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Nupes : enseignants, commerciaux, étudiants … ils ont franchi le pas « pour une politique plus juste »

Dix-neuf candidats de la Nupes sont qualifiés au deuxième tour des législatives, sur 26 circonscriptions de l’Occitanie-est (ex-Languedoc-Roussillon) et de l’Aveyron. Qui sont ces visages, souvent nouveaux, en tout cas peu connus du paysage politique, qui deviendront pour certains, dimanche, représentants du peuple et feront leur entrée à l’Assemblée nationale ?

Ils sont enseignants, commerciaux, étudiants, ont souvent vécu leur première campagne politique avec le premier tour des législatives et ont relevé le défi avec brio. « Quelques-uns avaient tout de même fait les départementales « souligne Rhany Slimane, militante et référente LFI sur Montpellier, qui trace rapidement le profil des qualifiés : Julien Colet (1ère circonscription de l’Hérault) est enseignant d’histoire, Nathalie Oziol est professeur d’anglais, Nadia Bellaouani (9e) comla , Julia Migancca (3e), spécialiste des travaux rénovés … Pierre Polard, maire de Cpaestang, est un rare titulaire d’un mandat électoral. « Ils représentent une pluralité de professions, et surtout, ce sont tous des militants de terrain. À la différence des candidats LREM qui sont entrés en politiques il y a cinq ans, à qui on a promis de faire de la politique autrement, et qui se sont faits rouler, eux ont une colonne vertébrale politique, des convictions fortes, les assument, et avec leur fraîcheur, ils pensent qu’ils peuvent changer les choses »poursuit Rhanys Slimane.

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Sylvain Carrière, 31 ans, commercial : « Les gens ont appris des choses. D’habitude, on écoute »

Arrivé en tête sur la 8e circonscription de l’Hérault avec 29,34% des voix, Sylvain Carrière, 31 ans, titulaire d’un BTS et commercial dans une jardinerie, très attaché à sa commune de Vic-la-Gardiole, « n’a jamais eu de mandat électif ». « À la maison, on a toujours parlé politique, mes parents étaient fonctionnaires, mais, surtout mon grand-père, qui travaillait à la SNCF, militait au PC »explicite le trentenaire, qui a fait la campagne du Front de gauche en 2012 : « J’ai collé des affiches, distribué des tracts »en duo avec Livia Jampy, 19 ans aujourd’hui, étudiante, devenue sa suppléante.

Une motivation ? « On ne peut pas continuer dans un système où un Français sur deux ne va pas voter … Jeudi, soir, pour notre dernière réunion à Frontignan, on a fait monter sur scène une employée d’un Ehpad, une cadre de santé, une militante de quartier, un pêcheur pour parler de la pollution de la Méditerranée … D’habitude, on écoute. Là, les gens ont appris des choses. On défend un programme, dans une campagne de terrain et d’ancrage local. Même si on ne pourra pas mettre nos 650 mesures en place ». Il s’est présenté parce qu’« un changement passe par des personnes qu’on n’a pas l’habitude de voir »pour chasseur du pouvoir « ceux que les gens ne veulent plus voir, qui cumulent les postes, changent d’étiquette »… Cette semaine, il compte occuper le terrain, sans pression : « Je ne vis pas de la politique et je ne cours pas après un poste »insiste le jeune homme, qui s’est mis en disponibilité et discute de son avenir professionnel la semaine prochaine avec son patron, en fonction des résultats.

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Dans le Gard, Arnaud Bord, contractuel, a pris tous ses congés pour faire campagne

Dans la cinquième circonscription du Gard, c’est son passé de militant qui donne sa légitimité à Michel Sala, Sala, 68 ans, arrivé en tête avec 33,48% des voix : avec l’association pour la dépollution des anciennes mines de la vieille montagne (ADAMVM), l’ancien salarié du secteur bancaire s’est battu sans relâche pour la dépollution (zind et plomb) de la zone d’exploitation des Anciennes mines de la vieille montagne, à Saint-Félix-de-Pallières, dont il est devenu maire. pollué par le zinc et le plomb. Il est devenu maire.

Arnaud Bord, 40 ans, en deuxième position avec 1700 voix de retard sur son adversaire sur la 4e, a un peu le même profil militant, même s’il est aujourd’hui chargé de mission à la mairie de Vauvert et premier secrétaire fédéral du PS où il a pris sa première carte en 2014. « Je fais de la politique parce que j’ai vu les limites de l’action syndicale. Pour que les gens vivent mieux, pour changer leur vie »ce contractuel passé par le chômage et le RSA, qui « un prix tous (mes) congés pour faire campagne »s’exposant aux coups de ceux qui ne croient plus à la politique, à force de voir « des élus depuis trente ans dans le circuit »: « Ah, vous faites de la politique, c’est de l’alimentaire … j’y perds, y compris sur l’estime de moi-même. Mais je parle de la vraie vie et les gens me comprennent », espère ce militant CGT, qui date le début de son engagement à une injustice, un père licencié après vingt-cinq ans de carrière chez Alsthom au moment où il devait financer des études à la faculté de Montpellier. Il se voyait prof d’espagnol, il est resté à Saint-Ambroix et passé un BTS d’action commerciale. Plus tard, il a mené le combat contre la fermeture du centre d’appels Call expert d’Alès, est devenu conseiller aux Prud’hommes puis président du conseil. Il ne se résout pas à ce que « transparence » et « démocrate » sois des gros mots.

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Léon Thébault, 21 ans : « On me dit que ça fait du bien de voir des jeunes qui s’engagent »

Sur la première circonscription de l’Aveyron, Léon Thébault, 21 ans, 21,55% des voix, largement éloigné, ne regrette rien. Quatre ans après avoir participé à sa première marche pour le climat, à Rodez, deux ans après avoir rejoint EELV, il continue à apprendre après une première candidature à la Départementale sous l’étiquette du Printemps aveyronnais : « Non, dans les réunions publiques, il n’a pas été question de ma jeunesse, ni de mes études à Science Po Paris. Moi, je ne rêve pas de faire l’Ena, je veux décrocher un master d’aménagement du territoire . Je suis de Marcillac Vallon et je suis très attaché à ma commune. Alors, on m’a plutôt dit que ça fait du bien de voir un renouvellement, et des jeunes qui s’engagent, qui parlent du maintien des services publics, des 50 infirmières qui font défaut à l’hôpital de Rodez… ».

L’engagement, l’engagement, c’est le leitmotiv des candidats de la Nupes, qui s’interrogent aussi sur le risque de perdre leur âme si leur destin est venu à changer, dimanche : « J’y pense. À l’annonce des résultats, je suis resté calme, conscient de mes responsabilités. Je connais l’histoire de la gauche et je ne fanfaronne pas. Je demande à mes proches d’être vigilants, mais je vois déjà les comportements changer, des demandes, des courbettes « , j’espère rester ce que je suis »explique l’Héraultais Sébastien Rome, 43 ans, deux filles adolescentes, directeur d’école à Brignac, en tête sur la 4e circonscription avec 28,06% des voix : « Ce qui corrompt, ce n’est pas le pouvoir mais les gens autour du pouvoir », cite de mémoire l’enseignant passé par des études de philosophie, qui se confronte tous les jours à la paupérisation des villes moyennes, dans sa commune de Lodève où il habite l’hyper-centre. Son militantisme est le fruit d’un long parcours : « Mon père travaillait à la verrerie de Vergèze, ma mère à l’usine des cotons du Midi de Sommières, ils étaient communistes et j’ai baigné dans la culture ouvrière. Puis il ya eu les greves Juppé de 95, des sanctions pour un blog sur le site de Médiapart contre la politique de Sarkozy … Je suis une tête dure « affirme cet éphémère conseiller municipal de la maire communiste Marie-Christine Bousquet, décédée en 2017. Il est persuadé qu’on peut « reprendre la main sur la valeur travail ». La preuve ? Il s’est « battu pour faire de Lodève un Territoire zéro chômeurs », l’expérimentation démarre en septembre avec 50 personnes.

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Michel Rhin, 52 ans, déclare : « Je ne veux pas être un politicien plus juste, moins professionnalisé »

« En candidat au poste de député, je reste à ma place, je ne me voyais pas briguer un poste de maire par exemple », explique de son côté Michel Rhin, 52 ans, professeur de mathématiques au lycée Jean Vigo de Millau, « très rapidement touchée par la misère en prenant en 2004 un poste à Mayotte, une île confrontée à une forte immigration clandestine ». Suivra un engagement dans les réseaux Education sans frontières, l’occasion de « travailler avec des hauts fonctionnaires, des élus, des associations … mais je n’ai jamais fait de politique. Je franchis le pas pour une politique plus juste, moins professionnalisée, avec des citoyens au service de citoyens « .

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