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Selon les Nations unies, plus de 22 000 migrants ont trouvé la mort en traversant la Méditerranée centrale au cours des dix dernières années.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et les agences des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les enfants (UNICEF) ont commémoré lundi la tragédie qui s’est déroulée au large de l’île italienne de Lampedusa le 3 octobre 2013, lorsque 368 migrants ont trouvé la mort dans l’un des plus grands naufrages en mer Méditerranée à ce jour.

Cependant, les tragédies n’ont pas cessé depuis lors et, en particulier, l’île de Lampedusa a été le protagoniste des dernières crises migratoires. En 2023, 70 % des migrants qui ont atteint l’Union européenne (UE) sont arrivés sur ses côtes et elle est devenue l’un des principaux points d’accès à l’Europe, en particulier depuis la Tunisie et la Libye.

Les trois agences ont regretté dans une déclaration qu’il y a 13 ans, de nombreuses promesses ont été faites, mais que la situation ne s’est pas améliorée : « À l’époque, la communauté internationale a appelé à un engagement pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent. Cependant, au cours des dix dernières années, la Méditerranée centrale a été le théâtre de naufrages et d’accidents continus qui ont causé la mort d’au moins 22 300 personnes ».

Depuis le début de l’année, plus de 2 000 personnes sont mortes ou ont disparu sur cette route, qui est l’une des plus meurtrières, avec les îles Canaries, pour ceux qui tentent d’atteindre le sol européen depuis le continent africain. Selon les estimations de l’UNICEF, parmi les personnes qui ont perdu la vie en 2023, au moins 289 étaient des enfants – bien que tous n’aient pas été identifiés – ce qui équivaut à 11 enfants tués chaque semaine sur cette route. mare nostrum.

Les trois agences ont rappelé qu’après le naufrage de Lampedusa en 2013, « des opérations de sauvetage coordonnées entre les autorités italiennes et européennes ont été mises en place pour éviter d’autres tragédies en mer. Cependant, ces dernières années, après la fin de ces opérations conjointes et malgré les efforts des garde-côtes et des autres autorités compétentes, le mécanisme de sauvetage en mer Méditerranée est devenu insuffisant.

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L’OIM, le HCR et l’UNICEF ont donc demandé « davantage de ressources européennes pour soutenir une opération de recherche et de sauvetage dédiée, proactive et coordonnée », rappelant que « sauver des vies humaines doit être la priorité absolue ». Une fois de plus, ils ont appelé à promouvoir « l’ouverture de voies sûres et régulières » pour que les migrants puissent rejoindre l’Europe sans risquer leur vie et ainsi « apporter une réponse efficace et à long terme à une crise humanitaire qui, en dix ans, n’a jamais été résolue ».

Dans le même temps, ils ont également souligné que le nombre d’arrivées en Italie depuis le début de l’année « ne représente pas une crise au niveau national ou européen », mais que la concentration des débarquements à Lampedusa a causé « d’énormes difficultés opérationnelles et logistiques » sur l’île. Ce nombre élevé et la saturation du centre d’accueil de Lampedusa ont conduit les autorités italiennes à déclarer l’état d’urgence en avril dernier pour une période de six mois, prorogeable jusqu’en octobre prochain. Les agences des Nations unies ont toutefois souligné que le phénomène migratoire nécessitait des « politiques à long terme ».

C’est précisément cette semaine que les États membres de l’Union européenne tentent de parvenir à un consensus sur le dernier point du pacte commun sur les migrations : la gestion des crises. C’est le point le plus délicat des cinq qui composent le paquet, et la nécessité d’équilibrer les différentes positions est apparue clairement la semaine dernière, avec l’abandon par l’Italie du texte qu’elle avait soutenu en juillet en raison des changements que la présidence espagnole avait inclus pour attirer l’Allemagne.

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De son côté, l’ONG Médecins sans frontières, qui mène des opérations de recherche et de sauvetage en Méditerranée avec le navire Geo Barents, a dénoncé aujourd’hui dans un communiqué que « le naufrage de Lampedusa du 3 octobre 2013 n’a servi que de signal de départ à un décompte qui s’est avéré terrible depuis, qui n’a cessé de croître au rythme de près de 3 000 vies perdues par an, et à la mise en place progressive d’une série de mesures qui se sont révélées terriblement inefficaces et inhumaines ».

MSF a rappelé qu’après ce naufrage, les autorités italiennes ont lancé l’opération de recherche et de sauvetage « …. ».Mare Nostrumqui a duré un peu plus d’un an. « Depuis la fin de Mare NostrumLes autorités italiennes et européennes n’ont pas pris une seule mesure pour renforcer les opérations de sauvetage en mer et limiter concrètement et efficacement la succession de tragédies en Méditerranée », déplore Marco Bertotto, directeur des programmes de l’ONG en Italie.

 » Les dizaines de milliers de personnes qui se sont noyées en mer en moins de dix ans, dont au moins 2 356 au cours des neuf premiers mois de 2023, démontrent clairement qu’une action de recherche et de sauvetage à l’initiative des États membres européens est non seulement nécessaire, mais indispensable et urgente. Au moins jusqu’à ce que des politiques plus courageuses soient mises en place, visant à assurer des voies d’accès sûres vers l’Europe et qui soient réellement efficaces pour démanteler les routes illégales et mortelles encouragées par les trafiquants « , a ajouté le représentant de MSF.

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En outre, l’ONG a une nouvelle fois rappelé qu’une loi italienne entrée en vigueur au début de l’année « a contribué à entraver le travail des organisations humanitaires qui restent actives en Méditerranée et qui sont délibérément envoyées dans des ports aussi éloignés que possible de la zone où se déroulent les sauvetages ».

« Combien de négociations, de tiraillements, de promesses, de slogans, de proclamations, de mémorandums et d’accords immoraux et inhumains avec des pays qui ne respectent pas les normes minimales en matière de droits de l’homme devrons-nous continuer à voir avant que la migration ne devienne enfin un débat abordé avec sérieux, maturité et, surtout, humanité ? a demandé MSF à l’occasion du dixième anniversaire de la tragédie de Lampedusa.

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