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Bus de l’agglomération Perpignan Méditerranée : pourquoi Kéolis est le nouveau gestionnaire des transports en commun

Les élus communautaires ont approuvé ce lundi 30 mai le changement de délégataire pour les huit prochaines années dans la gestion des transports en commun sur les 36 communes de l’agglomération, dont Perpignan. Après un débat houleux, marqué par la présence de nombreux salariés de Sankéo inquiets quant à leur avenir lors de cette session publique, les conseillers communautaires ont choisi Kéolis, qui succède à Vectalia.

C’était de l’aveu même d’un élu le vote du mandat. Par 50 voix « pour » sur les 84 suffrages exprimés (3 blancs et 34 contre), les conseillers communautaires de Perpignan Méditerranée ont acté le changement de délégataire en charge des transports en commun sur Perpignan et les 35 autres communes de l’agglomération. La société de transport Kéolis deviendra, en partie au 1er septembre 2022, la nouvelle gare de bus et de revendeurs de bus et ce depuis quelques années.

Ils ont suivi les conclusions de la commission de délégation de service public chargée d’analyser les quatre candidats (Kéolis, Vectalia, RATP, Transdev). Elle a considéré que l’offre de Kéolis, société détenue à 70 % par la SNCF, était la plus intéressante à la fois pour sa contribution financière, 36,9 M € par an à l’agglomération, ainsi que pour les services rendus aux usagers.

C’est ce qu’ont essayé de justifier Robert Vila et Jean-Charles Moriconi, respectivement président de la communauté urbaine et vice-président en charge des mobilités, tournant ainsi le dos à l’ancien délégataire, Vectalia, présent sur Perpignan et son agglomération depuis 25 ans. « Avec Kéolis, nous progressons de deux marches. Les offres des 4 candidats ont été jugées intéressantes et de qualité. Celle du groupe Kéolis s’est démarquée au regard de son avantage économique global ». Concernant la future offre pour les usagers, les deux membres de l’exécutif communautaire ont été mis en avant « un futur réseau davantage digitalisé, un développeur d’outils pointus pour le transport scolaire, l’équipement de tous les véhicules en caméras de vidéosurveillance, la mise en place d’une nouvelle offre de transport sur réservation en 2023, de nouvelles possibilités d ‘horaires mieux adaptés pour les employés de Saint-Charles et de l’hôpital ou encore le fait, qu’en 2024, 60% des personnes vivants ou travaillant à Perpignan se trouveront à moins de 300 mètres des quatre futures lignes express, le réseau sera plus attractif en matière d’abonnements et d’accessibilité. Tout cela va nous permettre d’avoir un saut qualitatif notamment pour les actifs « .

A noter que le futur débogueur s’engage à porter la suite de cette 2030 à 12,5 millions de payeurs pour les recettes de l’ordre de 6 M€ annuelment.

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La grogne sociale couve déjà

Robert Vila et Jean-Charles Moriconi sont devenus les rasoirs des salaires de Vectalia et Sankéo. Ces derniers craignent que leurs acquis sociaux et les emplois soient mis à mal par le futur délégataire que rien n’empêche, dans un à deux ans, d’afficher les accords d’entreprise. Regrettant « un climat délétère qui entourait cette délégation de service public après 18 mois de procédure », Robert Vila s’est voulu optimiste sur l’avenir des salariés, hier à Vectalia, et demain repris par Kéolis. « L’emploi sera maintenu, que ce soit pour les conducteurs et les services supports, tout comme les accords d’entreprise et l’organisation du travail. Tous les salariés liés contractuellement verront leur contrat transférer automatiquement. Il n’y aura que le logo Kéolis qui changera sur le bulletin de paie. L’ensemble du personnel sera reconduit et nous aurons en plus le recrutement de 17 nouveaux postes à pouvoir « .

Un argument qui ne passe pas condescendant aux mobiles salariés qui sont à l’étroit des lendemains difficiles et qui les incitent à se mobiliser sur ce dossier dans les prochaines semaines.

Dans leur combat, ils ont reçu le soutien des élus d’extrême droite de la Ville de Perpignan, qui comme le plus souvent depuis la mise en place de la gouvernance communautaire à l’été 2020, ont fait entendre une voix dissonante tout en réclamant , avec succès, un vote à bulletin secret. « L’offre de Kéolis n’est pas la meilleure à notre sens pour Perpignan », a detaillé le maire Louis Aliot tout en affirmant « qu’une feuille de papier à cigarette sépare les quatre différentes offres ». Mais aussi que les élus de sa majorité « ne partageraient pas nécessairement la même analyse sur un dossier complexe ».

Des élus RN qui se sont également opposés à la nouvelle gamme tarifaire regrettant « la hausse du prix de certains produits et abonnements ». Ainsi l’offre mensuelle tout public passera de 33 à 35 € par mois et de 195 à 245 € par an. Le trajet simple, acheté à bord, passe 1,50 €, soit 20 centimes de hausse. Sur ce même volet, ils regrettaient des tarifs préférentiels aux bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et de l’Aide Médicale d’Etat (AME), alors qu’ils réclamaient la gratuité pour les réfugiés en situation régulière. Un sujet qui n’en était finalement pas un pour Robert Vila qui a répété que cette grille tarifaire visait « à éviter les freins commerciaux ». UNlors que la délibération votée lundi soir précise « que les carnets réduits seront conservés pour les demandeurs d’emploi non imposables et bénéficiaires de revenus étendus aux de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS) et de l’Aide Médicale d’Etat (AME) pour une meilleure prise en compte des voyageurs aux les plus modestes ».

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