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Aude : l’étau de la sécheresse – et des restrictions sur l’usage de l’eau – se réduit

La préfecture a décidé, à l’issue du comité de gestion de l’eau tenu judi 28 juillet, de relever le niveau d’alerte dans plusieurs zones. Avec des restrictions accumulées, dans un contexte de sécurité et de déficit pluviométrique historique.

Sommaire

L’alerte renforcée se déploie

Le comité de gestion de l’eau tenu une semaine plus tôt, le 21 juillet, avait posé les bases des décisions prises ce jeudi 28 : en attente d’éléments complémentaires de Voies navigables de France et de BRL (concessionnaire du réseau hydraulique), des passages en alerte renforque, le 3e des quatre niveaux de restrictions liés à la sécurité, étaient en proposés. Et ont donc été validés par le CGE tenu ce 28 juillet, avant d’être traduits dans un arrêté préfectoral. A gauche, le passage d’alerte en alerte renforcée pour l’intégralité du fleuve Aude (secteurs Aude amont, Aude aval, Aude médiane), le canal du Midi et ses annexes, les bassins-versants du Fresquel et de l’Argent -Double, mais aussi les secteurs de la Berre et du Rieu; l’alerte, entrée en vigueur le 12 juillet sur l’ensemble du département, est maintenue pour les secteurs de l’Orbiel et de la Cesse (avec les affluents en rive gauche de l’Aude), ainsi que de l’Orbieu ( et affluents en rive droite).

« Anomalies » en série

Si les acteurs du dossier, de la chambre d’agriculture à la Fédération de pêche en passant par le syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières (Smmar) et les associations syndicales autorisées (ASA), ont acté ce cap supplémentaire, c’est que la secéresse s’aggrave. Les quelques millimètres tombés ce vendredi 29 n’y changeront rien. Avec des déficits pluviométriques qui, précisait un communiqué communiqué remis à l’issue du CGE, « se sont fortement accentués depuis le début du mois de juillet » : un mois de 2022 qui, « selon toute vraisemblance, sera le plus sec rencontre depuis 1959 » ; auquel s’ajoute « la plus forte anomalie de température relevée à l’échelle départementale depuis 1947 (+4,7°C par rapport à la normale juillet)« .

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Sans oublier la « sec vingtennale » pour le fleuve Aude (1 chance sur 20 de se produire, Ndlr) évoquée par Jean-Marie Aversenq, directeur du Smmar, et donc des « débits de cours d’eau » qui « en dépit des efforts collectivement engagés, tendant vers des valeurs durablement déficitaires », complète le communiqué. La situation est « hors normes »redit le directeur du Smar, évoquant la nécessaire « prise de conscience de cette situation ».

Sombres perspectives estivales

L’alerte renforcée signifie donc des « mesures complémentaires plus strictes » en matière de restrictions d’usage de l’eau. Un paquet d’actions dont la préfecture rappelait le caractère impératif : « Il est demandé à chacun – particuliers, professionnels, collectivités – de se montrer des exemplaires en cette période de crise, en respectant scrupuleusement ces mesures, ceci afin de partager la ressource en eau qui devrait continuer à se raréfier dans les semaines à venir ». Les prévisions météo à venir, avec une absence totale de précipitations en août, dressent en effet de sombres perspectives : et donc en retour de « nouvelles mesures de restriction »prévient la préfecture, « pour preserver tout particulier la continuité de l’alimentation en eau potable des populations ».

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A suivre, donc, avec les CGE qui continueront de se tenir chaque semaine pour « actualiser l’état de la sécurité »et envisager « si besoin » dés « mesures complémentaires ». Avec le spectre d’un passage en crise, et une ressource en eau réservée à la santé, la sécurité civile, l’eau potable, ou encore la salubrité. Une hypothèse que redoute la profession agricole, qui espère tenir le cap jusqu’au 15 août (date à partir de laquelle l’irrigation est interdite, Ndlr) en misant sur les débits réservés dans le cadre de la convention de Matemale.

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Eau potable : gare à la quantité et à la qualité

Il y a l’été, donc. Mais aussi l’automne qui suivra. Un enchaînement à ne surtout pas négliger, prévient Jean-Marie Aversenq : « Il ya nécessité d’anticiper une rentrée qui sera très complice », avec des problèmes liés à l’eau potable. Sur la « quantité »avec des risques de déconnexion de nappes qui ne cessent de s’abaisser, et un débit artificiel de l’Aude qui, une fois la convention de Matemale achevée, ne reposera que sur les lâchers de Puyvalador : « Tous les affluents de l’Aude, que ce soit le Lauquet, le Rebenty, le Sou, sont à sec », insiste le directeur du Smar. Qui pointe aussi la question de « qualité »avec des débits tellement faibles que « des micro-organismes vont se développer ». Des sujets aux s’ajoutent à la question de « la casse sur la biodiversité et les milieux », dans des cours d’eau où la Fédération de pêche a déjà multiplié des pêches de sauvegarde. Sans oublier une autre perspective, le « corollaire de la sécurité » : « Sur une Mer Méditerranée qui bout. C’est un phénomène qui va aggraver le risque d’épisodes méditerranées. »

Quelles nouvelles restrictions ?

Le passage en alerte renforcée signifie pour les secteurs concernés : un arrosage des espaces sportifs limité à une nuit par semaine ; l’arrosage des jardins potagers interdit de 8 h à 20 h ; l’arrosage des cultures à partir de prélèvements dans les cours d’eau, leurs nappes d’accompagnement, le canal du Midi et ses annexes interdit de 8 h à 20 h, soit une réduction de 50 %.

Pour rappel, le niveau d’alerte impose ces interdictions : arrosage des espaces verts, ronds-points, jardins d’agrément ; arrosage des espaces sportifs de 8 h à 20 h ; le lavage des voiries à l’eau, sauf impératif sanitaire ; le lavage des voitures hors des installations professionnelles et sauf obligation réglementaire ; le remplissage des piscines (sauf remise à niveau entre 20 h et 8 h) ; le fonctionnement des fontaines publiques en circuit ouvert ; l’arrosage des cultures à partir de prélèvements dans les cours d’eau, leurs nappes d’accompagnement, de 12 h à 18 h (réduction de 25 %).

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