Les Marseillais les plus anciens ont connu autrefois le Buffalo Grill qui trônait entre ces quatre murs, avant que le restaurant ne déserte le cours Estienne-d’Orves et laisse derrière elle un vaste local à l’abandon. Cet été, après des mois de travaux, le Vieux-Port de Marseille accueille dans ces locaux vides les Grandes Halles, un vaste complexe qui se met à l’avant-garde de la gastronomie locale. 20 minutes revient sur ce projet.
Sommaire
C’est quoi ce projet ?
Les Grandes halles du Vieux-Port se composent de deux parties distinctes. D’un côté du cours Estienne-d’Orves, dans un espace de 900 m², se nichent une dozaine d’échoppes, dix restaurants ainsi qu’une grande cave à vins. L’idée est de permettre aux visiteurs de choisir directement parmi ces échoppes de mets à déguster ensuite sur la terrasse qui comprendra 400 places d’assises. « Au centre se tiendra le grand bar central, qui est le plus grand comptoir de Marseille avec 30 mètres de linéaire », s’enthousiasme Julien Fabre, président des Grandes Halles. « On a voulu créer un microquartier dans le quartier, avec des rues pavées comme dans un village provençal », ajoute-t-il. L’espace comprend également à l’étage un club privé avec bar à cigares. Seules 50 personnes peuvent rejoindre ce club, à un prix d’adhésion tenu secret.
De l’autre côte du cours, dans les anciens arsenaux de marine de 1.100 m² va s’installer un grand marché de duze producteurs locaux. Ce marché comprendra notamment un charcutier, un fromage, un primeur, mais aussi une épicerie fine corse.
Qu’est-ce qu’on pourra manger exactement ?
Dans l’espace dit « Food Hall », les visiteurs retrouveront les piliers de la cuisine méditerranéenne, comme des tapas, des coquillages et autres crustacés, une trattoria italienne, des pizzas napolitaines cuites dans un four décoré de mosaïques ou encore des mezze, falafels et autres spécialités libanaises. Pour les plus pressés, direction « une sandwicherie qui revisitera les classiques », selon les termes de Julien Fabre. L’espace comprendra même des sushis… mais à base de pêche durable issue de poissons de la Méditerranée, promet-on.
Pour les amateurs de sucré, des pâtisseries ainsi que des glaces artisanales marseillaises seront disponibles. Les porteurs du projet entendent enfin proposer différentes animations, comme une boum pour les enfants une fois par mois, ou un brunch.
Qui porte le projet ?
Le projet est né pendant le confinement dans la tête de Laurent Battisti, entrepreneur marseillais dans le domaine de la brasserie et de la restauration depuis plus de 20 ans à l’origine de nombreuses institutions de la cité phocéenne en la matière. « Il m’a dit : « Et si on faisait des halles ? », raconte Julien Fabre. Comme on avait un peu bu, j’ai dit oui. »
Julien Fabre, le président des Grandes Halles, est de son côté dirigeant d’une agence de communication marseillaise. Tous deux se sont associés à Reza Zographos, entrepreneur et promoteur immobilier, aide de Romain Larrieu, issu de la grande distribution, et dont le père et le grand-père tenaient un célèbre restaurant dans le quartier de l’Estaque à Marseille. En tout, les porteurs du projet espèrent générer pas moins de 150 emplois à terme, grâce à des visites annuelles oscillant entre 500 000 et un million.
Ça s’ouvre quand ?
L’ouverture de la fête « Food Hall » est espérée pour le 15 juillet. L’espace sera accessible tous les jours de la semaine, de 8 heures à minuit du dimanche au mercredi et jusqu’à 2 heures du matin du jeudi au samedi.
Pour la partie marché, des travaux sont encore en cours, et l’ouverture est annoncée pour l’automne prochain.
Combien ça coûte ?
Un tel projet a coûté moins de 7 millions d’euros. Pour les futurs clients, le président des Grandes Halles promet un espace accessible à tous. « Nous avons imposé, dans notre règlement intérieur, qu’il y ait une ofre d’entrée pemettant de manger deux plats à moins de sept euros, clame Julien Fabre. Après, ça peut aussi monter très haut, car c’est aussi ça, les halles. On veut que n’importe quel public puisse accéder aux halles, et en même temps il faut payer la qualité du produit et le travail de l’artisan. On n’est pas là pour casser le marché. On n’est pas plus cher que les autres. Ce qu’on veut, c’est que tout le monde peut se mélanger. » Rendez-vous dans quelques jours pour voir si l’aïoli prend.