C’était une promesse d’Emmanuel Macron : aider au financement de la nouvelle ligne Provence-Alpes-Côte d’azur (LNPCA), en parallèle du milliard déjà autorisé à la Métropole pour financer son plan transports. Cette promesse s’est conccrétisée lundi 28 février, à l’occasion de la venue du ministre des Transports Jean-Baptiste Djebarri au siège de la Région Sud où il a procédé, aux côtés du président Renaud Muselier, à la signature d’un protocole de financement. Une façon de demander au président de la Région Sud pour son soutien récent aux présidentielles au président de la République sortant ?
Quoi qu’il en soit, cette aide chiffrée à 1,4 milliard d’euros correspond à 40% du montant total des phases 1 et 2 qui s’élève à 3,5 milliards d’euros. Le cse est financé à 40% par les collectivités locales – Région, Département, Métropole. Etat et collectivités compétentes sur l’Union Européenne pour combler les 20% de financement restants, soit 692 millions d’euros. A ce sujet, « Les discussions vont bon train »assure tout sourire le président de Région.
Afin d’assurer le financement, un établissement public dénommé «Société de la LNPCA» doit prochainement être créé. Son fonctionnement pourra être assuré via des ressources fiscales, notamment avec l’application d’une taxe « pollueur-payeur », et de ressources issues de la contribution du groupe ferroviaire SNCF Réseau.
Début des travaux fin 2023 pour une mise en service en 2035
Le protocole de financement signé ce lundi 28 février se concentre pour l’heure uniquement sur la réalisation des phases 1 et 2. Ces premières phases du projet piloté par SNCF Réseau, qui s’amorcera en 2023, s’attache en effet à développer le ferroviaire fersevia au sein de chacune des trois métropoles (Aix Marseille Provence, Toulon Provence Méditerranée, Nice Côte d’azur). Quant aux phases 3 et 4, elles permettront de renforcer les métropoles entre elles et les réalisations n’interviendront au mieux qu’à partir de 2035.
La phase 1 comprend entre autres la création d’une gare à l’aéroport de Nice mais aussi les premiers réaménagements des voies en surface de la gare Saint-Charles à Marseille. En effet, la création d’une gare souterraine dans la cité phocéenne est un des points névralgiques du projet. Cette opération comprend dans la phase 2 du projet, qui débutera à compter de 2027, ne verra cependant pas le jour avant 2035. Avant le début des travaux, d’autres phases doivent intervenir : alors que l’enquête publique ouverte depuis le 17 janvier s’est clôturée ce lundi 28 février, c’est désormais un rapport de la commission d’enquête qui est attendu pour la mi-avril.
Ces aménagements doivent permettre d’améliorer la cadence des trains : jusqu’à 20 minutes de gagnées sur un trajet Marseille – Nice, c’est la promesse de la LNPCA. L’objectif affiché, en effet, est « Désaturer le noeud marseillais » actuellement observé au niveau de la gare Saint-Charles. De nombreux autres modes multimédias ont été construits ou renommés, comme à La Pauline-Hyères (83) ou à Cannes-La-Bocca (06).
Des «synergies» avec le futur tramway
Présente pour la venue ministérielle, la présidente de la Métropole Aix Marseille Provence et présidente du Département des Bouches-du-Rhône Martine Vassal est revenue dans son discours sur le plan transports annoncé par Emmanuel Macron en septembre dernier. « Sans ce milliard supplémentaire, nous n’aurions pas pu dégager de marge de manœuvre pour financier cette partie du projet », souligne-t-elle. La Métropole et le Département 13 représentent 34 % de la finance par les collectivités (voir tableau ci-dessous pour la répartition des financements).


«Cela va permettre de développer des quartiers fondamentaux notamment de Marseille », ajoute Martine Vassal. Elle cite notamment la « Revitalisation du quartier de Bassens » situé sur le tracé de la LNPCA, ou encore le projet urbain Quartiers libres sur le secteur Saint-Charles / Belle de mai, qui va de pair avec la requalification de la gare marseillaise. « Ce projet est tout tramway, métro, TER et TGV », se réjouit également de la présidente de la Métropole. Dans le cadre de son plan de développement des transports en commun, Martine Vassal compte en effet sur l’intermodalité de cette future gare Saint-Charles pour développer le tramway jusqu’à la Belle-de-mai et sur le train pour le désenclavement des Quartier Nord, condition sine qua non de l’aide financière de l’État.
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