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Escale à Sète : le défi des pêcheurs face à la disparition de l’anguille, autre patrimoine maritime

Loin de l’euphorie des quais de Sète, les acteurs de la pêche à l’anguille s’inquiètent de l’effondrement du stock. Escale à Sète est aussi l’occasion de mettre en lumière ces dossiers préoccupants.

« Aux anciens il leur fallait leur anguille avec du riz la veille de Noël, c’était une tradition à la Pointe-Courte ! sourit Gilles Sanmarti, pêcheur sétois cinquantenaire à l’accent chantant. Avec les copains on la fait simplement griller au barbecue avec une pissade mais ça se perd ». Ils sont de moins en moins de pêcheurs de petit métier à capturer ce poisson migrateur grâce à leurs capéchades, ces filets de poches aux fins.

« Il y avait 900 licences en 2009, aujourd’hui on est à 164 en Occitanie, dénombre Bernard Perez, président du comité régional de pêche.

Tradition culinaire, l’anguille s’est inévitablement retrouvée au cœur du festival Escale à Sète. Au-delà de partager la culture maritime, l’évènement pose les enjeux environnementaux et économiques qui entourent les acteurs de la mer. Et l’effondrement du stock d’anguille d’Europe en fait partie. Depuis les années 70, les scientifiques estiment qu’il y a 95% de civelles – les juvéniles – qui n’arrivent plus sur les côtes atlantiques et l’espèce est classée en « danger critique d’extinction » par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Pour Escale, la commission générale des pêches pour la Méditerranée (CGPM) a réuni des scientifiques, des pêcheurs italiens, tunisiens et français sur cette question.

« L’idée c’est de comprendre le stock en quantité et en qualité et d’identifier les particularités régionales »indique Eleonore Ciccoti, spécialité de l’ange de l’ange de Rome.

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D’inquiétantes restrictions pour les pêcheurs

Robert Rumeau, Autre pêcheur sétois, a poussé pour que ce débat ai lieu. Parce que les inquiétudes sont grandes. « Si on ferme la pêche d’anguille, je mets la clé sous la porte », assure Gilles. Aujourd’hui, l’activité est encadrée par le Régime européen de 2007. Les pêcheurs détiennent une licence et depuis une recommandation de la CGPM de 2019, ils ont réduit leur saison de pêche de trois mois : elle s’étale désormais entre octobre et février.
Ces restrictions ne sont pas sans conséquences. « Ils ont fait des très gros efforts » rappelle Bernard Perez.

Manu, l’un d’eux, alerte sur le « coût de la dignité« . L’anguille se vend entre 5 et 7 euros le kilo au mareyeur, qui la commercialise ensuite. Mais le pêcheur doit payer des charges, la prud’homie ou l’assurance, « en moyenne 7000 euros par an ».

L’une des alternatives aujourd’hui, consiste au relâché d’anguille pour assurer sa reproduction. Une fois adulte, l’anguille argentée passerait par le détroit de Gibraltar pour aller pondre ses larves en mer des Sargasses. Ces bébés font ensuite le chemin inverse grâce au courant du Gulf stream pour rejoindre les lagunes de la Méditerranée. Alors, en échange de subventions européennes, les pêcheurs doivent relâcher 200 kilos de ces poissons pour qu’ils puissent aller se reproduire. « Pourquoi ne pas augmenter cette pratique et la faire respecter dans les autres pays ? »propose Robert Rumeau.

Actualiser l’état des lieux de l’habitat de l’anguille

Mais la pêche n’est pas la seule responsable de l’effarant déclin de l’anguille. « Ce n’est pas la disparition du pêcheur qui a provoqué le retour de l’anguille », poursuit Manu. Braconnage, cormorans attaques, barrage presses et digeshes on the fleuves, humide assescene, son autant d’obstacles à la reproduction et au dépepement de l’espèce d’après les témoignages des professionnels tunisiens et italiens.

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Et ce sont plus que de nouveaux clients bruns sur l’environnement de l’ange. « Il faut identifier les problématiques de chaque lagune et les faire remonter aux instances rapidement », appuie Elsa Amilhat, ingénieure de recherche au CEFREM de l’université de Perpignan. En collaboration avec les acheteurs locaux, ces chefs ont acquis de nombreuses autres appliques angel pour retracer leur migration à Gibraltar.

« La résilience climatique a entraîné une modification de la trajectoire des courants. Les larves pourraient fréquenter des milieux où il n’y a pas assez de nourriture pour elles. Ce n’est pas le seul problème de l’anguille mais de la planète mondiale »souligne sa collègue Elisabeth Falliex, maître de conférences en biologie.

Une réunion en juin

Une représentante de la Commission européenne est le lieu d’Escale à Sète pour amorcer la prochaine étape du plan de gestion anguille 2023. La CGPM devrait prendre de nouvelles décisions en novembre prochain, lors de sa commission annuelle. Une échéance inquée pour pour pêcheur de Palavas : « Pas tout le monde sera invité, on aimerait bien savoir ce qui se trame pour nous, est-ce qu’il y aura d’autres restrictions ? » Sa question reste sans réponse.

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