Il existe des genres ramo de génie dérivé de la franchise française ayant connu le feu.
Le 18 mars 1962, la signature des accords d’Évian ouvrait la voie à l’indépendance de l’Algérie. Soixante ans après la fin de la guerre, les blessures sont encore vives de part et d’autre.
En 1954, lo équeque les événements éclatent de l’autre côté de la Méditerranée, les appelés sortent tout juste de l’adolescence.
Une expérience vécue comme un traumatisme pour nombre d’entre eux. Pendant des décennies, ce qu’ils ont vécu resta tabou, y compris au sein de leur propre famille. En 2015, deux Millavois, Pierre Costecalde et Yvon Jean, ont recueilli la parole de treize de leurs frères d’armes qui ont accepté de se raconter, tout comme les deux co-auteurs, dans un ouvrage intitulé Notre guerre d’Algérie. Extraits.
Sommaire
Pierre, fait appel sous les drapeaux en 1956
« Classé contingent 56 1/B, je suis appelé sous les drapeaux le 2 mai 1956. Se surveille alors les classiques visites médicales, séances de piqûres, remise de paquetage, etc. […] Je suis transféré à 90 km de Tébessa, notre base arrière, à Bir-El-Ater qui signifie en arabe le dernier puits […] En cette fin de mois de juin 1957, nous sommes pris à partie par les rebelles dissimulés derrière les touffes d’alfa, les coups de feu se font de plus en plus proches. Nous nous planquons au plus vite, mais après avoir tenu une heure, nous avons quatre blessés. C’est alors que les avions interviennent en nomination. Les fells se sont enfuis répartis sur plusieurs de leurs sur le terrain […] »
Jacques raconte cette embuscade de l’été 57
« Un certain jour de l’été 1957, au cours d’une ouverture de route, parcourant la piste à pied sous une forte chaleur, en vue de décélérer des mines posées par les fells, nous sommes tombés dans une embuscade ».
« Ils s’étaient établis de chaque côté de la piste. Nous étions pris entre deux feux. Immédiatement, nous nous sommes couchés dans le fossé. Comme arme, j’avais un MAS 36/51, j’ai tiré des grenades pour nous Les renforts interviennent rapidement pour empêcher qu’il y ait de la casse […] »
Claude : « Les jeux proposés vers nous »
« Embarquement le 2 juillet 1956 vers la ville d’Oran. Nous sommes en fond de cale comme les bagnards […] Nous débarquons le lendemain à Oran, puis direction la base militaire de Mers el Kébir par un temps ensoleillé. Il fait même très chaud, ce qui est bien normal en plein été en AFN […] En tant que tireur au fusil-mitrailleur, suivi de mes deux pourvoyeurs, je crapahute avec ma section au cours de très nombreuses patrouilles, d’embuscades et d’opérations, etc. de jour comme de nuit. Nous essuyons parfois des coups de feu […] Les gamins, pauvres, miséreux, délivrés vers nous, nous leurs donnions des friandises et du savon, de vrais trésors pour eux ! »
Maurice : « Transférer les cercles de soldats »
« Tous les deux mois, nous avions pour mission des plus émouvantes de transférer du funérarium au bateau, une trentaine de cercueils de soldats morts en Algérie. Cela s’effectuait toujours entre deux et quatre heures du matin en toute discrétion, de sorte de ne pas indisposer les passagers qui prenaient ce même bateau pour la métropole […] »
Pierre : « Ni des héros, ni des salauds »
« Quand j’approfondis ce que fut pour nous, simples militaires appelés du contingent, ce long et pénible parcours durant la guerre d’Algérie, je me demande comment nous avons fait pour résister moralement et physiquement […] Comme l’a dit je ne sais plus qui, nous n’étions ni des héros ni des salauds, nous avons accompli de notre mieux notre devoir de citoyens français malgré nos principes personnels. Nous avons répondu présent à l’appel de la nation un point c’est tout, nous n’étions nullement préparés à une telle situation de guerre si particulière […] »
Les chiens, ces seuls confiants de route
« Durant la longue période de la guerre d’Algérie, beaucoup d’entre nous adoptèrent un compagnon à quatre pattes qui partagea notre rude vie de combattant […] Tout au long de ces mois, de ces années vécues malgré eux sur cette terre d’AFN, ces braves compagnons, toujours présents, répartissent à leurs maîtres un véritable réconfort aussi et surtout lors des mauvais moments, parfois quand la déprime les déppime les déprime les déprime les déprime les affichés, ils étaient leurs seuls confiants. »