Le parti post-fasciste Fratelli d’Italia, dirigé par Giorgia Meloni, a remporté dimanche les élections législatives en Italie, selon des sondages réalisés dans les urnes. Un fait inédit depuis 1945.
Fratelli d’Italia a recueilli entre 22 et 26 % des voix, tandis que ses partenaires de coalition, la Ligue d’extrême droite de Matteo Salvini et le parti conservateur Forza Italia de Silvio Berlusconi, ont obtenu respectivement entre 8,5 et 12,5 % et entre 6 et 8 % des voix. votes, selon le sondage d’opinion de l’Institut Rai.
Participation en baisse
Le scrutin n’a pas entraîné de mobilisation massive dans les urnes. La participation était en forte baisse ce dimanche en Italie. Selon le ministère de l’Intérieur, la participation était de 50 % à 17 heures, en recul de huit points par rapport aux législatives de 2018.
La chute est particulièrement marquée dans les régions du sud de la péninsule (-12 points), qui ont massivement contribué à la victoire ces quatre dernières années du Mouvement 5 Etoiles, formation antisystème créditée d’avoir constitué en 2019 un « revenu » citoyen minimum » pour les plus pauvres.
Un « net avantage aussi bien à la Chambre qu’au Sénat »
Pour la première fois depuis 1945, un parti post-fasciste pourrait gouverner l’Italie, la coalition entre FDI, FI et la Ligue étant assurée, selon les projections en sièges, d’avoir la majorité aussi bien à la Chambre des députés qu’ au Sénat.
La coalition a un « net avantage aussi bien à la Chambre qu’au Sénat », s’est réjoui sur Twitter Matteo Salvini. « La nuit sera longue, mais je veux déjà vous remercier ».
Le Parti démocrate (PD), principale formation de la gauche, n’a pas réussi à jouer le vote utile face à l’extrême droite et doit se contenter d’un score oscillant entre 17 et 21%.
Le Mouvement 5 Etoiles (M5S, ex-antisystème) obtient entre 13,5 et 17,5% des voix, une baisse par rapport à son score historique de plus de 30% en 2018.
En pole position pour devenir la première femme présidente du Conseil
En pole position pour devenir la première femme cheffe de gouvernement, Giorgia Meloni, une Romaine de 45 ans, qui jeune militante disait admirer Mussolini, est parvenue à dédiaboliser son image et rassembler sur son nom les peurs et les colères de millions d’Italiens face à la flambée des prix, le chômage, les menaces de récession ou l’incurie des services publics.
Avec ses deux alliés Matteo Salvini et Silvio Berlusconi, elle promet des baisses d’impôt, le blocus des migrants traversant la Méditerranée, ainsi qu’une politique familiale ambitieuse pour relancer la natalité dans un pays vieillissant.