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Carcassonne américaine : Tim Agaba ou l’ovale infini

L’Afrique du Sud, venue à Carcassonne cet été, raconte sa passion pour les nouvelles expériences du rugby après de bonnes années à XV mais aussi à VII de l’autre côté de la Méditerranée. Un défi à plus d’un titre, mais un défi qui se relève avec passion.

Avec 96 mètres et la taille d’un guerrier, Tim Agaba n’est probablement pas du genre à se faire arnaquer dans le métro. Mais ce n’est pas non plus lui qui utilisera son corps pour intimider qui que ce soit. Au contraire, l’homme semble incarner toutes ces valeurs que le rugby cherche à enseigner aux jeunes recrues : esprit d’acier et compétences sportives pointues s’accompagnent de respect, de convivialité et de bienveillance. Celui qui ne parle pas correctement le français fait attention à ne pas trop se précipiter lorsqu’il répond en anglais, ou à répéter lorsqu’on lui demande. Et alors qu’on le retrouvera le matin du 2 décembre et qu’on restera un derby, contre Béziers, à Domec le soir même et que l’USC remporte ainsi la victoire, Tim nous donne tout le temps qu’il faut. Bref : il ne faut pas des heures pour se rendre compte que nous avons affaire à un grand homme. Un rugbyman qui a soudain envie de partir à l’aventure.

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Tim Agaba a découvert le ballon ovale non pas en France mais en Afrique du Sud… mais pas aussi vite qu’on le pense. « J’avais 14 ou 15 ans, Il dit. Je suis allé au rugby au lycée, parce que c’est un sport très populaire à l’époque et si tu n’y joues pas, c’est un peu bizarre… » Mais celui qui savait tout de ce sport jusque-là (« Mon frère, qui jouait aussi au rugby à l’école, m’a un peu expliqué les règles !(b) exposer les dispositions explicites dans les plus brefs délais.

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Vainqueur de la médaille de bronze à Rio

« Mon entraîneur au lycée m’a beaucoup soutenu. En Afrique du Sud, si vous jouez bien, vous pouvez facilement construire une carrière car il y a beaucoup d’opportunités de s’entraîner et de faire un long chemin. » Au début, cependant, Tim est hésitant. Alors qu’il était encore adolescent, il ne prend toujours pas la chose « très sérieux ». « D’ailleurs, je suis issu d’une famille assez intellectuelle. Personne n’a jamais pratiqué de sport de haut niveau. Mais vers 18 ans, le futur joueur pro se rend compte qu’Ovalie va lui donner sa voie : sa carrière débute à 24 ans avec les Kings. Sur le terrain, Tim Agaba montre rapidement qu’il n’y a pas eu d’erreur d’orientation… mais déjà, son envie de nouvelles expériences l’inspire à chercher ailleurs.

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« J’ai eu l’opportunité d’essayer le rugby à sept et on m’a proposé un séjour. » Ce n’est pas forcément la plus répandue en France, la discipline est très populaire en Afrique du Sud et Tim intègre l’équipe nationale. Avec ses équipes, il a même remporté le bronze aux Jeux olympiques de 2016. « C’était à Rio. Super expérience. » Et même s’il revient plus tard dans le XV (avec les Bulls), l’intéressé continue de récolter les talents et la singularité du rugby.

« Le jeu est beaucoup plus rapide, et comme nous sommes moins nombreux, il y a beaucoup d’espace à couvrir. Cela change complètement les choses. En plus, l’entraînement est presque individuel, on apprend beaucoup. » Tim en est sûr : le joueur VII a fait de lui un meilleur rugbyman. « Vous allez loin surtout sur les longues passes, car vous les utilisez souvent. Si vous le pouvez, je recommanderais fortement à un jeune joueur de débuter le rugby et de passer une deuxième fois au XV. » Brisés par un combat de haut niveau, les Sud-Africains étaient donc à la recherche de nouveaux défis. Mais il savait, intérieurement, qu’on ne l’attendait pas dans son propre pays.

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L’expérience pluvieuse

« J’ai toujours voulu faire partie de l’équipe de France, car le niveau est élevé et il y a beaucoup plus de groupes qu’en Afrique du Sud. » Sportif, Tim se sent prêt à aller travailler. Et paradoxalement, l’épidémie de Chovid en 2020 met certainement la pression sur lui pour tenter sa chance. « Dès que j’ai pu à nouveau déménager, j’ai contacté des agents en France. Ces échanges entérineront davantage le maillot jaune et noir de l’US Carcassonne. Depuis cet été, Tim expérimente le quotidien d’un rugbyman expatrié. Au-delà de l’apprentissage d’une nouvelle langue, c’est aussi un climat qu’il faut adopter. « Il fait plus froid et il pleut plus qu’en Afrique du Sud ! C’est nouveau pour moi de jouer sous la pluie : la semaine dernière, à Bayonne… Je n’ai jamais joué de match dans ces conditions ! »

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Pourtant, Tim Agaba ne regrette pas de s’être entraîné aujourd’hui au bas de la City. Et ce même si, avec l’invasion de la variante Omicron dans son propre pays, il devra sûrement arrêter de rentrer chez lui pour Noël. Petit à petit, déjà, Carcassonne devient une sorte de résidence secondaire. « Il y a d’autres Sud-Africains dans l’équipe, mais même dans la vie de tous les jours, les gens sont très gentils avec moi. Quant à la compétition, après avoir pratiqué au très haut niveau dans mon pays, j’ai appris à contrôler la pression. Aujourd’hui, quand j’entre dans le terrain, je suis plus excité que stressé ou anxieux « . Rien à perdre, tout à gagner. Tim Agaba le sait : dans le rugby comme dans la vie, on s’enrichit des montagnes qu’on ose gravir.

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