A cause des moustiques, cet été, certains touristes ont dû écourter leurs vacances au bord de la Méditerranée. Dans certaines régions de France, l’infestation se poursuit encore aujourd’hui, malgré les démoustications parfois mises en place. Une nuisance qui a poussé un couple de l’agglomération toulousaine à chercher toutes les solutions imaginables et possibles pour se débarrasser de ces empêchant de vivre dehors.
Trouvant que les prix des bornes antimoustiques sur le marché étaient en loin d’être accessibles à toutes les bourses, Marie Salomon et Emmanuel Liais ont décidé de créer leur propre appareil, baptisé LAMI, l’Anti-moustique intelligent. Au début, ils pensaient louer ces bornes d’un genre nouveau. Enfin, ils ont pris une autre option : partager leur notice de fabrication en open data. Ou, pour ceux qui n’ont pas l’âme d’un bricoleur, la propose à la vente à un prix raisonné de 379 euros.
« Nous nous sommes mis à la place de M. et Mme Tout-le-monde et nous avons développé notre propre borne, le moins dépensé et la plus légère possible. Nous avons développé un gel qui va développer du CO2 et que l’on peut faire dans sa cuisine, ce qui permet de ne pas avoir de bonbonne de CO2, qui imite la respiration humaine. L’une des plus-values, c’est l’alimentation de la borne grâce à un panneau solaire. Il permet de déplacer la borne partout et, comme il est déclipsable, on peut le déplacer partout sans changer de place la borne », détaille Marie Salomon, qui travaille dans le secteur pharmaceutique.
600 personnes ont téléchargé leur notice
C’est son conjoint, ingénieur de métier, qui a mis au point l’appareil, utilisant des produits de récupération pour le fabriquer, comme le tuyau d’aquarium qui sert à connecter le récepteur où se trouve le gel CO2. Leur technologie est donc autonome, écologique, design, et surtout démocratique, car accessible à tous en mode « Do It Yourself ».
Depuis leur lancement cet été, plus de 600 personnes ont téléchargé gratuitement leur notice. Comme Jérôme Regny, qui habite non loin de Saint-Etienne. Depuis plusieurs années, il est envahi de moustiques. Après avoir élagué son terrain, refait ses cheneaux de gouttières, il a investi il y a quelque temps 400 euros dans une borne.
Rien n’est fait. Alors, quand il a eu écho du dispositif LAMI sur les réseaux sociaux, il a décidé de sortir ses outils pour la fabricer lui même. « Je n’avais pas envie de payer à nouveau 400 euros. Et ce qui est intéressant dans leur système, c’est le panneau solaire qui va me permettre de le mettre partout sur mon terrain. Leur avis n’est pas complice et bien détaillé, pour l’instant j’ai acheté quelques pièces pour 140 euros et j’utilise des matériaux de récupération », explique ce bricoleur.
Expérimentée aussi au Cameroun
En moyenne, il faut une grosse journée pour la fabriquer. Pour l’heure, quelques particuliers non versés dans la fabrication maison, ont passé précommande leur borne aupres de la structure créée par le jeune couple originaire de la Salvetat-Saint-Gilles (Haute-Garonne), un village où un cas autochtone de dengue a été enregistrée au début du mois.
« La prolifération des moustiques est quand même un problème de santé publique. Nous pensons que plus il y aura de foyers équipés et plus les nuisances diminueront », rappelle Marie Salomon, heureuse que le FabLab Low-Tech de Yaoundé, au Cameroun, ait commeinée à travailler sur leur borne anti-moustiques grâce à leur plan de construction diffusée gratuitement. Là-bas, les moustiques sont un vecteur pour la malaria, qui chaque année fait de nombreux morts. Grâce à la collecte de déchets électroniques, ces « makers » camerounais ont l’intention de répliquer la borne en pluries exemplaire pour en faire un outil de lutte efficace contre ce fleau.