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La mer du Nord au large de la péninsule ibérique

La mer du Nord et la péninsule ibérique se disputeront le leadership de la production d’électricité renouvelable en Europe dans les années à venir. La géographie l’emporte toujours. Une mer venteuse et peu profonde, menant de l’Atlantique à l’allée stratégique de la mer Baltique. Et une péninsule très ensoleillée et venteuse, baignée par l’Atlantique et la Méditerranée, de plus en plus dépeuplée à l’intérieur, à l’exception de sa grande métropole centrale et radiale. La mer du Nord et la péninsule ibérique pourraient être, dans une décennie, les deux principales piles électriques de l’Europe.

Cette semaine, les neuf pays qui composent actuellement la Coalition pour la mer du Nord se sont réunis à Ostende (Belgique) : l’Irlande, le Royaume-Uni, la Norvège, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne et le Luxembourg, ce dernier pays étant l’invité spécial, car il n’a pas de mer, mais il dispose de ressources financières orientées vers l’énergie éolienne. Lors de la réunion d’Ostende, dont la correspondante de La Vanguardia à Bruxelles, Beatriz Navarro, a parlé jeudi dernier, la coalition s’est fixé un objectif : atteindre une capacité de production de 120 GW d’ici 2030, ce qui signifierait une multiplication par quatre de la capacité de production actuelle des centrales éoliennes actuellement situées en mer du Nord. Un objectif très ambitieux, dont la réalisation est remise en cause par certains observateurs.

Dans la péninsule ibérique, le vent est plus discontinu, mais le soleil est fort. Nous le savons bien en ce mois d’avril. La péninsule ibérique est solaire : soleil et terre. Sa superficie est de 583 584 kilomètres carrés, soit presque le double de l’Italie (302 073 kilomètres carrés). Les prévisions actuelles indiquent que la péninsule ibérique pourrait dépasser les 100 GW d’énergie renouvelable d’ici 2030, en ajoutant l’éolien et le photovoltaïque. L’énergie photovoltaïque connaît actuellement la plus forte expansion en Espagne.

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L’Italie présente plusieurs problèmes pour un développement très intensif des énergies renouvelables : c’est un pays densément peuplé. Sa plaine la plus étendue (la plaine du Pô) est très urbanisée, avec des terres agricoles fertiles alternant avec des sites industriels. Du Pô vers le bas, la chaîne des Apennins s’étend comme une colonne vertébrale sur 1 400 kilomètres. L’Italie n’est pas un pays creux, et il existe des zones à risque sismique considérable. La France est un cas à part. La France s’est engagée dans l’énergie nucléaire depuis les années 1950. Après avoir réglé la question de l’implantation des centrales nucléaires à l’époque du général de Gaulle, la France a développé un grand amour du paysage, partagé par la droite et la gauche, qui est tout à fait incompatible avec l’installation massive d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques.

Mer du Nord et péninsule ibérique. Ce seront les grands concurrents dans le domaine des énergies renouvelables. Entrons un peu plus dans les détails.

Sommaire

L’installation d’éoliennes en mer du Nord coûte moins cher qu’en Méditerranée et dans l’Atlantique. Une raison à cela : la profondeur. La profondeur relative de la mer du Nord permet d’ancrer les éoliennes au fond de la mer. En Méditerranée et sur les côtes atlantiques plus ouvertes, comme la côte portugaise et le golfe de Gascogne, la profondeur est plus importante et nécessite l’installation d’éoliennes flottantes plus coûteuses.

Sur les côtes les plus touristiques, l’opposition aux parcs éoliens offshore est plus forte, que ce soit à Rimini ou sur la Costa Brava. Les plages de la froide mer du Nord sont moins fréquentées. Ce sont les pêcheurs qui protestent, car ils craignent qu’une installation massive d’éoliennes ne finisse par endommager les zones de pêche.

Les parcs éoliens en mer doivent transporter l’électricité vers le continent. Pour ce faire, des câbles sous-marins sont nécessaires. Or, les câbles sous-marins peuvent être sabotés, tout comme les gazoducs, comme nous ne le savons que trop bien depuis la mystérieuse explosion des gazoducs Nord Stream en septembre de l’année dernière. Ces dernières semaines, les services de renseignement militaire de certains pays scandinaves ont détecté la présence de navires russes en mer du Nord, apparemment engagés dans des activités de pêche ou d’exploration des fonds marins, qui seraient en train de cartographier les pipelines sous-marins dans cette région de l’Atlantique. La mer du Nord ne peut être transformée en un immense parc d’éoliennes sans de solides dispositions en matière de sécurité, alors que la deuxième guerre froide fait rage.

La sécurité et le transport ont été deux des thèmes abordés lors de la réunion d’Ostende. Les neuf pays de la Coalition de la Mer du Nord se sont mis d’accord pour coordonner plus étroitement leurs projets respectifs afin de trouver des normes techniques communes.

Dans la péninsule ibérique ensoleillée, le problème le plus grave pour l’avenir est la possibilité de longues sécheresses, avec l’impact que cela implique sur la production agricole. Cela pourrait entraîner de nouvelles tensions entre l’agriculture et les parcs photovoltaïques, installés sur des terres autrefois cultivées.

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