Annick Girardin est venue les rencontrer, ce jeudi 16, à la Maison de la Mer, suite aux nouvelles restrictions européennes.
« Laisse-moi profiter un peu de ton soleil ! », lance-t-elle aux journalistes, comme ils s’inspirent de leur objectif, devant elle et trois pêcheurs, dont Bernard Pérez, président du CRPMEM (Comité régional des pêches maritimes et des fermes).
Il est 13h au bord du lac, à Sète, et la rencontre entre le Ministre de la Marine et les professionnels de la pêche en Méditerranée se termine à la Maison de la Mer toute proche (ancien Palais Consulaire). La décision de la veille avait duré plus de deux heures et demie, en présence du maire et président de l’Agglopôle François Commeinhes, de Didier Codorniou et Sébastien Denaja (Région Occitanie), du député Christophe Euzet, ou de représentants des organisations professionnelles, Perrine Cuvilliers (OP Sud) et Sétois Bertrand Wendling (Sa-Tho-An).
174 jours de pêche en 2022
La visite éclair du ministre intervient deux jours après le verdict européen : une nouvelle réduction des jours de pêche en Méditerranée en 2022, dans le cadre du plan de gestion Ouest-Med lancé en 2020 avec pour objectif de réduire les captures de merlu d’ici 2025 d’ici 2025 et de rouget. Ainsi plusieurs jours ont été ramenés à 174, bien en deçà du seuil de rentabilité, que la profession considérait, à 177 seulement à 209 jours, en raison de la hausse du prix du diesel. Quoi qu’il en soit, selon les organisations, depuis la mise en place de ce plan Ouest-Med, la pêche méditerranéenne a perdu « plus de 110 emplois et 13 millions d’euros de chiffre d’affaires », sans parler de l’impact dans les criées, les grossistes, etc.
L’Europe vient donc de frapper un peu plus fort pour les 57 chalutiers autour de la Grande Bleue, répartis principalement entre Sète, Agde, Port-la-Nouvelle et Le-Grau-du-Roi. « Si on veut arrêter de pêcher, il faut le dire ! Foudroyé Philippe Pélissier, propriétaire du Grau-du-Roi, compte tenu de toutes les difficultés que lui et ses collègues, et leur personnel, rencontrent de plus en plus, sont englués dans une poignée de contraintes réglementaires et administratives. « Avec tout ce qui est mis derrière nous… ». Notamment leur part effective dans la réduction des ressources, notamment les jeunes. L’un des thèmes majeurs de la discussion, sur fond de bouleversements climatiques (également reflétés dans les ressources de la Manche et de l’Atlantique) et des pollutions.
Plan de soutien
A ce stade, les différents intervenants l’ont reconnu : pour la Méditerranée, la connaissance de l’espèce est très tardive. Seuls huit sont étudiés (dont thon rouge, pigeon…), et un chalut peut en renvoyer une soixantaine. Le ministre a reconnu : « On n’en sait pas assez sur la rareté de la ressource. Le pêcheur n’est pas pleinement responsable. La science doit être à son service ». François Commeinhes a également plaidé en ce sens : « Il faut consacrer des moyens à la recherche.
Les autres sujets abordés seraient amplement à combler, de la « paperasserie » (terme utilisé par le ministre lui-même), des contrôles fréquents des navires soumis à des autorisations ponctuelles (qui les obligent à rembourser les secours en cas d’infraction) b), la délais de versement de cette même aide, problèmes de formation, arrêts temporaires, chômage partiel, etc.
Au final, « je rappelle notamment que les pêcheurs nous demandent de leur faciliter la vie au quotidien », a déclaré le ministre, promettant « un plan d’accompagnement avec de nouveaux outils, qui est en discussion, pour qu’ils ne laissent personne de côté. sur le pont « . Il devrait y avoir quelque chose de nouveau à ce stade dans les trois semaines, a-t-elle déclaré. Avant de repartir avec deux cadeaux « made in Sète » : un coffret gourmand estampillé « Méditerranée sauvage », issu de la pêche côtière artisanale, offert par Bertrand Wendling, et le livre co-écrit par Sébastien Denaja et Yves Marchand, « Mythologies amoureuses de Sète ». Un titre qui a eu une certaine résonance ce jeudi…
« Nous pensons qu’elle y est impliquée »
« Il est clair que toute la profession n’est pas contente des nouvelles mesures restrictives fixées par l’Europe », a déclaré Bernard Pérez, président du comité régional des pêches, à l’issue de la réunion. Mais au moins on sentait que la ministre était impliquée, favorablement, qu’elle est déterminée et sincère. Maintenant, nous allons travailler sur toutes les questions. L’avenir de notre pêche méditerranéenne est en jeu. Reste à voir notamment l’ampleur du plan de départ de la flotte, et, dans le cas de Sète, combien de chalutiers resteront en opération dans un an…