Pour la première fois, une étude internationale s’est intéressée aux espèces sauvages dans leur globalité. Le coordinateur du rapport, l’Héraultais Jean-Marc Fromentin évoque la surexploitation des stocks, les conséquences du réchauffement climatique mais il donne aussi les solutions pour en sortir.
Étonnamment, il n’y avait jamais eu d’étude globale sur les espèces sauvages de la planète. Cette anomalie est désormais corrigée avec le rapport ambitieux présenté par l’IPBES
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l’équivalent d’un Giec de la biodiversité, alors que s’achève ce 25 novembre la COP internationale Cites – qui défend les espèces menacées notamment les requins – et à quelques jours de l’ouverture de la COP 15 dédiée à cette même biodiversité.
« 50 000 espèces sauvages sont utilisées par l’homme »
« Les usages des espèces sauvages sont beaucoup plus importants que ce que l’on croit, 50 000 espèces sont utilisées par les humains rappellent l’Héraultais Jean-Marc Fromentin, coordinateur de cette étude internationale. Notamment plus de 10 000 pour la seule alimentation , mais aussi pour produire de l’énergie, des médicaments ou des matériaux à des fins d’éducation ».
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Pendant quatre ans, une centaine d’experts et scientifiques d’une quarantaine de pays ont donc travaillé la thématique dont 7500 espèces marines. Les conclusions de l’IPBES ne tendent-elles pas à proposer des politiques et des solutions ? Plurielles. Il y a d’abord le constat, celui des maux qui affectent la faune et la flore.
« La surexploitation reste la menace majeure »
« La surexploitation reste la menace majeure » poursuit le chercheur de la station Ifremer de Sète. « Nous avons par exemple évalué 1195 espèces de ries et requins, soit 96%, et 449 soit 37% sont menacées ou vulnérables, une proportion qui augmente depuis 50 ans… Il y a un souci! ».
Ce sont en tout 34 % des stocks de poissons sauvages encore surexploités pour les pêcheries industrielles de la planète alors que la côte des artisanales fera des évaluations précises.
« Mais avec des plans de gestions rigoureuses, les stocks augmentent en abondance et la durabilité des pêches locales peuvent-être assurées quand on impilles les communautés locales » résume Jean-Marc Fromentin.
Il cite l’exemple du pirarucu, gros poisson d’Amazonie, un temps surpêché dans les années 80 et qui aujourd’hui fait vivre une centaine de communautés du Brésil et du Pérou parce que les pêcheurs ont été associés aux scientifiques pour établir les règles de gestion, superviseur et redistribuer les bénéfices générés.
Le pirarucu en Amazonie, le thon rouge en Méditerranée, les bons exemples
« Autre exemple en Méditerranée pour le thon rouge, où le plan de gestion mis en place après de nombreuses batailles en 2010 a permis de casser le cercle vicieux de la surexploitation note le chercheur. Mais nous ne pouvos pas suivre toutes les espèces pêchées, une petite dix le est sur la trentaine des criées de Méditerranée, il va falloir une approche globale des interactions des écosystèmes ».
Car les facteurs environnementaux pèsent également : pollution, espèces exotiques envahissantes et bien évident du dérèglement climatique. « Les dernières modélisations montrent une diminution des captures de poisson d’ici 2100 de 15% voir jusqu’à 30% dans certains océans tropicaux rien qu’avec le rechaîmentement » alerte le coordinateur de l’IPBES.
« Sept éléments clés »
Le rapport préconise cependant « »sept éléments clés » pour inverser la tendance, comme des réglementations spécifiques, des prises de décision participatives, des décisions économiques et sociales, des institutions qui respectent les coutumes…
Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques.