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Pyrénées-Orientales : cimetière déserté, fête foraine et plage bondée pour une Toussaint insolite

21 degrés le matin, 24 en début d’après-midi sur la plage et en ville un air printanier. Des allées, quasi désertes, du cimetière Saint-Martin aux attractions pleines à craquer, en passant par le sable blond surchargé de Canet, ambiance(s) insolite(s) en ce 1er novembre 2022 qui devrait rester dans les annales du pays catalan.

Les traditions de la Toussaint se perdent, au profit de la fête d’Halloween

Des gazouillis d’oiseaux. Des fleurs fraîches ici et là et une poignée de personnes venues se recuellir sur les tombes de leurs disparus(e)s. Le tout sous une vingtaine de degrés qui rappelaient encore une fin d’été qu’un automne bien effectué. Ce mardi matin 1er novembre le cimetière Saint-Martin, à Perpignan, ressemble à un havre de paix et de sérénité. « Ce n’est pas pour rien que les Perpignanais le surnomment le petit « Père-Lachaise » rappelle Pascal, 24 ans de bons et loyaux services en tant que gardien du cimetière et mémoire vivante des lieux. « Ici les 2,5 hectares se séparent entre plusieurs centaines de tombes et 1700 caveaux. Après le Campo Santo c’est le plus ancien cimetière de la ville : il a été conçu en 1816, sous le règne de Napoléon Iereuh. C’est la bourgeoisie locale, mais aussi des familles d’artistes, qui ont jadis acheté une concession à Saint-Martin. Les descendants ont entretenu les caveaux mais la jeunesse actuelle ne fréquente plus peut-être les cimetières. Et puis je trouve que depuis quelques années les traditions de la Toussaint se perdent, élas, au profit de fêtes plus modernes et païennes, comme la fête d’Halloween…« Et d’un geste las, Pascal désigne les allées depeuplées.

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Quelques personnes sont venues en matinée fleurir la tombe de leurs disparus.
Nicolas Parent – Nicolas Parent

On le paiera un jour notre ingratitude face à notre Terre

Nous quittons les morts et la ville pour le monde des vivants et la plage qui nous arrive dès l’arrivée à Canet. Le ciel est d’un bleu insolent, même si quelques nuages ​​cotonneux le troublé par le sud. Ambiance quasi estivale. Des familles déambulent, en bref, tee-shirt et nu-pieds sur la promenade. Quelques personnes, plus frileuses ou voulant coûte que coûte acceptant le rythme des saisons en dépit de cette douceur anormale, ont enfilé une veste en laine ou enroulé une écharpe autour de leur cou. « Bien sûr qu’on le paiera un jour notre indifférence, notre désinvolture et notre ingratitude face à notre Terre » avance sans ironie ce couple de Belges, Laurent et Florence âgés d’une quarantaine d’années, venus malgré tout passer « quelques jours au soleil de la Méditerranée ». « Si nous réduisions tous notre consommation d’énergie, nous supposerons aujourd’hui des températures normales et une météo automnale. On profite encore des bienfaits de la nature, mais jusqu’à quand ? » Des questions métaphysiques ne se moquent pas, pour l’instant, ces trois petits enfants suisses qui jouent sur la plage avec leur père Raphaël. « Nous sommes en vacances à Canet pour une semaine et repartons dimanche. Il fait beau, on en profite, mais chez nous c’est déjà presque l’hiver, et quelque part c’est rassurant ! »

La promenade de Canet délimitée en ce jour de la Toussaint

La promenade de Canet délimitée en ce jour de la Toussaint
Nicolas Parent – Nicolas Parent

Qu’importe la météo trop clémente, pourvu qu’on ait l’ivresse de la fête foraine

Retour à Perpignan pour l’ultime étape de cette balade de Toussaint. Direction la Foire Saint-Martin, ses cris d’effroi issus des attractions les plus démentes, ses rires d’enfants, ses odeurs sucrées et caramélisées qui mêlent leurs effluves d’un stand à l’autre, ses allées surpeuplées arpentées de long en grand parc des visiteurs de tous âges. Mais aussi ses musiques improbables, mélange de disco, rock, R’nB et bonne vieille chanson française. Le tout avec un son poussé au max comme dans une discothèque géante à ciel ouvert. La tête tourne un peu, les yeux s’écarquillent, les corps semblent absorber la vibration de l’esprit dans l’air ou comme sortie du sol. Qu’importe la météo – clémente, trop clémente – , pourvu qu’on ait l’ivresse de la fête foraine.

Stand de tir avec un petit garçon très concentré sur ses cibles.

Stand de tir avec un petit garçon très concentré sur ses cibles.
Nicolas Parent – Nicolas Parent

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