La communauté sicilienne, habitant juste en dehors de la Médina de Tunis, était assez nombreuse et mélangée à la tunisienne et à la maltaise. Ces communautés, très bien intégrées dans ce quartier mixte et populaire, avaient aussi leurs lieux de loisirs et de passe-temps, notamment les téâtres, les cinémas et les salles de bal. A ce propos, concernant ma chronique de dimanche dernier écrite, sur l’histoire de la salle Papacchio, le lieu exact de la salle semble ne pas être le bon…
Pour revenir aux salles de cinéma, « depuis l’avènement du cinéma parlant vers 1930 et jusqu’à 1942, on comptait 6 salles dans la Médina sur les 17 construites à Tunis ». On constate, donc, qu’il n’y a pas eu beaucoup de constructions de salles de cinéma dans la Médina durant cette période. Concernant les sels existentiels, il est également très difficile d’affecter un traité acoustique, les contours structuraux et spatiaux.
Par ailleurs, il faut souffrir les écrans en plein air qui recevaient des projections durant le mois de Ramadan, dont la plus célèbre est la place de Halfaouine. Cinématographe trouve alors sa place même dans les manifestations d’ordre religieux ou traditionnel.
L’autre jour en vadrouille dans la rue Al-Jazira, je suis tombé sur une salle de théâtre magnifique. Je suis entré et demandé de visiteur cet espace hors du temps, intact, plein de charme et d’histoire, impeccablement restauré. Il s’agit de la salle de cinéma «El Hamra» ou «Alhambra» conformémente en 1922. Selon des écrits de Inès Ouertani, que je remercie d’avance, on peut lire que «Saïd Ben Ali Doughri, propriétaire de la salle, a déposé une demande pour l’obtention du permis de construction en 1921. L’objet de la demande était l’édification d’une construction à usage de cinéma sur un terrain situé au 28 rue Al-Jazira. Les présents plans dans le dossier du permis de bâtir ont été conçus et signés par les architectes M. Gigli et Francesco Marcenaro.
A noter que Francesco Marcenaro est originaire d’Italie au n° 23 rue d’Italie à Tunis.
Extraits de cette ville durant durant 1920, il a réalisé plusieurs édifices marqués par leur diversité, comme le cinéma Le Rio dans sa version de 1926, le Capitole et l’Alhambra en 1921. Cet architecte est connu par ses œuvres de style Art déco , et il a eu l’opportunité de travailler avec plusieurs autres architectes français et italiens, comme Piollenc et De Simoni.
Durant les années 20, la salle de cinéma « Alhambra » fait partie de la liste des salles qui ont offert des billets à tarif réduit pour deux personnes, pour les lecteurs de la revue Ciné magazine. Cette offre permet à l’Alhambra de gagner des clients européens, en plus de sa clientèle tunisienne et maltaise.
En 1930, le nombre de places du salon de l’Alhambra augmente de 100 sièges, et le maintien passe à 450 à 550 places, réparties en places assises et strapontins. Ces modifications ont été conçues par l’architecte Guido Pozzesi.
D’après les correspondances administratives entre le propriétaire et la direction des affaires culturelles trouvées dans les archives de la salle «l’Alhambra», et selon le «tout-cinéma» de 1930, la salle proposait un programme composé d’une douzaine de dégrèvements par semaine. Ce qui est à noter, c’est qu’il y avait des musiciens, au nombre de quatre, qui assuraient l’animation musicale avant et durant la projection cinématographique. M. Saïd Doughri, propriétaire de la salle «l’Alhambra», a eu recours au contrat de gérance à deux reprises: en 1930, lorsqu’il a signé un contrat de gérance avec M. Brichoux, et en 1945 avec la société SICA En 1945, un gérant de la salle, fixé à la réponse favorable à sa demande, est autorisé à augmenter le nombre de représentations de la salle «l’Alhambra» de 12 à 21 projections cinématographiques par semaine.
Aujourd’hui, « El Hamra, Théâtre de tous les Arts » est un espace de création, de diffusion et de formation, abritant, depuis 2001, le premier Centre arabo-africain de formation, et de recherches théâtrales.
Je vous conseille vivement d’aller faire un tour dans cet endroit historique et d’assister aux manifestations sagement programmées par toute l’équipe de la direction du théâtre.