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Les fléaux privés sont les plus importants sur le littoral héraldique ?

Avis de mer agitée, pour les paillotes. Après que la préfecture leur a demandé de baisser le son, en 2019, et deux étés marqués par le Covid-19, voilà que les plages privées craignent désormais pour leur avenir, dans l’Hérault. L’État, depuis peu, a durci le ton : en raison d’un grain de sable dans la loi, il n’est plus question que les côtes, à l’environnement fragile, accueille des bouffes et des fêtes.

A la Grande Motte et à Carnon, si, pour l’instant, les concessionnaires ont pu installer leurs matelas et leurs parasols, certains restent dubitatifs, sur le devenir de leur métier. Paritaire 20 minutes, l’un d’eux souffle un peu : sa concession court encore quelques années. « Donc, pour l’instant, on est tranquille », confie-t-il. Et après ? Si demain, malgré les efforts consentis, « on nous enlève la plage, on est foutu, on n’a plus rien, déplore-t-il. On n’est pas encore à la retraite. On va pointer au chômage. »

Les paillotes sont « synonymes d’attractivité et de vitalité du littoral »

En raison de la période de réserve due aux élections présidentielles, la préfecture de l’Hérault n’a pas répondu aux sollicitations de 20 minutes au sujet des paillotes. En juin dernier, ses services indiquaient à Hérault Tribune que l’objectif était de défendre « une plage libre et naturelle, sans avoir des concessions tous les 300 mètres ». « Il en va aussi de la préservation des côtes. Pas question de faire de la plage un terrain de jeu économique et privatisé, même si un équilibre est à trouver avec les enjeux d’attractivité. Précisions que la restauration n’était pas prévue initialement dans les plages privées. Il y a eu, ces dernières années, une déviance vers l’organisation de soirées, s’apparentant parfois à des boîtes de nuit, non autorisées sur les plages. »

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Les élus, eux, sont favorables à l’installation des plages privées sur le sable. « Elles sont synonymes d’attractivité et de vitalité du littoral », indiquent les services de la mairie de la Grande Motte. Dans cette commune, ultra-prisée l’été, six plages privées s’ouvrent cette saison au Grand Travers, au Couchant, et au Point Zéro. Autant que l’année dernière. Mais l’année prochaine, certaines pourraient bien ne pas pouvoir déployer les transats. Et ça, pour la commune, ce serait une catastrophe. Leur disparition serait « en contradiction totale avec notre recherche permanente de qualité, moteur de l’attractivité touristique. Sachant que nous sommes, en concurrence avec les pays voisins situés en Méditerranée, notamment l’Espagne », indique la Grande Motte.

La disparition des plages privées serait une perte pour l’emploi, pointent les élus

Ce serait aussi un énorme coup dur pour l’emploi, déjà bien en peine dans l’Hérault. « Une concession de plage représente en moyenne 20 équivalents temps plein pendant 6 mois », pointe la commune aux Pyramides. La disparition des paillotes, dont les recettes sont affectées « exclusivement par les communes à l’entretien et au nettoyage du domaine public maritime, propriété de l’État », entraîneait également, poursuit la mairie de la Grande Motte, « une perte sèche pour les finances communales ».

On pourra aussi, cette année, se la couler douce dans six plages privées à Carnon, la commune voisine. Autant qu’en 2021. Yvon Bourrel (divers gauche), le maire de Mauguio-Carnon, estime que sa ville «a toujours été très raisonnable». «Nous n’avons pas voulu mettre une pression trop importante sur le littoral», confie l’élu. Pour autant, Yvon Bourrel n’imagine pas Carnon sans paillotes. « Je milite pour le maintien de cette économie qui permet, par ailleurs, de mettre en avant les produits locaux, le circuit court, la viticulture, le maraîchage, etc. », Poursuit le maire de Mauguio-Carnon, qui craint une perte « pour l’économie locale », en particulier pour l’emploi.

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Une décimation de la justice et de la protection des chaussées

Mais sur le littoral, les paillotes ne font pas l’unanimité. L’association Grande Motte Environnement y est notamment farouchement opposée. Avec d’autres, elle a obtenu gain de cause, en septembre dernier, devant le tribunal administratif de Montpellier, sur l’illégalité de certaines plages privées, du côté de la Grande Motte.

La justice ainsi indiquée, dans son jugement, que «la Motte du Couchant et les plages du Grand Travers de la commune de la Grande Motte ont la qualité d’espace remarquable du littoral, sur lesquels ne peuvent pas être autorisées les constructions réalisées dans le cadre des concessions de plage (…) telles qu’elles existent actuellement ». Une petite buvette, oui. Une petite collation, oui. Pas autre chose a choisi. Un combat pour l’environnement de l’environnement et du bien-être des riverains, confie-t-on, et l’association Grande Motte Environnement. « L’un ne va pas sans l’autre. »

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