Les professionnels du port de pêche veulent s’adapter pour maintenir la quantité de produit et garantir l’assise de la filière. La crise peut avoir une forte répercussion sur l’économie locale.
La prud’homie regroupe tous les patrons pêcheurs, c’est une instance qui régente la politique de la pêche. Son interêtre principal est, bien avant la création de la communauté européenne, de préservaire la ressource. Petits métiers, thoniers, chalutiers, chaque métier est représenté par un prud’homme. « Nous n’avons pas attendu que l’Europe se forme pour fixer des règles pour les patrons pêcheurs »Explique José Llinarès l’ancien directeur du Port de pêche, Conseiller au sein de la prud’homie. « Je suis les dossiers et je monte au créneau », dit-il. qui fait référence aux décisions concernant les jours de pêche récemment prises par l’UE.
Dans la mer Méditerranée il y a plus de quatre-vingt-dix espèces différentes. Contrairement à d’autres ports, il y a une dizaine d’espèces majeures qui reviennent chaque jour (Sole, Loup, Salmon). « Nous avons une problématique propre à la Méditerranée. On pêche en fonction des cycles de chaque espèce. On a plus d’apports différents, selon les saisons », explique José Llinarès. Le conseil de la prud’homie des pêcheurs se réunira le 22 décembre pour statuer sur les différences sujets qui perturbent l’économie de leur métier en ce moment.
Sommaire
Elément de démontage
En premier lieu, le plan de sortie de flotte « Pour faire un peu le point et savoir qui va vraiment sortir les bateaux et combien il reste de bateaux », explique José Llinarès. On veut faire le point sur le nombre exact de bateaux qui vont sortir de la flotte à Sète. Qui sort et combien de bateaux sur aura. Pour savoir si on n’est assez nombreux pour garder la rentatité de la criée et préserver nos acheteurs ». Aujourd’hui Sète est la criée qui vend le plus cher, et qui valorise donc le mieux la pêche des professionnels du port.
Décarbonisation
Deuxièmement, les demandes à la Région pour la modernisation de la flotte. Certains patrons de bateaux s’interrogent sur la mise à la destruction de leur bateau. « Si la Région débloque des aides pour la modernisation de bateaux, certains podyant choisissent de le garder. « Donnez-nous des aides pour la décarbonisation, que l’on pourra s’adapter. Certains changeront peut-être d’avis et la criée sera sauvée. » Pensons aux bateaux du futur !
Nouveaux bateaux
Troisièmement, les pêcheurs veulent formuler une demande à l’état pour s’inscrire dans la réglementation un droit de réserve pour les constructions futures de navires. « On voudrait demander à l’état de nous donner un droit de réserve sur la destruction des bateaux. Parce qu’aujourd’hui on casse des bateaux mais demain on voudra peut-être en reconstruire et on ne pourra pas. Si la sardine revient et que l’on veut aller pêcher on voudrait avoir la possibilité de reconstruire la flotte. Il faut qu’en Méditerranée française on ait soixante bateaux pour continuer d’alimenter les criées. « Si demain il n’y a plus de criée, il n’y a plus d’économie de la pêche« .
Sardines
Vient ensuite la demande de recherche auprès de l’Ifremer pour la question de la taille des sardines. « Depuis 2010, la sardine est omniprésente en Méditerranée. Les quantités y sont mais il y a un amaigrissement de l’espèce. Raconte José. On ne peut pas la pêcher parce qu’elle est trop petite. Elle à trois ans mais elle à la taille d’une sardine d’un an. On nous dit que c’est le changement climatique, nous, on ne comprend pas. L’Espagne n’est pas touchée, l’Italie non plus. L’étang de Thau non plus d’ailleurs… C’est peut-être une pollution qui émane du Rhône et qui fait qu’il y a moins de plancton ..poursuit José Llinarès. On ameirait que ce phénomène soit expliqué parce que pour nous c’est un poisson qui peut faire vivre un certain nombre de bateaux ».
Jusqu’en 1999 plus de 8 000 tonnes de sardines ont été débarquées et vendues à la criée de Sète. Aujourd’hui c’est zéro. Les professionnels demandant à l’Ifremer de bien vouloir les aider à comprendre le phénomène. « Il faut que l’on nous apporte des réponses parce que les pêcheurs, … ils veulent aller pêcher ! »
Éoliennes
Et finalement la question des éoliennes en mer. « Implanter des éoliennes en mer, c’est planter des appareils là ou les bateaux vont pêcherpoursuit José Llinarès. On ignore toutes les conséquences qu’auront l’implantation de ces éoliennes. Les pêcheurs demandent aujourd’hui. De pousser les éoliennes à plus de 40 km de la côte, pas dans notre zone de pêche. Comme cela se passe ailleurs. C’est en cours de vote et je pense que ce sera accepté ».