Ce mercredi 28 décembre sort au cinéma « Chœur de Rockers », comédie d’Ida Techer et Luc Bricault avec Mathilde Seigner en vedette. Elle y interprète une chanteuse chargée de coacher une chorale du 3e âge. Mais ces derniers veulent interprète du rock ! Un film qui va donner la pêche au public. Mathilde Seigner a présenté ce film en avant-première à Carcassonne et Perpignan en octobre.
A cette occasion, l’Indépendant a longuement rencontré la vedette qui est actuellement en pause, profitant simplement de la vie, comme « des vacances », dans la maison qu’elle acheut récemment en bord de mer dans les Pyrénées-Orientales. Un coup de cœur pour la région qu’elle ne regrette pas.
Vous ne tournez plus depuis un an. Reposée pour commencer la promo ?
Dans nos métiers on n’est jamais vraiment en pause. Là je fais la promo d’un film que j’ai tourné il y a plus de deux ans. Mais cela fait un an pile que je n’ai pas tourné. C’est bien, c’est les vacances !
De vraies vacances où il y a quand même un vide ?
C’était une volonté, vraiment. En plus je faisais une pause après un succès pour Les enfants des Justes pour France Télévisions avec Gérard Lanvin qui avait cartonné, ce n’était pas du tout une pause négative. Au contraire, je partais sur un succès et c’était une volonté de réfléchir, de pas trop envahir les écrans. Je savais que j’avais Chœur de rocker en décembre, donc ça ne faisait pas une absence visuelle énorme et moi ça me permettait de réfléchir et de me poser un peu.
La promo du film va durer deux mois. Vous avez du plaisir à rencontrer le public ?
J’ai une maison et puis Perpignan c’est un peu ma ville puisque j’ai acheté une maison et j’ai beaucoup d’amis ici. J’aime énormément cette région, elle m’a plu, c’est pour ça que j’ai acheté ici en bord de mer. Mais j’aime aussi l’arrière-pays, les gens, la gastronomie, on y mange très bien. J’aime l’idée que c’est une région qui n’est absolument pas industrialisée et assez rurale étonnamment. Il y a des pièces magnifiques. Et puis il y a une autre choisie d’extraordinaire : l’Espagne est très près. Comme disait Nougaro, « L’Espagne pousse un peu sa corne » et je trouve que les Catalans sont très Espagnols et vice versa. C’est une France un peu espagnole. Je reste discrète car c’est pour me ressourcer que je suis venue ici, pas pour faire du bruit. Après, je me suis fait plein d’amis.
Mathilde Seigner.
Comment avez-vous découvert le Pays Catalan ?
Ma sœur Emmanuelle s’est achetée une petite maison à Canet. Et bizarrement je regarde le journal de notre regretté Jean-Pierre Pernaut et il mettà tout le temps en avant votre région. Collioure, Torreilles… Je me disais que c’était curieux car il n’était pas originaire d’ici. Alors ma sœur achète là, je me suis dit que je devais aller y faire un tour. J’ai eu un coup de cœur. Pour les gens et pour l’ambiance. Je suis tout de suite senti bien. J’aime la Méditerranée mais je n’avais pas envie d’acheter dans le Var ou la Côte d’Azur et j’ai atterri ici et je ne regrette pas.
Des projets ?
J’ai un projet de série sur l’agriculture qui me tient à cœur, mais pas dans la région. Peut être? De toute manière j’ai dit à mon agent que je ne reprenais le travail que courant février. Mais pendant un an je n’ai rien fait, j’ai vécu, j’étais en vacances, je n’ai pas lu de scénario. J’ai enfin fait ce que je voulais, ce que je ne pouvais jamais faire, j’ai vu les gens que je voulais rencontrer. C’est un bonheur. Au point que je ne sais pas si je vais arriver à faire la promo du film car on s’y habitue. Bien sûr je vais y retourner, mais il faut que j’ai une grosse envie, que vraiment ça me plaise. Je n’avais plus le plaisir de tourner. Il ya une lassitude qui s’installe. C’est bien de se reposer, de revenir neuve et de recréer le désir auprès du public. Mais surtout réfléchir, savoir ce que l’on ne veut plus faire. Faire une pause c’est le seul moyen de vraiment réfléchir. Quand on est dans un engrenage de tourner, tourner, on accepte on est dans un tourbillon, on n’a plus de recul. Alors on fait des choses plus ou moins bien, comme une routine. La seule solution que j’ai trouvée c’est de ne plus tourner. Là on est dans le vide, ça cogite et c’est vachement intéressant.

Choeur de rockers sort au cinéma mercredi 28 décembre.
Dans le film, vous incarnez une chanteuse qui ne rencontre pas le succès. Avez-vous vécu une situation similaire dans votre carrière ?
Pour moi, franchement ça a très vite marché. Des mon premier film j’ai enchaîné. J’ai toujours travaillé. Donc non je n’ai pas du tout vécu ce que vit le personnage d’Alex.
Jamais de doute ?
Ah si, mais sur des films, sur des choses que j’aurais pu faire et que je n’ai pas faites, des choses que j’ai refusées et que j’ai regretté. Les doutes d’une artiste comme toutes les artistes qui ont des fragilités. Mais pas des doutes sur le travail, parce que j’en avais.
Ce film, tout en étant une comédie, un petit côté film social anglais.
Déjà le décor de Dunkerque apporte quelque chose d’assez anglo-saxon. Pour le ton, moi qui ait fait des comédies comme Camping ou des drames, là il a les deux avec de l’émotion et des choses inattendues. Le film porte aussi sur les solitudes et notamment des seniors car toutes ces femmes sont assez seules et cette chorale les réunions, les portes.
Les membres de la chorale sont interprétés par des comédiens reconnus. Comment êtes-vous adapté pour tourner avec des seniors ?
Mais moi aussi je suis une senior ! Ça commence à plus de 50 ans et j’ai plus de 50 ans. Moi j’avais une équipe de folles. Quand je dis ça c’est tendre car elles ont toutes beaucoup de personnalités, Andréa Ferréol, Anne Benoit, Brigitte Roüan, Myriam Boyer. Patrick Rocca aussi à une grosse personnalité, Bernard Le Coq étant très facile. Le film, c’était le plateau, mais c’était aussi l’hôtel et comme on était en plein confinement à Dunkerque on vivait tous dans le même hôtel.

Une chorale du 3e âge mais très rebelle.
En réalité, le film était presque plus fort à l’hôtel que sur le plateau : elles s’engueulaient, se disputaient car il y avait un peu d’égo chez les actrices, c’était un peu comme des gamines. D’ailleurs elles ont la patate. A leur âge, elles sont péchues toutes. Ce que vous voyez à l’écran, on le vivait dans la vie. C’était rock n roll mais aussi à l’hôtel. On s’est beaucoup amusé, je les ai beaucoup aimées, je les engueulais un peu comme dans le film « oh, mais arrêtez de vous chamailler ! ». C’était rigolo car le film continuait à l’hôtel. Les deux comédiens eux étaient en cool. Bernard Le Coq il est adorable et n’a aucun égo, mais les filles ça se chamaille.
Dans votre métier, on a l’impression qu’il n’y a pas de retraite.
Non car si on sait bien vieillir et si on accepte de vieillir, on peut travailler jusqu’à 90 ans comme Edwige Feuillère, Daniele Darrieux ou Madeleine Robinson. Mais en fin de compte, c’est aussi ça qui est beau dans ce métier. On joue la jeunesse, puis on joue les mamans puis on joue les grands-mères. On tourne car il y a toujours plein de personnages dans un film avec des âges très différents.