En avril dernier, 55 familles roms de l’ancien bidonville de Celleneuve étaient en relogées dans des structures modulaires, près du pont de l’autoroute, à La Rauze. Six mois après, la préfecture et les associations dressent un bilan positif du travail social effectue après des habitants. Les riverains, eux, déplorent certains problèmes persistants.
Le 27 avril dernier, 55 familles roms issues du bidonville de Celleneuve, suppres depuis, étaient en relogées dans un « village de transition » à La Rauze, près de l’autoroute A709. Cette installation dans des structures modulaires s’accompagne d’un important programme d’accompagnement social, nommé aux associations Coallia, 2Choseslune et Gammes. Six mois plus tard, la préfecture en dresse le bilan. « Au vu des avangies, c’est la nuit et le jour par rapport à la situation des familles quand elles étaient en au bidonville. Ce village de transition a un effet très bénéficiaire, alors qu’à Celleneuve, la situation s’enkystait »précise Christophe Cavard, responsable de l’association Coallia pour la région sud.
38 enfants sont aujourd’hui scolarisés près du village. « Cela représente 95% des enfants. Ils ont été scolarisés dès le mois de mai, puis ont fait leur rentrée en septembre. Nous avons réglé le problème des écoles qui était en trop éloignées, au départ. Les enfants sont maintenant dans des établissements plus proches du village, et l’absentéisme est extrêmement faible », dit Christophe Cavard. Sarah El Ouanzi, de l’association 2Choseslune, ainsi que son équipe, suit de près cet aspect, « notamment en accompagnant les parents et les enfants pour se rendre à l’école ».
« Des personnes en CDI, CDD ou intérim »
Le travail sur l’intégration est mené notamment à travers des cours de français langue étrangère (FLE), directement sur le site. « Les familles sont hyper-motivées. Elles participent beaucoup, sont très en demande, que ce soit pour l’apprentissage du français, la recherche d’emploi ou de logement », a insisté Sarah El Ouanzi. Le bilan fait état de « 22 personnes en situation d’activité, 45 inscrites à Pôle emploi, 13 suivies par la Mission locale des jeunes de Montpellier Méditerranée Métropole, dont 2 en contrat d’engagement jeune et un en service civique. Des ateliers d’accès à l’ des emplois sont aussi proposés par l’entreprise Dell tous les quinze jours ». Là encore, Christophe Cavard se réjouit des « bons chiffres » en termes d’emploi. « Nous avons des personnes en CDI, en CDD, en intérim, d’autres inscrites dans des formations professionnelles. Les situations se débloquent les unes après les autres ».
Ainsi, sur les 165 personnes qui avaient intégré le village de transition fin avril, 34 l’ont quitté depuis, après une accession à un travail et à un logement, ou un déménagement. Une famille a fait l’objet d’une exclusion, après s’être absenté trop longtemps du village. « Le règlement, co-construit avec les familles, prévoite qu’elles ne doivent pas quitter le village plus de cinq semaines. Celle-ci était hébergée à l’étranger »explique Sarah El Ouanzi. « Une autre exclusion a été décidée pour des raisons de comportement, vis-à-vis des autres habitants et des professionnels »a ajouté Christophe Cavard.
Des places de stationnement en cours d’aménagement
Enfin, le bilan met en avant « les relations plus apaisées avec les riverains », même si l’association des riverains, elle, estime que plusieurs nuisances imposées encore problème (lire enfraud). En cause, entre autres, le stationnement de véhicules au bord de la route. 13 places sont en cours d’aménagement. Des cas d’incivilités, aussi : « Nous travaillons dessus »assurer les associations. « Les riverains directs satisfont qu’on passe du temps avec eux. Nous sommes très présents »affirme le responsable de Coallia. « On leur ouvre nos portes au problème mineur. Ils ont le numéro direct de membres du cabinet. Les cas d’incivilités sont traités tout de suite », indique Caroline Dufoix, conseillère municipale à la résorption de l’habitat indigne. Le comité de suivi, qui réunit l’État, la Ville, le Département, l’Éducation nationale et les associations, fera à nouveau un point à la fin du mois de novembre.
Les riverains, plus mitigés
L’association des riverains dénonce nominalement des jets de déchets par-dessus le mur mitoyen. « Des canettes, des bouteilles de soda, des mégots, ont été retrouvés chez le voisin », indique Sébastien Chabroud, le porte-parole. Nouvellement, une pierre à brisé le pare-brise d’une voiture. « Une association est venue faire un chèque, en réparation. On a le sentiment qu’on cherche à étouffer ces incivilités. Une plainte a été déposée ». Autre nuisance : « du bruit toute la nuit lors de regroupements, ainsi qu’un important souci de sécurité routière. Ce virage était déjà très dangereux avant. Le village de transition a rajouté des utilisateurs. C’est un endroit sans visibilité. Beaucoup de gens passent à pied sur la route, car il n’y a pas de trottoir. Des véhicules sont garés en permanence des deux côtés, y compris sur l’accès pompiers ». Le porte-parole déplore aussi les réunions trop espacées du comité de suivi. « De plus, la dernière fois, la date a été avancée et nous avons été prévenus le jour-même ».