L’ancien sénateur de l’Aude a fait don de ses rapports à la Médiathèque du Grand Narbonne. Des volumes qui illustrent une vie de combats, tant pour la Méditerranée qu’en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes.
L’on a souvent l’image de ces rapports volumineux croupissant dans la poussière, alors qu’ils ont demandé tant d’efforts, tant de nuits blanches à leurs auteurs. Jamais, de parole de politique, Roland Courteau ne sera de ceux-là. L’ancien sénateur, qui après tant de mandats a fini par tirer sa révérence, n’a pas dit son dernier mot. Avec la verve qu’on lui connaît, il se prête à toutes les conférences, pour que jamais, la flamme qui l’a animée ne s’éteigne. Ài travers lui et le travail sans relâche de son bras droit de toujours, Marie-Hélène Fabre, ce sont les témoins auditionnés qu’il veut immortaliser : ces femmes battues, humiliées qui ont osé, les premières, rompre le silence, ces ingénieurs qui , tout au long de journées et d’années harassantes transmettent des tableaux afin que leurs savants calculs déjouent les tragédies des catastrophes naturelles.
Tsunamis chez nous ?
« Rien ne nous oblige à nous investir » lance Roland Courteau en préambule. Est-ce un pied de nez aux élus adeptes de la chaise vide ou l’invitation à l’hommage pour services rendus ? Pour anecdotes et anecdotes, j’espère rediriger les soupçons d’une vie politique dense. Il conte les glissements de terrain, détaille les plis sous-marins qui d’un coup s’ouvrent, laisse jaillir des vagues gigantesques, dévastatrices. « Un séisme en Algérie, en une heure, provoque un tsunami qui déferle avec une vitesse de 800 km/h sur nos côtes. » Le sénateur indépendant que son rapport a souligné une impresparation manifeste en Méditerranée, pour mieux clore le dossier sur les changements nés de ce cri d’alerte.
Féminicides
Autre cri d’alerte, autre rapport, celui des violences faites aux femmes, une longue histoire déclinée en textes de loi, propositions et amendements. Longues nuits dans l’hémicycle, revirements de votes favorables en votes contraires, et inversement, avec un cœur qui joue les yo-yo … Des soubresauts législatifs qui accoucheront de lois progressistes, jusqu’au bracelet anti-rapprochement, outil indispensable de l’arsenal legislatif.
Les vannes sont ouvertes. Il y en tant d’autres, notamment dans le domaine viticole, contre ces conseillers du ministère qui se haussent du col, forts de l’appui d’éminents professeurs de médecine, qui, au nom de la santé publique, jouent à dessein l ‘amalgame entre vin et alcools forts. Atténuer les conséquences pour la filière professionnelle de la loi Evin interdisant la publicité des boissons alcoolisées et y introduire l’amendement sortant le vin de ce fourre-tout des alcools … Quel travail de longue haleine avec les élus des bassins viticoles ! Autant de souvenirs que de feuillets noirscis …
Des mandats dont il reste aujourd’hui dix rapports dont l’ancien sénateur de l’Aude a fait don au fonds permanent de la Médiathèque du Grand Narbonne. Et, en veilleur des consciences, c’est lui-même qui sera attentif à ne jamais les laisser dormir, se produit sur toutes les tribunes offertes, qu’elles soient scolaires, institutionnelles ou associatives. Transmission au nom de la mémoire.