Dans le secret d’un hangar situé au cœur d’une zone industrielle de Rivesaltes, le premier exemplaire du Seavy 11, le catamaran luxueux et sportif imaginé par l’équipe d’A Sea Venture, commence à prendre forme. Mi-juillet, cette « GT » des mers sera mise à l’eau à Canet-en-Roussillon. Ce premier « collector » mobilise une équipe de qualité et de minutie. Impatiente d’intégrer son futur chantier naval de Canet.
« On nous a dit, plusieurs fois : » vous n’y arriverez jamais « . Sauf que là, nous y sommes presque »se réjouit Benjamin Canler, le jeune et visionnaire patron du chantier naval A Sea Venture.
Son projet fou et passionnant, partagé avec son équipe, est en passe de se concrétiser et la GT des mers, le Seavy 11, un catamaran de 11 mètres, aux performances dignes d’un monocoque (il peut atteindre 40 nœuds, soit près de 80 km/h), le tout en proposant des conditions d’ébergement et des prestations dignes d’un yacht de luxe prendre la mer mi-juillet.
Un catamaran pouvant naviguer jusqu’au 40 nds, doté de deux chambres doubles …
Dés la conception du bateau, Benjamin Canler a voulu s’inspirer des processus industriels usités dans l’aéronautique et en particulier chez Airbus. N’agissez pas : minutie, rigueur, patience et outils derniers cri sont mis à contribution. « Chaque photo du chantier que nous publions est décryptée, décortiquée pour savoir auprès de qui nous nous sommes équipés », sourit le patron d’A Sea Venture. Afin d’utiliser, dans ces conditions, que nous n’avons pas pu photographier les outils industriels utilisés. C’est de bonne guerre dans un contexte très concurrentiel qu’est celui du nautisme et de plaisance dite « de luxe ». Car il faut rappeler que ce bateau destiné aux « weekenders » n’est pas accessible, dans sa version « médiane », qu’à partir de 650 000 € …
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Impatients d’avoir leur propre chantier naval
Initialement prévue en juin, la première mise à l’eau a été différée en juillet pour plusieurs raisons, la principale étant le souci d’approvisionnement en éléments, ce phénomène qui touche la plupart des activités industrielles. Et ce, d’autant plus qu’A Sea Venture veut tenir ses engagements : fabriquer un bateau 100% made in France. Ou presque. Benjamin Canler conclut que certaines matriarches ne sont pas fabriquées en France. Tout est, au moins, européen. En revanche, il a fait en sorte de s’appuyer sur le réseau local. Par exemple, les dispositions de levages de ferronnerie et les retouches de moulages et de coques n’ont été fabriquées que par une entreprise qui vient d’entrer dans l’entreprise.

Grâce à 30 m2 de « plages », jusqu’à 14 personnes peuvent monter à bord.
Tandis que le premier navire est bientôt prêt, le chef d’entreprise manifeste son impatience d’avoir son propre chantier naval. Avec le Bureau d’Architecture et d’Urbanisme Guiral & Morlon, ils ont bouclé le dossier et n’attendent plus que le feu vert pour commencer les travaux. « Canet est le site idéal. Tous les métiers et prestataires sont présents, ce qui correspond à notre volonté de travailler le plus possible avec des locaux, ou des nationaux, éventuellement, dit-il. Et puis, il faudra assumer les commandes.
Comptabilité par bateau, rapport au carnet de commandes et aux perspectives, est d’un an, avec les ambitions affichées en février dernier : « 15 bateaux en 2023, le double en 2024 ». Il faudra pour cela des locaux appropriés en voiture, à Rivesaltes, ne pouvant cohabiter qu’un catamaran « fini » et un autre en fabrication. S’ajoutent les contraintes de cohabitation avec des entreprises voisines et celle du transport des navires achevés.

Catamaran inspiré des sportifs allemands, le premier exemplaire est destiné à Ibiza.
Recrutement au complet
Lorsque nous nous présentions, en février dernier, donc, A Sea Venture, se posait le problème du recrutement de personnels qualifiés. Contre toute attente, des techniciens ont signé au bas de la page de leur contrat de travail. « La plupart ont compris qu’il ne s’agit pas que d’un salaire en fin de mois, mais d’une vraie aventure humaine, avec un vrai confort en termes de conditions de travail. C’est un défi pour les passionnés. Que nous n’avons eu aucune difficulté à relever »dit Benjamin Canler.
C’est ainsi que l’équipe est passée de 4 à une quinzaine de personnes qui vont prendre leurs fonctions ces prochains jours pour finaliser le numéro 1 « Moneypenny ». Et qui mettront la main à la fabrication du collector annuel et des bateaux à venir … toutes inspirées des voitures « sportives » allemandes, taillées pour être performantes (avec seulement 40 cm de tirant d’eau, une coque ciselée telle une lame de couteau, et des moteurs hors ou in-board qui évalueront un jour, sûrement, vers l’hydrogène). Une vraie aventure, comme annoncée.