Le gouvernement a conclu un accord migratoire avec les États-Unis pour accueillir en Espagne des réfugiés d’Amérique latine, en leur offrant un contrat de travail adapté à leurs compétences professionnelles. L’objectif est de garantir une migration sûre, ordonnée et légale des citoyens d’Amérique centrale et du Sud, en essayant d’éviter les déplacements irréguliers organisés principalement par les mafias. Ce plan fait partie de l’un des thèmes que le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, prévoit d’aborder avec son homologue, Joe Biden, lors de leur rencontre aujourd’hui à la Maison Blanche.
Le projet a été négocié directement par le ministre de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations, José Luis Escrivá, avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, et le secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas. Selon des sources bien informées, le groupe a eu plusieurs entretiens au cours des dernières semaines, auxquels a également participé le gouvernement canadien, le troisième exécutif impliqué dans le programme de migration.
L’embauche de personnes ayant besoin d’une protection peut pallier le manque de main-d’œuvre dans les entreprises espagnoles
L’épicentre de l’accord est constitué par les centres régionaux qui seront établis par les États-Unis et qui seront situés, pour l’instant, en Colombie et au Guatemala. L’intention est d’étendre ces centres à d’autres pays d’Amérique latine. Le personnel du ministère de l’intégration se rendra dans ces centres, gérés en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dans ces centres, les réfugiés hispano-américains de n’importe quel pays pourront faire part de leur souhait d’émigrer en Espagne, et les fonctionnaires nationaux pourront leur proposer une voie d’emploi pour traverser l’Atlantique avec un contrat de travail fermé.
De leur côté, les entreprises, appelées « sponsors », qui souhaitent embaucher ces réfugiés pourront présenter leurs offres d’emploi et sélectionner les réfugiés. Le Conseil des ministres a approuvé il y a quelques jours une initiative visant à permettre aux entreprises privées d’offrir des contrats de travail aux personnes ayant besoin d’une protection internationale et dont les compétences professionnelles correspondent à la pénurie de main-d’œuvre.
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Avec cette voie d’emploi, le gouvernement cherche à renforcer la solidarité internationale, à offrir des moyens légaux et sûrs d’atteindre l’Espagne et à promouvoir la pleine inclusion dans le marché du travail des personnes qui sont forcées de quitter leur pays d’origine par crainte d’être persécutées pour quelque raison que ce soit. Le ministère de l’inclusion a décidé de commencer à tester cette ligne de travail avec des réfugiés latino-américains en raison de l’avantage de partager la même langue.
Le plan national de réinstallation prévoit un quota de 1 200 réfugiés cette année. En 2022, ce quota était le même et a été atteint, avec des personnes venant principalement de Syrie, du Liban et de Turquie. Avec la route du travail latino-américaine, ce chiffre augmentera, bien que les sources consultées préfèrent ne pas fixer de chiffre précis à ce stade. Cela dépendra de l’accueil réservé au projet. Un aspect important est que si le réfugié ne trouve pas d’offre d’emploi correspondant à ses qualités professionnelles, le système d’accueil entrera en jeu et la condition de vulnérabilité sera appliquée.
L’Espagne a signé des accords migratoires avec la République dominicaine (2001), l’Équateur (2001), la Colombie (2001), le Honduras (2021) et le Guatemala (2023). Cette année, environ 2 000 travailleurs saisonniers d’Amérique latine arriveront en Espagne par le biais de ces programmes. En outre, le gouvernement a élaboré un projet pour les employés hautement qualifiés qui a permis à 3 700 professionnels de Colombie et des pays d’Amérique centrale d’émigrer en Espagne l’année dernière.
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