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La guerre en Ukraine relègue au second plan le débat sur les menaces qui pèsent sur l’OTAN depuis le sud | International

L’OTAN est confrontée à un formidable ensemble de menaces et de risques sur son flanc oriental. L’invasion massive de l’Ukraine par les forces russes a déclenché une confrontation militaire et géopolitique d’une importance considérable. Plus à l’est, sur l’axe oriental, la Chine poursuit son ascension, suscitant l’inquiétude des alliés de l’Atlantique, qui resserrent leurs liens avec les démocraties du Pacifique qui partagent cette préoccupation. Face à l’ampleur de ces problèmes, la question du flanc sud, qui intéresse au plus haut point des pays comme l’Espagne, l’Italie et le Portugal, a du mal à s’imposer comme une priorité au sein de l’Alliance et à retenir l’attention des organisations.

Le communiqué final du Sommet de Vilnius mentionne le flanc sud, un concept géographique, stratégique et militaire large et peu défini qui englobe l’Afrique du Nord, le Sahel et le Moyen-Orient. Les Alliés ont chargé le Conseil de l’Atlantique Nord, principal organe de décision politique de l’Alliance, de lancer une grande réflexion sur les menaces existantes et émergentes dans la région, ainsi que sur les possibilités d’interaction avec les pays, les organisations internationales ou d’autres acteurs concernés dans la région. Le mandat prévoit que les travaux seront présentés au prochain sommet de l’OTAN, qui se tiendra l’année prochaine à Washington.

Le communiqué souligne le mélange explosif de fragilité institutionnelle, de changement climatique et de prolifération d’organisations terroristes et dénonce l’action de la Russie qui alimente les tensions et l’instabilité dans ces régions. La forte présence de l’organisation russe Wagner dans la région est une source d’inquiétude renouvelée après la rébellion très médiatisée de ses mercenaires.

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« Le flanc sud n’est pas aussi prioritaire pour l’OTAN que l’est. Il fait cependant l’objet d’une ligne de travail depuis le sommet de Bruxelles en 2021, en grande partie grâce à l’Espagne, qui se concentre également sur le Sahel, et cette ligne a une continuité », explique Luis Simón, directeur du bureau bruxellois de l’Institut royal Elcano. Les États-Unis ont soutenu le maintien de cette ligne de travail, et la question sera à nouveau abordée lors du sommet de l’année prochaine à Washington », explique Luis Simón, directeur du bureau bruxellois de l’Institut royal Elcano.

« L’accent mis sur l’Est est inévitable compte tenu de la guerre en Ukraine et de la perspective d’une confrontation durable avec la Russie », déclare Ian Lesser, vice-président du German Marshall Fund. « Mais on reconnaît la nécessité de s’attaquer aux risques sur d’autres flancs. Le sommet de Vilnius a donné sa bénédiction à un ensemble élaboré de plans de défense régionaux, dont l’un est orienté vers la Méditerranée et la mer Noire. L’accent est également mis sur la lutte contre le terrorisme. Et la perspective d’une coopération plus étroite entre l’UE et l’OTAN aura des implications pratiques, en particulier vers le sud », souligne l’expert.

La question reste donc sur la table, et il y a du mouvement, mais la difficulté est de la faire passer aux niveaux organisationnel et structurel.

Quant aux plans régionaux, comme le note Simon, les trois zones couvertes sont « la zone nord – qui couvre l’Arctique, la Finlande, la connexion avec l’Atlantique, la Suède dès qu’elle entre – une autre couvrant le corridor central – qui traite essentiellement de la Pologne et des pays baltes – et une autre appelée sud, mais comprenant le sud du flanc oriental, qui touche la Roumanie, la Bulgarie, l’est de la Méditerranée ».

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Il n’y a donc pas d’attention particulière pour tout ce segment du flanc sud qui intéresse davantage l’Espagne et qui couvre le Sahel, la partie centre-ouest de l’Afrique du Nord et la zone maritime correspondante.

« Ces schémas sont importants, souligne M. Simón, car ils sont concrets, ils guideront l’allocation des forces, l’entraînement, le développement des capacités et même la planification industrielle, sur la base des besoins définis dans les plans. Et là, le Sud est un peu à la traîne ».

D’autre part, s’il est vrai que l’OTAN insiste sur une approche de préparation aux risques non seulement en termes de géographie mais aussi en termes de concepts, et que le terrorisme se distingue parmi eux, Simón souligne que dans ces domaines « il y a beaucoup de choses, et c’est une planification moins précise que la planification territoriale ».

Le chemin vers un saut qualitatif sur ce flanc est donc compliqué. Mais l’Espagne n’est pas seule à tenter l’aventure. D’autres pays intéressés insistent, par exemple en affirmant leur contribution aux efforts sur le flanc oriental. Giorgia Meloni, premier ministre italien, a déclaré : « L’Italie soutient l’évolution de l’OTAN et l’attention qui doit être accordée au flanc oriental, mais nous avons également demandé que le flanc méridional fasse l’objet d’une plus grande attention. António Costa, premier ministre du Portugal, s’est félicité de l’approbation de l’étude pour le prochain sommet, qui, selon lui, est une proposition portugaise.

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