Au large de Gruissan et Port-La Nouvelle, un sismographe dernier cri sera bientôt installé. Au droit de Leucate et du Barcarès, une bouée « couteau suisse », elle aussi bijou de technologie connectée et d’intelligence artificielle, va être mise en place. Des outils essentiels à l’aube des phases expérimentales puis industrielles de l’éolien flottant en mer.
Que se passe-t-il précisément dans les fonds marins, dans les eaux et au-dessus de la mer là où dans quelques années seront instalables les potentiels futurs parcs industriels d’éoliennes flottantes ? Si l’on en sait un peu, grâce aux bouées et lidar instalables depuis plusieurs mois, voire années, il est grand temps d’en connaître davantage et plus précisément, car le calendrier s’accélère, conforme à la volonté de l’Etat .
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Dont acte, la préfecture maritime de Méditerranée vient de publier deux arrêtes permettant l’installation de deux outils de très haute technologie au large, pour l’un, de Gruissan et Port-La Nouvelle et pour l’autre de Leucate et le Barcarès.
150 capteurs sur 7,5 km
Le premier est décrit comme « un système innovant d’acquisition sismique 3D ultra-haute résolution ». L’autorisation porte sur l’installation de 150 sismomètres équipés d’un hydrophone et déployés, avec un espace entre chacun de 50 mètres environ, sur une ligne de 7,5 km. Le déploiement et la récupération de ces sismomètres seront effectués au moyen d’un robot sous-marin qui interviendra au fond, avec un navire d’une ligne lestée par un dispositif d’ancrage et dottee d’une bouée immergée à une hauteur de 30 mètres au-dessous de la surface de la mer. Celle-ci sera équipée de 6 régisters sonores sous-marins. Les opérations de déploiement et de récupération des installations et la réalisation des enregistrements des pilotes d’essai seront effectuées sur le navire Artabro, battant pavillon espagnol, et chaque opération sera effectuée en présence du président du comité régional des pêches ou de l’un des ses représentants. L’installation et les relevés se rouleront à partir du mardi 20 septembre jusqu’au 7 octobre.
Plateforme couteau suisse hyperconnectée
Le second dispositif installé au large de Leucate et le Barcarès est une plateforme de mesure nommée Blue Oracle. Elle sera mise en place pour une période longue de 23 mois, à compter du 1er octobre prochain.
La plate-forme de mesures est constituée d’une colonne centrale et de 3 colonnes périphériques et de nombreux équipements. Son dispositif de mouillage est composé d’une ancre de 7,5 tonnes et de 15 m2 d’emprise au sol reliée à une chaîne de 250 mètres de long, elle-même reliée à une ligne synthétique de 60 mètres de long en flottaison jusqu’à une bouée intermédiaire raccordée par une ligne synthétique de 90 mètres à la quille d’une des colonnes périphériques.
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Un très bel « appareil » dotte de caméras sous-marines, et aériennes, y compris à vision nocturne, d’hydrophones, de micros aériens et de radars detecteurs de l’avifaune, d’habitats pour la faune sous-marine et de sonars . Une innovation lauréate d’un appel à projets lancé par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) et financé par de nombreux partenaires.
Elle apportera des éléments de connaissance d’une capitale qui font l’objet d’une restitution publique.« C’est un flotteur unique pour la caractérisation simultanée de la faune avaire et des conditions atmosphériques utilisant la puissance de l’intelligence artificielle ». Ainsi, « cet outil facilite la mise en place des synergies en partageant des informations aux parties impliquées, notamment les pêcheurs »explique l’Ademe.