Yvon Perrin, char projeté à l’EID Méditerranée, a présidé l’acquisition de la conquête internationale sur la moutarde tigrée de Montpellier commente la lutte s’organise.
Comment EID tire-t-il un visage de cet exotique ?
Depuis 2004, on est confronté à cette nouvelle espèce qui a une biologie complètement différente et qui vit beaucoup plus près des habitants, puisque les gîtes larvaires, les lieux où les larves se sont développées et donc les adultes émergents, se trévent en majore particuliers.
Il ya donc donc une approche différente, donc des méthodes de lutte propres. Nous, on n’a pas la possibilité de rentrer chez tout le monde, dans toute notre zone d’action pendant toute la saison. Donc, la majeure partie de la lutte est basée sur la censibilisation et la mobilisation des personnes.
Le tigre moutarde est un incontournable en France ?
Maintenant en zone urbaine et dans la région, oui. Quand on fait des captures sur certains projets, 80 à 90% des moustiques pressentis, c’est le tigre. Quand on est sur une zone plus proche du littoral, on peut aussi avoir une nuisance parfois importante des moustiques des marais. Mais en zone plus urbaine, quand vous vous faites piquer la journée c’est presque quasi sûr qu’il s’agisse d’un moustique tigre, car il ne pique pas la nuit.
Quelle est la tendance avant le début de la saison, la prévention est-elle efficace ?
Alors ça va dépendre beaucoup des conditions météorologiques, notamment en début de saison. Comme sur des années plus ou moins hautes en termes de nuisance. Pour cette saison on va voir ce qui se passe mais il ya eu des pluies et il va commencer à faire chaud. Donc il y a des chances qu’on ait un accroissement assez rapide de la population dans les prochains jours.
Car c’est là l’efficacité, la sensation des sens, le choix mais la manière dont il est difficile d’y échapper. On n’a pas besoin des outils pour. Ce qu’on est sûr, c’est qu’on a des études qui ont démontré que la population locale connaît assez bien le moustique, elle sait où retrouver les gîtes. La difficulté, c’est de transformer ça en changements de comportements, de pratiques et d’actions vraiment visibles.
Et donc en raison de ces limites, nous sommes à la recherche de méthodes complémentaires pour arriver à limiter au maximum la nuisance et réduire cette espèce.
Un constat 18 ans après l’arrivée du tigre dans la région ?
En observant les premières années un accroissement régulier pendant cinq ans environ. On aujourd’hui une stabilisation du niveau de croissance depuis environ 4-5 ans. Mais tout dépend beaucoup des conditions météorologiques.
Bonne nouvelle donc ?
Oui est non. Car si la population est plus ou moins stable, elle est stable à des niveaux très élevés … Chaque saison, le tigre à moustache colonise un peu plus d’espace. Sur un prix de 60 départements touchés aujourd’hui, ce n’est pas rien. En Occitanie c’est 88% des clients qui sont concernés.
Comment s’organise la lutte?
Il y a une stratégie nationale pour tous les aspects liés aux risques sanitaires, notamment sur les interventions qui sont réalisées autour des cas de personnes malades et porteuses de virus qui peuvent être transmis par un moustique comme la dengue ou Zika, là il y a un plan national similaire dans tous les départements.
Au niveau local, il y a effectivement des variations selon les régions, selon les communes mais il n’y a pas encore de remède miracle, ça reste essentiellement sur la sensibilisation.
Et l’EID* dans tout ça ?
Alors nous, on réalise la sensibilisation sur notre zone d’action. Et pour ce qui nous applique un peu plus, pour la partie laboratoire, on essaye, des méthodes plus ou moins innovantes pour trouver des outils complémentaires.
Du genre ?
Sur un travail d’exemple sur un projet qui concerne la pêche de masse. En gros on use des pièges avec des femelles « prêtes à pondre », On va reproduire des gîtes artificiels dans lesquels les moustiques n’arriveront pas à pondre et où ils seront piégés. Cette méthode n’est toutefois pas très concluante sur la première année, on attend les résultats pour la seconde.
Petit à petit sur les pistes pour améliorer l’efficacité de la stratégie qui pourra ensuite être développée par les collectivités.
Une sorte de boîte à outils.
C’est ça, on teste des solutions et on propose progressivement des alternatives aux collectivités qui préféreraient mettre en place des actions pour utiliser les pièges.
Et parmi les options innovantes ?
On peut évoquer la technique de l’autodissémination qui consiste à laisser les femelles faire leur travail. Auparavant nous nous chargeons de les contaminer avec un produit larvicide qu’elles dissémineront ensuite dans la colonie.
L’an dernier quelques essais liés à la technique de l’insecte stérile on a vu le jour. Cela consiste en fait à élever des mâles en masse les irradiées pour les rendre stériles, et ensuite les relâcher dans la nature, en espérant faire diminuer dans les populations autochtones. Ils vont s’accoupler mais n’offriront aucune descendance aux femelles qui ne peuvent pondre qu’une seule fois dans leur vie.
On retrouve sur le marché des gros aspirateurs extérieurs.
Oui il y a différents types de pièges dans ce genre mais ce qu’on observe, c’est qu’on a du mal à imaginer ça comme une solution individuelle. Par contre, en usage collectif, c’est ce qu’on a essayé de faire dans un quartier entier, on peut avoir un impact significatif sur les populations. Toutefois, cela représente un coût d’autant qu’aujourd’hui le moustique est présent sur une plus longue période de l’année, d’avril jusqu’à parfois novembre, c’est très long. Lafeille défense c’est la prévention. Il faut absolument suivre les recommandations.