La Méditerranée est quotidiennement fragilisée par l’activité humaine. Au moins 80 % de la pollution des océans provient de la terre. Et le Blue Subsurface, la première couche sous-marine, attaque la plupart des déchets qui attaquent le Great Blue. Les ordures en surface, » ce n’est que la pointe de l’iceberg », raconte Isabelle Gerente, plongeuse professionnelle et présidente de la Green City Organisation. Après un premier test en Algérie, la start-up marseillaise créée en 2017 s’est présentée mardi 14 décembre au Vieux-Port de la » le fruit de deux années de dur labeur », D-Rain, un dispositif intelligent de collecte des déchets, prêt à être commercialisé. De quoi affronter la nouvelle crise des poubelles avec plus de sérénité.
D-Rain est un réseau connecté et surveillé en réseau » unique au monde », installé au niveau des exutoires (extrémités du réseau de canalisations d’eaux pluviales). Il y en a 200 à Marseille, dont 180 sous-marins. Grâce à une large maille extérieure, pour stopper les emballages plastiques, et une fine maille intérieure, pour capter les mégots, la technologie D-Rain filtre les déchets avant de les rejeter à la mer l’eau continue de circuler (contrairement à une maille normale qui « bouche » une fois remplie et provoque des inondations). Les capteurs situés dans le collier envoient une notification instantanée à un bureau de contrôle. La médiation de recouvrement est alors lancée.


Le point de vente de la Société Nautique de Marseille, situé sur le quai de la Rive Neuve, sert de premier cobaye à Green City. Le lancement (vidéo en fin d’article) par des plongeurs a eu lieu après la conférence de presse. » On se dirige vers une des plus grandes boutiques de France, on ne trouve pas de plus bel endroit qu’Oldport comme expo commerciale », se réjouit Isabelle Gerente. Si la phase d’expérimentation de 18 mois est intitulée » zéro déchet Oldport » En conclusion, la ville d’Aix-Marseille Provence, compétente en matière de gestion des eaux pluviales, pourrait sortir le chéquier. Ce dispositif unique est soutenu par les deux partenaires financiers du projet, l’Agence de l’Eau (50 000 euros) et Total Energy (20 000 euros).
La ville attirée par le numéro connecté D-Rain
En cas de contractualisation avec la Métropole, Seramm, délégataire de l’établissement, se chargerait de la collecte des déchets collectés. Présent lors de la démonstration, le vice-président de la ville Didier Réault (CD) a manifesté son intérêt pour la technologie D-Rain. » 5000 euros pour le smart net (ndlr : bas de gamme), c’est pas si cher « , a-t-il déclaré à notre micro, même si le coût dépend de la taille de la prise. Certains filets sont déjà en place sur les prises de la côte sud, mais ils ne sont pas connectés. Didier Réault prévient que dans le cas d’un partenariat élargi avec Green City, la Métropole souhaite avant tout couvrir des zones à forte activité (comme le Vieux-Port), avant d’envisager un maillage plus global du territoire marseillais. Couverture des débouchés portuaires ” d’ici deux ans être attendu.
Et la société Green City a d’autres arguments. » D-Rain est une solution de protection et de surveillance des océans », note Isabelle Gérente. C’est-à-dire qu’en plus de stocker les déchets du sol, l’appareil intelligent collecte des données (salinité, taux d’oxygène, acidité de l’eau) et identifie les déchets collectés. L’appareil est conçu pour tenir 30 ans avant d’être remplacé. Des contacts ont déjà été pris avec le Maroc et la Tunisie pour 2022. Isabelle Gerente sera l’invitée ce lundi 24 janvier de Local Planet, une émission diffusée sur BFM Marseille, avec Gomet comme partenaire.
source vidéo : Le sud
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