Au terme de deux jours et nuits d’âpres tractations à Bruxelles, le Conseil des ministres européens de la Pêche et de l’Agriculture a adopté le plan West Med à l’horizon 2022. Annick Girardin a réussi à « ressaisir » quelques jours mais cela ne suffit pas : les chalutiers ne sont plus rentables.
C’est une victoire qui n’est pas vraiment une victoire. Lors des négociations tenues en début de semaine à Bruxelles, la ministre française de la Marine Annick Girardin a réussi à réduire la réduction d’eau à 4% au lieu des 7,5% proposés par l’UE pour l’effort de pêche en Méditerranée. Les 57 chalutiers qui composent la flotte auront 174 jours de pêche sur Mare Nostrum en 2022 au lieu de 183 cette année. Cela pourrait être pire si la France n’acceptait pas une fermeture des navettes spatiales d’environ 3000 km2 de mer pendant 6 à 8 mois par an.
Lire aussi :
Le sort de la pêche en Occitanie est scellé avant lundi soir à Bruxelles : manifestations ce samedi dans les ports de la région
Cependant, les chalutiers en Méditerranée ne sont plus rentables dans la mesure où le seuil normal est de 177 jours de pêche, sachant que l’actuel est de 209 jours et en raison du coût du carburant.
Deux autres mesures ont également été prises : la mise en place d’un quota de pêche à la crevette, en l’occurrence 58 tonnes dans le golfe du Lion, qui représentait environ la moitié de la quantité pêchée en 2021 ainsi que la mise en place d’un quota de pêche pour les méridiens de fond.
Autant dire que la profession, quand Annick Girardin est ravie de faire un pas de plus « vers une pêche française plus durable » et « l’objectif de faire de la Méditerranée une mer modèle à l’horizon 2025 », provoque le coup. Le secteur dans son ensemble sera impacté, notamment par la baisse des enchères.
Lire aussi :
La pêche en Méditerranée se mobilise ce samedi, « pour se sauver »
Le comité régional et le comité national de la pêche chercheront à négocier des aides conjoncturelles comme des mesures de chômage partiel pour les gens de mer et un plan de départ naval pour les armateurs qui envisagent d’abandonner leur activité et de démanteler leurs bateaux.