À cause des problèmes d’insécurité dans la cité Clodion, le centre de formation de l’USAP devrait déménager dans les prochaines semaines en dehors de Perpignan. Deux scénarios sont envisagés. L’un dans l’ancien hôtel-restaurant Les Demeures catalanes, à Baixas, l’autre dans l’ancien camp de vacances du Trèfle à Quatre Feuilles, à Saint-Estève. Quoi qu’il en soit, la solution devrait être temporaire puisque d’ici à quelques années, la mairie veut définitivement installer les jeunes rugbymen catalans au parc des sports.
Il aura fallu un meurtre, cet été, pour que les choses s’accélèrent. Au mois d’août, lors d’une fusillade dans la cité Clodion, où sont instalables les espoirs de l’USAP, qui dépendent de l’association, un homme a été tué et un second blessé. Le tout à proximité immédiate des logements des jeunes rugbymen. L’un d’entre eux a même assisté à la scène… Pour Axel Barrière, président de l’association USAP, ce fut l’élément déclencheur pour passer à la vitesse supérieure sur le déménagement du centre de formation. L’idée trotte dans la tête de tous les directions de la structure depuis une dizaine d’années, sans qu’il n’y ait vraiment eu, jusque-là de projet très concret. Mais déjà, il y a deux ans, Axel Barrière a falli sauter le pas. « On avait étudié la possibilité de partir dans le parc Ducup, dans le bâtiment qui appartient à l’évêché, détaille le président. Mais ça ne s’était pas fait, notamment parce que nos jeunes nous disaient que ça allait là où ils étaient en, mais aussi en raison du coût ».
Ils voulaient donc rester dans la cité Clodion où la situation est compliquée depuis un moment, notamment à cause des trafics de drogue qui s’y font, mais où ça n’avait pas entraîné de conséquence sur le quotidien des espoirs de l’USAP. Là, l’association loue un peu moins d’une trentaine de logements pour les jeunes joueurs venus se former. Mais l’événement de cet été et la dégradation de la situation depuis plusieurs mois, ont fini de convaincre les directions d’accélération sur le déménagement. Celui-ci sera définitivement temporaire, puisque Louis Aliot, le maire de Perpignan, qui a été associé à toute la réflexion sur le sujet, une annonce son ambition d’installer, dès que possible, le centre de formation au Parc des sports, à à proximité du centre d’entraînement de l’USAP (la SASP). Mais cela ne se fera pas avant quelques années, le temps, d’abord, pour la Ville, de racheter les terrains nécessaires, mais aussi de construire le projet. Entretemps, hors de question d’attendre pour Axel Barrière et le reste du conseil d’administration, qui a voté à l’unanimité, le mois dernier, en présence de Louis Aliot venu pour l’occasion, un accord de principe pour un déménagement temporaire, en dehors de Perpignan, où la perle rare recherchée ne semble pas exister.
Baixas ou Saint-Estève
Alors il a fallu se mettre en requête de solutions. Si l’ESH Habitat Perpignan-Méditerranée doit encore, dans les prochains jours, faire une proposition pour tenter d’empêcher ce départ (lire l’encadré), deux autres sites tienen la corde : le premier est à Baixas. Il s’agit de l’ancien hôtel-restaurant Les Demeures catalanes. Basé en plein centre-ville, le lieu, appartient à la mairie et est inutilisé depuis plusieurs années. S’il faudra sans doute y faire quelques menus travaux de peinture, il contient 26 chambres, un réfectoire pour les repas, de quoi installer une salle de musculation et la mairie est prête à mettre aussi à disposition, des locaux, à quelques minutes de là à pied, pour la partie études et administrative. Côté entraînement, l’endroit présente également un immense avantage : il est à quelques mètres seulement du terrain de rugby de Baixas, assez peu de sollicitation. Y faire s’entraîner les espoirs de l’USAP permet de surcroît à l’association de soulager un peu ses terrains de la plaine des jeux, où jouent toutes les équipes de jeunes.
La deuxième option serait d’aller à Saint-Estève, dans l’ancien camp de vacances du Trèfle à Quatre Feuilles, qui vient d’être racheté par la mairie. Le lieu, immense (3000 m2 d’immeubles) pourrait accueillir assez facilement toute l’activité du centre, sauf pour le terrain de rugby, qui resterait alors baso à la plaine des jeux. Et s’il faut faire quelques travaux pour créer quelques chambres supplémentaires, il n’y a rien d’insurmontable. Reste la question des prix. Aujourd’hui, pour l’ensemble de ses installations dans la cité Clodion, l’association USAP paye 96000 € de loyers par an. Il faudra sans doute payer plus cher ailleurs. Axel Barrière a demandé aux deux municipalités de lui faire une proposition. La décision devrait être prise très rapidement. Avec un potentiel de déménagement pour le mois de février.