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Augmentation du gasoil et effort de pêche réduit : les chalutiers en horreur en Occitanie

Certains chalutiers en Occitanie resteront à quai jusqu’en 2022, qu’ils aient épuisé leur stock de jours de pêche autorisés, ou qu’en raison du prix du gasoil, la pêche n’est plus rentable. Si la situation s’aggrave et que les restrictions augmentent, cela aura un impact majeur sur la flotte. Dix bateaux pourraient être « cassés » à moyen terme.

A Port-La Nouvelle comme à Sète, les chalutiers resteront au bord de la jetée jusqu’à la fin de l’année. En trois ans, le nombre de jours de pêche autorisés est passé de 220 à 183, il diminuera encore en 2022 et la plupart des armateurs iront à l’équilibre, voire en dessous. Autre préoccupation majeure : la hausse exponentielle des prix des carburants. En quelques mois, le prix du gasoil (pour les professionnels) a doublé pour atteindre 0,75 € le litre.

Dans ces conditions, il est difficile de pratiquer une pêche qui « paie » et permet aux marins embarqués de payer dignement. À l’heure actuelle, sa « part » est réduite en moyenne de 180 € par semaine (voir encadré).
Thomas Garcia, armateur à Port-La Nouvelle, tire la sonnette d’alarme. « On a des crédits pour des bateaux qui ont besoin de gros investissements, on a perdu 50 jours de pêche et si on ajoute le prix du gasoil, je dis que tout nous empêche de travailler. Si je ne travaillais pas avec mes deux fils, ce serait moi. Déjà lâcher prise !Pour cette notion de rentabilité, n’oublions pas qu’elle ne prend pas en compte les incidents., il a dit.

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« Tout tombe sur nous »

Le président du comité régional des pêches, lui-même armateur de chalutiers, nie être le porte-parole de sa propre corporation professionnelle, car il a toujours prétendu être un représentant depuis son élection. « toute la pêche en Occitanie ». Cependant, il sonne l’horloge sur les difficultés actuelles et futures de la pêche au chalut ainsi que sur les enchères dont on ne peut pas dire qu’elles sont le moteur économique. « Tout nous incombe : la réduction de l’effort de pêche, l’augmentation du gasoil, bientôt les éoliennes offshore qui nous emmèneront sur des centaines de kilomètres carrés de distance de pêche. Bref, on ne pourra pas faire face à la rupture sociale de n’importe qui. peut imaginer « , dit Bernard Perez. Lui-même quittera son bateau et comptera sur la procédure d’arrêt temporaire jusqu’en 2022 et ses marins seront au chômage partiel (seulement) 17 jours pour les deux prochains mois, payés à 60% de leur salaire forfaitaire. « C’est indifférent », proteste-t-il.

Un « plan de sauvegarde » indispensable

« En Méditerranée, peu d’entre nous, les chalutiers, avons entendu et entendu si peu. Mais vu la situation actuelle, je suis à la recherche d’un plan de défense, ou d’un renouveau. Quel que soit le nom, il est urgent de préserver le local. l’économie et l’emploi en mer et à terre. Cet appel s’adresse à l’Etat, la Région et le Département. Et nous avons des recommandations à faire, de notre part », il a dit. Le président du comité régional recommande par exemple que des efforts soient faits pour la collecte des déchets plastiques et leur recyclage (par tous les corps de métier), le développement de la filière de transformation des produits de la pêche, son implication dans l’écotourisme ou encore le tourisme. Avenir industriel… Bref, Bernard Perez souhaite que tout le monde se mette autour d’une table pour réfléchir à la survie, plus qu’aléatoire, de la pêche au chalut en Occitanie, dont le sort est actuellement incertain sur un autre rivage influent au Brexit sur.

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Récompense des pêcheurs : comment ça marche ?

Il existe une méthode de récompense des pêcheurs professionnels depuis la fin du 19e siècle et elle n’a jamais été entièrement revue ou modifiée.
Voilà comment cela fonctionne. La société de gestion, en l’occurrence propriétaire du navire, perçoit un chiffre d’affaires brut, dont elle déduit les frais de déchargement, les taxes d’enchère, les taxes portuaires et les frais de déchargement.
Il en résulte un chiffre d’affaires net dont il faut déduire des charges communes, partagées entre l’armateur et ses marins : gasoil, huile, nourriture, glace, appât éventuel etc.
La moitié du « reste à partager » est allouée au patron et l’autre moitié aux membres d’équipage. Le premier paie l’intégralité des frais d’armement (machines, entretien, réparations, assurances, cotisations diverses…) et prend sa part de la récompense.

Pour ces derniers, la quote-part est répartie entre chacun d’eux au titre de leur rémunération, charges salariales et patronales et de leurs cotisations sociales. Autant dire que ces métiers, longtemps considérés comme bien rémunérés, mettent à mal la conjoncture.

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