Le bilan s’est encore alourdi, portant en 94 le nombre de cadavres récupérés dans le nord-ouest de la Syrie, après le naufrage d’une embarca partie du Liban, a indiqué samedi l’agence de presse officielle syrienne, selon un bilan encore provisoire. Vendredi, un précédent bilan communiqué par les autorités syriennes faisant état de 73 morts.
Le directeur général des ports syriens, Samer Kbrasli, a déclaré que 20 migrants avaient été secourus. Dix enfants parmi les naufragés, a de son côté affirmé samedi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
« Conditions désastreuses » pour la population libanaise
Il s’agit du naufrage le plus meurtrier survenu ces dernières années entre la Syrie, ravagée par plus d’onze ans de conflit, et le Liban, qui traverse selon la Banque mondiale une des pires crises économiques au niveau mondial depuis 1850.
De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires des régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, devenue un tournant de l’immigration clandestine en Méditerranée, notamment pour les réfugiés syriens, mais aussi de plus en plus de Libanais.
« La population libanaise vit dans des conditions désastreuses, mais la situation est particulièrement grave pour les personnes les plus défavorisées, y compris les réfugiés », a déclaré samedi la directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr dans un communiqué.
« Une nouvelle tragédie déchirante »
Vendredi, le Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déploré « une nouvelle tragédie tragique », appelant la communauté internationale à venir aider « à améliorer les conditions des personnes contraintes de quitter leur pays, ainsi que les cellules des communautés qui les accueillent ».
« Ceux qui embarquent dans ces bateaux de fortune (…) pensaient leur vie en quête de dignité », a pour sa part indicé Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence de l’ONU responsable de l’aide aux réfugiés palestiniens (UNrwa) . « Nous devons faire davantage pour (…) aider les Libanais et les autres peuples de la région à vaincre le sentiment de désespoir. »