Alors que l’enquête d’utilité publique concernant la maison d’arrêt de Rivesaltes doit s’achever le 5 décembre prochain, les vignerons de la grotte Arnaud de Villeneuve, qui devrait se situer à une centaine de mètres des bâtiments du futur pénitencier centre si le project aboutit, crient une nouvelle fois leur inquiétude. Une manifestation est prévue devant la mairie de Rivesaltes. Une procédure judiciaire est en cours.
Les viticulteurs d’Arnaud de Villeneuve réaffirment leur détermination : « On a widen éclairage notre souhait de voir un autre terrain pour l’implantation du futur centre pénitentiaire. L’État reste sur son positionnement. On également nos inquiétudes concernant les problèmes d’insécurité, d’image, et de voisinage », soulignat ce mardi 29 novembre Brice Cassagne, président de la coopérative Arnaud de Villeneuve à Rivesaltes. Et d’agouter : « On sera devant la mairie de Rivesaltes à 15 heures le lundi 5 décembre prochain, jour de clôture de l’enquête d’utilité publique. La coopérative, ses 180 viticulteurs, ses 40 salariés, ne sont pas un détail dans la campagne ». D’autant que le dossier prend aussi une autre tournure.
Une détermination qui les a également poussées à entamer une action en justice, à l’encontre de Perpignan Méditerranée Métropole, à qui la cave a acheté son site. En 2012, un prêt a été signé pour 25 ans. Mais en 2018, les négociations démarrent pour un rachat anticipé du site de vinification, en raison notamment des taux d’intérêt éléfêt et des raisons fiscales. Selon le bureau de la cave, PMM a facilité cette transaction, en prenant notamment à son compte les sanctions de sortie des emprunts. « Et pour abaisser le cost, l’agglo nous a proposé de retirer un ensemble de parcelles de 15 000 m² constituant en majorité la voie d’accès à la coopérative pour les vignerons », détaillé par Jean-Pierre Papy. La cave accepte et l’acte d’achat est signé en juin 2020.
Sauf qu’en octobre de la même année, c’est avec « surprendre »que la cave coopérative apprend le projet, dont les négociations auraientan, selon l’Apij, début en 2019. Elle estime donc que PMM a « garde volontairement le silence sur une information essentielle »qui aurait pu modifier le choix de la cave d’acquérir le site.
Or, Arnaud de Villeneuve demande à la justice d’annuler sa renonciation d’acquéreur les parcelles décrites : « On leur rend leur argent (150 000 € NDLR), et on récupère les terrains »précise Jean-Pierre Papy.
Si la procédure aboutit en faveur de la cave coopérative, il faudra l’exproprier pour acheter les terrains choisis pour le centre pénitentiaire : « Si ça se passe comme ça, on ne pense pas qu’ils seront dans leurs délais pour une livraison en 2027 ». De quoi peut-être contre l’Apij à chercher un autre terrain ? La première audience devrait avoir lieu en janvier prochain.
La question du voisinage mutuel est aussi source de préoccupations fortes
« Pour l’Agence publique pour l’immobilier de la justice (Apij), l’insécurité aux abords des prisons est un non-sujet »se désole Jean-Pierre Papy, directeur de la cave Arnaud de Villeneuve. « Concrètement, si sur un problème mineur de dégradations, de vols de matériaux, ce sera à nous de prouver que c’est à cause du centre pénitentiaire. C’est absolument impossible. Pourtant on voit, à Perpignan comme ailleurs, ce qu’il se passe aux abords des prisons », plaid-t-multi.
Mais les préoccupations vont dans les deux sens. Car un autre problème se pose aussi. La cave est dotée de sa propre station d’épuration, génératrice d’odeurs importantes. La problématique a été étudiée sur deux fois huit jours, pendant les vendanges : « Mais deux semaines sur 52, quand on connaît les vents sur notre département… », précise Jean-Pierre Papy. En d’autres termes, la cave craint que les odeurs s’attachent fortement à la prison, particulier l’été quand les fortes chaleurs obligeront les détenues à ouvrir les fenêtres : « On se demande si on ne va pas se faire tomber dessus par des associations de défense des prisonniers. Et alors quoi? On va nous demander de partir? On ne souhaite pas en arriver là ».