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Plus de 2 500 personnes sont mortes en mer Méditerranée cette année.

La route centrale de la mer Méditerranée continue d’être le plus grand cimetière du monde. Plus de 2 500 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Europe à bord d’embarcations précaires depuis le début de l’année, soit une augmentation de deux tiers par rapport à la même période en 2022, selon les données du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Aux vies perdues connues s’ajoute un nombre inconnu de morts en route à travers l’Afrique vers les points de départ côtiers en Libye ou en Tunisie. « Des vies sont également perdues sur le terrain, loin de l’attention du public », a averti jeudi le chef du bureau du HCR à New York, Ruven Menikdiwela au Conseil de sécurité de l’ONU.

Des vies sont également perdues sur le terrain, loin de l’attention du public ».


Ruven MenikdiwelaDirecteur du bureau du HCR à New York

« Alors qu’une grande attention est accordée aux décès en mer, les histoires racontées par les migrants suggèrent que plusieurs tragédies peuvent passer inaperçues, en particulier pendant la traversée du désert du Sahara », a déclaré le directeur de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Par Liljert, qui était présent à la même réunion.

Quelque 186 000 personnes sont arrivées en Europe après avoir risqué leur vie en mer pour rejoindre l’Italie, la Grèce, l’Espagne, Chypre et Malte « à la recherche d’un avenir meilleur et d’une promesse de sécurité », a déclaré M. Liljert. La Grèce a connu une augmentation de 300 % des arrivées de migrants depuis le début de l’année, tandis que l’Italie a presque doublé, passant de 70 000 en 2022 à 130 000 aujourd’hui, dont 11 600 étaient des « mineurs non accompagnés », a indiqué l’Unicef à l’Agence France-Presse, soit une augmentation de 60 % par rapport à l’année précédente. Le nombre d’arrivées en Espagne est resté stable, principalement par la route atlantique vers les îles Canaries, par rapport à l’année dernière.

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« La Méditerranée est devenue un cimetière pour les enfants et leur avenir. Le nombre tragique d’enfants qui meurent en quête d’asile et de sécurité en Europe est le résultat de décisions politiques et d’un système de migration défaillant », a déclaré Regina De Dominicis, qui coordonne les migrations à l’Unicef.

Selon l’OIM, le conflit au Soudan a entraîné l’arrivée de près de 1 300 Soudanais en Tunisie au cours du seul mois d’août, l’un des principaux ponts de l’Afrique vers l’Europe, avec laquelle la Commission européenne a signé un pacte visant à freiner les migrations. Menikdiwela a déclaré que depuis le début de l’année, plus de 102 000 réfugiés ont emprunté la voie maritime depuis la Tunisie, soit une augmentation de 260 % par rapport à l’année précédente.

L’accord controversé signé cet été entre Bruxelles et la Tunisie a été critiqué par certains pays et ONG comme ne prenant pas en compte la protection des droits de l’homme. « Toute coopération ou assistance accordée à la Libye ou à la Tunisie doit respecter les droits de l’homme des réfugiés et des migrants », a souligné Mme Menikdiwela.

Toute coopération ou assistance fournie à la Libye ou à la Tunisie doit respecter les droits de l’homme.


Ruven MenikdiwelaDirecteur du bureau du HCR à New York

« L’obsession de l’Union européenne à sceller ses frontières au lieu de sauver des vies permet à des partenaires comme la Tunisie non seulement de ne pas être contestés pour les abus qu’ils commettent, mais aussi de faire pression sur l’UE pour obtenir davantage d’aide financière », a dénoncé le HCR cette semaine. Human Rights Watch (en anglais). L’organisation a notamment énuméré les abus commis par les garde-côtes tunisiens : « passages à tabac, vols d’effets personnels, abandon de personnes à la dérive et manœuvres dangereuses pouvant faire chavirer les embarcations ». Elle a également rappelé l’expulsion illégale de 1 300 migrants subsahariens (4 000 selon les sources consultées par The Guardian) par des agents de sécurité tunisiens en juillet dernier à la frontière avec la Libye et l’Algérie, où au moins 27 d’entre eux sont morts dans des conditions inhumaines dans le désert.

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Depuis la Libye, le nombre de personnes tentant la même route est de 45 000, dont 10 600 ont été secourues, interceptées ou débarquées en Libye ; le chiffre pour la Tunisie est de 31 000.

Quant à la Libye, où quelque 50 000 réfugiés et demandeurs d’asile sont enregistrés auprès du HCR, l’agence des Nations Unies a averti que « ce n’est pas un endroit sûr pour le débarquement après un sauvetage en mer », car de nombreux réfugiés détenus sont escortés jusqu’aux zones frontalières et expulsés vers les pays voisins, principalement l’Égypte, sans procédure régulière.

Liljert, pour sa part, s’est dit très préoccupé par la discrimination et la xénophobie croissantes à l’égard des migrants, et a mis en garde contre l’augmentation de ces voyages en raison de la montée des conflits, des catastrophes naturelles et de la pauvreté. Il a donc exhorté la communauté internationale à prendre des mesures non seulement pour « empêcher les départs », mais aussi pour prendre en compte les « différents moteurs de la migration ». M. Menikdiwela a également rappelé la nécessité d’agir pour garantir « la protection des droits de l’homme, l’intensification des opérations de recherche et de sauvetage en mer, la poursuite des passeurs et des trafiquants, ainsi que la réinstallation et les voies d’accès complémentaires ».

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