« Quand j’étais enfant, je pensais que les nuages pleuraient ». De tout âge, on nous raconte des histoires mais comment distinguer le vrai du faux ? Sections des 2 secondes de la lyre Diderot à Marseille (13e), ont participé à l’élaboration de « Même pas vrai ! », Une exposition se déroulant du 16 mai au 4 novembre 2022, au Centre de conservation et de ressources du Mucem.
Sur le thème de la vérité et du mensonge choisi par les élèves, la troisième édition du dispositif « Les jeunes font leur musée « , Organisé par Mucemfait suite à « Revons la ville »En 2017 et« Osez l’interdit »En 2019.« Nous avons choisi ce sujet car c’est quelque chose qui nous parle à tous. Nous sommes confrontés à la vérité et au mensonge à tous les moments de notre vie », Explique Riham, élève de seconde.
Présent dans chacune des parties, le masque est le fil conducteur de l’exposition. Pourquoi ? Cacher la vérité pour tromper l’autre ou la dévoiler en la caricaturant : cet objet unit ces deux idées contradictoires. Un autre objet est particulièrement mis en avant : la marionnette, qui est exposée au centre de la salle principale et qui a été restaurée spécialement pour l’évenement. « Cela représente bien la manipulation », Affirmez Toiyiba, un élève qui a beaucoup aimé participer au projet.
Découvrir le monde des musées
Dans la peau de véritables commissaires, ces lycéens ont travaillé dès septembre pour élaborer cette exposition avec le personnel du Mucem qui les ont accompagnés chaque semaine. Au début, les rencontres consistaient à expliquer le monde des musées aux élèves et à réfléchir sur la thématique de l’exposition. Puis, à partir du mois de décembre, ils se concentrent sur le choix des objets pouvant illustrer le thème. Découpée en quatre parties, l’exposition aborde la thématique sous différents prismes : l’enfance, les croyances, les médias ou encore la politique. Elle se termine même par un jeu interactif intitulé « Chercher la vérité », présidée par des élèves.
Visite des réserves, sélection des œuvres, écriture des cartels explicatifs, scénographie, médiation culturelle : les adolescents ont pris part à toutes les étapes de la création de l’exposition. Ces derniers ont même élaboré un audioguide, traduit par leurs soins en trois langues différentes : comorien, arabe et portugais. Une initiative des élèves, guidée par leur volonté que l’exposition soit accessible au plus grand nombre, y compris à leurs familles, ne savant pas toutes lire le français. De quoi » découvrir différents corps de métiers dans le musée et permettre une ouverture culturelle des élèves », selon Anna Villedieu, enseignante d’Histoire-géographie encadré le projet. Elle se réjouit également de « la cohésion de groupe le dialogue élèves-professeurs »Que ce projet de long terme a apporté à la classe.


Une relecture des fonds du Mucem, favorisant l’ouverture culturelle pour tous
Enguerrand Lascols, mécène conservateur du Mucem, a été sauvé par un tour de l’échange intellectuel et humain que je peux procurer à ce type de projection : « les adolescents désacralisent totalement les objets et portent un regard authentique dessus, ce qui nous rappelle que ce sont à l’origine des objets du quotidien. En échange, nous leur apprenons la valeur historique de ces objets et pourquoi il est important de protéger ces collections. ». Il explique également que travailler avec des jeunes extérieurs au milieu du musée permet de voir les objets sous un autre angle, de leur donner un regard quotidien, d’adolescents de 15-16 ans et « de les réactiver avec des réalités contemporaines. ». Nelly Odin, chargée du scolaire au Mucem, souligne quant à elle l’étonnement, voire l’amusement que lui a provoqué la vision des jeunes sur l’institution muséale : « Ils respectent totalement la parole du musée et n’imaginent pas qu’il puisse dire autre chose que la vérité, c’est étonnant pour une tématique comme le mensonge et la vérité. »


Le choix de la classe pour le projet n’a pas été fait au hasard : « Nous avons vraiment à cœur de nous tourner vers des jeunes qui n’ont pas l’habitude d’aller au musée », justifie Nelly Odin. Elle explique notamment que peu d’élèves de la classe, originaires des quartiers Nord de Marseille, avaient déjà eu l’occasion de visiter le musée avant le démarrage du projet.
« Il faut que la société participe pour s’approprier le musée », conclut Enguerrand Lascols. En ce sens, le Mucem a un autre projet participatif en cours impliquant une vingtaine de jeunes de 18 à 25 ans. Ces derniers vont contribuer une fois par mois, à l’élaboration d’une exposition qui se déroulera fin 2023, dans la galerie de la Méditerranée du Mucem.
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