Deux consultations, en gare de Narbonne et sur Internet, ont été réalisées à l’initiative des différents acteurs institutionnels mobilisés sur le projet de nouveau pôle multimodal de la gare de Narbonne. Il s’agitait de mieux connaître le sentiment des utilisateurs qui se rendait occasionnellement ou quotidiennement sur ce site qui a vocation à se développer. L’Indépendant a pu consulter le résultat de ces enquêtes et vous dévoiler les grandes lignes.
Quelle image et quels usages ont les Narbonnais de leur gare ferroviaire à l’heure où un projet de nouveau pôle d’échange multimodal est sur les rails ? Telle était l’ambition de l’agglomération de Narbonne qui a réalisé deux sondages, un sur le même site, et un en ligne. Sécurité, conditions d’accès aux voies, stationement, intermobilités, outils à développer, les utilisateurs, près de 800, ont pu donner leurs avis et livrer leurs diagnostics.
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Quelles destinations privilégiées et pour quoi faire ?
Selon l’enquête en ligne où 452 personnes ont répondu, dont 90% résident sur le territoire du Grand Narbonne, première destination, parmi les 515 communes, Paris (147 réponses) devant Montpellier (92) et Toulouse (47) ) . Sur le territoire du Languedoc-Roussillon, la liaison privilégiée est celle vers Perpignan (25), devant Carcassonne (20), Béziers (10), Port-la-Nouvelle (8) et Lézignan (6). L’usage est donc « très tourné » vers l’offre TGV. À noter que pour la moitié, ils se rendent à la gare de Narbonne en voiture contre 22 % à pied, 15 % en bus ou avec la navette citadine gratuite, 6 % en vélo et 3 % en taxi.
Concernant les raisons du recours à la gare, on constate que pour les usagers locaux, le travail est le premier motif de déplacement (36 %) avant le tourisme (17 %), les études (11 %) et les loisirs (10 %) .
Le stationnement jugé inefficace mais trop onéreux
Une des principales préoccupations des usagers de la gare concerne tout naturellement le stationement. Globalement, l’offre ne semble pas satisfaire la majorité, puisque 68 % ont estimé que l’accessibilité aux parkings n’est pas satisfaite. Si 21 % des personnes qui se produisent à la gare utilisent la minute de dépôt matérialisée, nombreuses sont celles qui considèrent qu’il est trop souvent plein et donc inutilisable. Enfin, si seulement un utilisateur sur dix se gare au parking Effia à quelques mètres du parvis, ils sont une majorité écrasante, 93 %, à le considérer comme trop onéreux. Les automobilistes ne sont pas les seuls à pester sur le stationnement puisque les utilisateurs de vélo sont tout aussi critiques. Ainsi, 70% pensent que l’offre de parking cyclo est insuffisante et 81% qu’elle ne permet pas de sécuriser son deux-roues.
Les souhaits des Narbonnais en matière de services
Si ces enquêtes sont instructives, c’est qu’elles ont permis aux Narbonnais et aux habitants de l’agglomération de donner leurs idées et propositions. Ainsi, 49% des personnes interrogées sur Internet voient un intérêt dans la création d’une navette entre ce pôle multimodal et l’aéroport de Carcassonne. D’autres aimeraient qu’un point d’information Tourisme soit mis en place tout comme un distributeur bancaire. À une écrasante majorité, 353 réponses sur 430 personnes interrogées verraient d’un bon œil la construction de toilettes publiques. Les trois-quarts ont estimé qu’il serait utile de renforcer le lien entre la gare et le café-bar et la même partie réclament des espaces extérieurs d’attente davantage ombragés.
Parmi les points noirs visés par les utilisateurs, l’accès aux voies est souvent mis à l’index.
Pour ce qui est des points noirs, les utilisateurs ont bien identifié un des principaux soucis pour les voyageurs. À savoir l’absence d’ascenseur pour accéder aux autres voies que la Ainsi, 93 % font remarquer que les quais ne sont pas bien accessibles, surtout pour ceux qui transportent des valises ou des vélos, ainsi que pour les personnes à mobilité réduite.
Enfin il était possible de donner une appréciation, de 1 à 4, sur le sentiment de sécurité du jour, la nuit, et la satisfaction client sur l’usage de la gare. Pour ce dernier article, la note s’établit à 2,29. Un chiffre quasi identique pour la sécurité, puisqu’il est de 2,32 par jour et 2,77 par nuit.
Du côté de la gare routière
C’est de l’aveu du président du Grand Narbonne un des enjeux du futur pôle d’échange multimodal. À savoir le développement de la gare routière qui demain doit être « plus efficace » et « mieux sécuriseuse ». Si les lignes de bus au départ du site ferroviaire sont naturellement tournées vers le tourisme et les loisirs l’été, elles sont, essentiellement le reste l’année, utilisées quotidiennement pour les études (30 %) et le travail (21 %) .
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Le préfet se saisit des problèmes de sécurité
La demande date du 24 août dernier et émane de la direction Méditerranée de la sûreté ferroviaire SNCF des sites de Narbonne et de Carcassonne. Cette dernière a noté : « une recrudescence de faits d’incivilités en gare et devant la gare, notamment une augmentation des troubles à l’ordre public, des regroupements importants au quotidien, de nombreuses agressions en devant de gare, une errance en augmentation, des individus alcoolisés engendrant des infractions multiples ». Dans le même temps, aidé en cela par la rentrée scolaire, les services de la SNCF constantent une augmentation du flux des voyageurs. Le préfet a donc décidé, alors qu’ils ne le peuvent pas sans autorisation du représentant départemental de l’État, à ce que les agents du service interne de sécurité de la SNCF peuvent recourir aux mesures de palpation de sécurité sur l’ensemble des Gares de Carcassonne et de Narbonne.