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Bassin de Thau : l’ostréiculteur Pascal Migliore s’inquiète de la succession et du recrutement

Ce Sétois, dont les tables sont situées à Saint-Félix, exerce un métier de passion, auquel il s’est formé dès son plus jeune âge.

« La passion. » Pascal Migliore ne cesse de répéter le mot lorsqu’on lui demande ce qui le dépasse et ce qui devrait inspirer tout jeune songeant à se lancer dans l’ostréiculture. Il a commencé à l’âge de 12 ans, avec son père, un pêcheur oranais qui a débarqué à Sète et s’est rapidement adapté aux pratiques locales. Il a 49 ans maintenant et travaille seul. Et malgré cette passion, animer justement, dès qu’il en parle « son bureau » à merveille, au milieu de l’étang, il s’inquiète pour l’avenir.

« Aujourd’hui, il y a un manque d’attractivité dans la profession. Pour les rares reprises de mas, les banques n’acceptent pas forcément de les suivre, suggère-t-il d’abord. Mais surtout, « Pour les agriculteurs et artisans, une main-d’œuvre qualifiée est très complexe ». Pas assez de jeunes formés au Lycée de la Mer. Mais, dit-il, il y a du travail et même des tables. « Aujourd’hui, la disponibilité est disponible. Il y a des tables de location au niveau de la coopérative de 5 ports. La profession vieillit et d’ici une décennie, le nombre de personnes diminuera. »

Explique-t-il ce mécontentement ? « C’est un travail physique quand même. On est toute la journée dans la chaleur ou le froid. Mais l’emplacement est sympa. On est bien ! »

Quiconque a vu le métier émerger depuis l’âge de 12 ans se souviendra quand le père de son petit ami, Pointu Michel Brel, l’a réveillé alors qu’il se promenait avec son pin vers 17h, partant avec sa famille à sa table. « On pourrait prendre le temps de manger un morceau, de discuter. » Ce n’est plus le cas. Le métier a évolué. Ses restrictions aussi. Avec le souci du son de mer notamment, vient désormais manger des huîtres, qu’il faut protéger. « Catastrophe ! Alors il faut s’adapter ! Avec fermeture sanitaire de l’étang. « Aujourd’hui, nous avons presque tous des piscines ». A adapter également aux prix et aux structures du marché. Par exemple, le covid a fait des ventes directes.

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Échauffement : inquiétude

Et l’avenir l’inquiète. « Le problème c’est les températures, en été l’eau est tellement chaude qu’on regarde le Mistral, qui s’oxygène naturellement. Tout le monde regarde la météo. Sinon ça fait l’effet des cocottes-minute. Avec la ‘malaïgue' », on peut perdre 100%, » comme 2018. « 

Pour Patrice Lafont, c’est « une tendance depuis plusieurs années »

Il y a plusieurs années, comme d’autres métiers, les ostréiculteurs « trouver un problème majeur pour une main-d’œuvre qualifiée », souligne le président du Comité conchylicole de Méditerranée, Patrice Lafont. « Il y a de l’insatisfaction face à ce type de carrière ». Problèmes d’implications. Le problème est le même côté atlantique, dit-il. Avec la possibilité « introduction de main-d’œuvre étrangère » un pallier. « C’est un problème de société ». Et se demander comment rendre ces métiers à nouveau attractifs.

Fier d’être dans un monde artisanal, une vie qui se définit comme « paysan de la mer », la plus grande partie « dans l’esprit du temps », heureux que le Comité régional de la conchyliculture (CRCM) renforce désormais la profession, se félicite des locomotives Tarbouriech. Maïs « Les marges ont été réduites. Les coûts de transport nous affectent également, par exemple. ».

Pascal Migliore veut pouvoir faire avancer sa carrière. Mais il remarque « problème de génération, de société ». Et il répète une dernière fois : « Il faut avoir un métier. Si on le fait pour des raisons économiques, il ne faut pas y penser. C’est un métier familial. Un métier de passion ! »

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