Ce haut lieu de loisirs baignés a vu passer plusieurs de Sétois.
« C’était la plage du centre-ville. Je me souviens que l’on remontait la rue Euzet on passait le pont (pont de la Victoire actuel NDLR), on tournait à droite et on était sur la plage du Kursaal », se se souvient d’Antoinette qui, juste après la guerre, fréquentait cette « plage très populaire ». « Je n’ai pas connu le Kurssal, mais je me souviens d’une belle plage très familiale où l’on retrouvait tout Sète. Les gens allaient moins au Lido qu’aujourd’hui » affirme la Sétoise qui se rappelle également « des réservoirs de la Mobil qui étaient sur la droite, en regardant la mer ».
La langue de Dante
Ce haut lieu de loisirs balnéaires a vu passer plusieurs Sétois et trois Kursaal ; le dernier était démoli à la dynamite le 15 janvier 1942 (1), lors d’une phase d’extension du port de commerce. Ce type d’établissement, très en vogue au XIXe siècle, trouve son origine en Allemagne. Dans la langue de Dante, Kursaal veut dire : « maison de cure ». Au sein de l’établissement construit en 1893, situé face à la Méditerranée, on pouvait se restaurer, boire un verre, jouer au casino ou bien encore assister à des spectacles de belle tenue. On est venu de loin pour profiter de la plage et du Kursaal.
Le plan de la ville datant de 1928 permet de voir l’emplacement du Kursaal et de la plage qui porte son nom.
Dans un article d’une édition de Midi libre des années 50 on peut lire : « Les gens vantaient l’établissement avec ses terrasses et son restaurant. On y venait de Sète mais aussi des villages voisins. Les gens arrivaient sur la plage avec des charrettes à cheval sous demandaient ils s’abritaient du soleil « . Mais comme chacun sait, les meilleures choses ont une fin. Celle de la plage du Kursaal ne s’est pas faite en une fois.

Ce qui restait du Kursaal après dynamitage le 15 janvier 1942.
Grignotée peu à peu par l’extension du port de commerce, elle a disparu au début des soixante années. Ce qui à l’époque n’est pas plus à tout le monde. Pour preuve l’article cinglant paru dans le Midi Libre du 27 mars 1961. Intitulé, « La plage du Kursaal n’est plus », on peut y lire : « Quelques heures ont suffi pour saccager la plage du Kursaal […] devant l’apathie générale, les vandales airaient tort de se généraliser ». Réduit ensuite à la portion congrue, ce qui restait de la plage a été définitivement libéré par le port au début des années 70.
(1) Merci à Gustave Bruguidou de la SEHSSR (Société d’études historiques et scientifiques de Sète et sa région).