de relier les deux opposés de la cité en 20 minutes, le tout sans aucune émission de carbone selon le pays.
Des milliards de dollars
Au total, les architectes à l’origine du projet ont estimé que 9 millions de personnes poignantes résident dans la ville qui promettent une qualité de vie pour ses habitants encore jamais atteinte. Ils évolueront dans un « espace en trois dimensions » et complèteront à moins de 5 minutes de marche tous leurs besoins
Une « nouvelle merveille du monde » moderne dont le coût de la « première phase », qui s’étend jusqu’en 2030, est évaluée à environ 319 milliards de dollars, selon le prince. Le prix à payer pour repenser l’urbanisme des villes face aux futures crises environnementales. Plusieurs fermes verticales doivent assurer la fourniture de la nourriture aux habitants.
D’après Agnès Levallois, vice-présidente de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (Iremmo), MBS « souhaite introduire ce projet en Bourse et il a sans doute besoin de financements et d’investissements étrangers. C’ est peut-être l’un des objectifs de sa visite européenne. D’autant que les entreprises françaises n’ont pour l’instant réussi qu’à signer des contrats de développement dans les secteurs du tourisme du luxe, en Arabie saoudite », explique-t-elle à Libération.
Reste à savoir si la première phase d’étude confirmera ou non la faiblesse du projet, censée faire son introduction en Bourse en 2024.