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Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, une ferveur immense autour de Sara, la patronne des gitans

Fidèles millisecondes de fidèles, mais aussi touristes ou curieux, ont participé au pèlerinage qui n’avait pas eu lieu depuis deux ans. Un moment de communion exceptionnel.

Sur la place qui porte le nom de son père Jospeh, dit « Zézé », Lulu Baptiste prépare la paella. Ce midi, c’est table ouverte. Comme ses parents le diffusent avant elle, Lulu reçoit la famille élargie et les amis : des gitans, mais pas seulement. « On est tous arrivés il y a plusieurs jours, explique Michel Baptiste, coquille de Saint-Jacques autour du cou. Ici, c’est le carré d’or. En disposant des caravanes sur les côtés, pour pouvoir jouer en sécurité au milieu. Les Saintes-Maries, c’est religieux mais ce sont aussi de grosses cousinades. »

Alors que la plupart des invités se désaltèrent (doucement) au rosé, Maroussel, lui, reste sobre. Doen des porteurs se concentre. « Je vais me caler tranquille. Ça va bientôt monter en pression. » Maroussel, fils de « Zézé » est le doyen des porteurs de Sainte Sara. Dans quelques heures avec Lonny, Jacky et Estany, également membres de la famille, il convoiera la patronne des gitans de l’église Notre-Dame-de-la-Mer, à la Méditerranée.

La paella est prête. On s’active. Hervé Donedieu, vice-président de Bikers Lost Boys Bohemians, apprécie. « Je viens de La Ciotat. On est invité tous les ans. Même si là, avec le Covid, ça n’a pas pu se faire depuis deux années. Nous notre bastion, c’est le voyage, ici, aux Saintes, c’est une communion. L’accueil fait exception.« 

« Les Saintes-Maries, c’est au bout du monde. Mais l’ensemble du monde s’y donne rendez-vous. »

Bientôt 14 heures. Il est temps de partir. Maroussel a revêtu l’aube blanche. La place de l’église est déjà remplie. Elle sera bientôt noire de monde. Des gitans venus des quatre pièces de France mais pas seulement. « Les Saintes-Maries, c’est au bout du monde. Mais l’ensemble du monde s’y donne rendez-vous. » Ces mots viennent du père Michel Desplanches. Un curé qui aime que sa paroisse soit – un peu – attentionné. « La tradition dit que Sainte Sara était la servante de Sainte-Marie Jacobé et Sainte-Marie Salomé. Elle les a suivies quand celles-ci ont été expulsées de Terre sainte et les a rejointes dans la barque (…) C’est quelqu’un qui vient de loin, qui ne s’encombre ni d’archives ni de généalogie. Nos frères voyageurs y ont découvert une sœur ».

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Deux moments forts : la statue de Sara est sortie de la crypte. Les châsses, ces caisses contenant les reliques de Sainte Marie-Jacobé et Marie-Salomé sont quant à elles descendues par un treuil de la « chapelle haute ».

Après la cérémonie, la procession démarre. Sainte Sara, portée par la famille Baptiste, fend la foule, encadrée par des gardians. Elle traverse le cœur des Saintes-Marie-de-la-Mer, en liesse, pour rejoindre la Méditerranée. On parle italien, niçois, brésilien … Dans l’eau, des photographes de tout poil (il y a beaucoup de touristes, aussi) tentent de résister aux vagues. Sara retrouve la mer qui l’amena aux Saintes, voix plus de 2000 ans. « Vivent les Saintes Maries, vive Sara ! La fête peut (re) commencer.

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