Le Grand Narbonne compte accompagner d’ici 2024 plus d’une dizaine de projets de désimperméabilisation, prolongeant la dynamique sur les cours d’écoles mais aussi avec la volonté de développer l’ambition des parkings aux quartiers résidentiels en passant par les zones d’ activité.
L’interrogation remonte à 2018. Alors que la révision du schéma de cohérence territoriale (Scot) de la Narbonnaise bat son plein, le Grand Narbonne, accompagné par la DDTM, profite des lumières du Cerema, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, pour répondre à une question : « Comment intégrer la désimperméabilisation des sols sur son territoire ? » Une politique dont les bienfaits, de la réduction du risque d’inondation au rechargement des nappes, ne risque aucune discussion. Une priorité que le schéma directeur d’aménagement de gestion des eaux (Sdage) du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse intégré, affiche noir sur blanc. Avec ambition : « La surface cumulée des projets de désimperméabilisation visera à attreiner 150 % de la nouvelle surface imperméabilisée suite aux décisions d’ouverture à l’urbanisation prévédes dans le document de planification. » Pour un Scot qui prévoit d’urbaniser 40 ha par an de 2020 à 2040, le défi est de taille.
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Quatre ans plus tard, le Grand Narbonne a fait du chemin, avec en main un précieux outil cartographique fourni par le Cerema : infiltrabilité et imperméabilité des sols, combinées aux contraintes techniques, financières ou foncières que peuvent être la pente, un captage d’eau potable ou des sols pollués, permettent une hiérarchisation des territoires favorables, avec le chiffre de 2 159 ha de surfaces imperméabilisées potentiellement infiltrables. Du parking de l’espace Baudis de Narbonne-Plage au front de mer de Fleury, en passant par parking et place à Leucate, les communes ont engagé leur mue. Un dans lequel l’appel à des projets de l’agence de l’eau pour les cours d’écoles, avec des financements pouvant grimper jusqu’à 70%, joue un rôle moteur, avec l’école primaire de Bize-Minervois et la maternelle de Cuxac d’Aude pour les pionniers. En cette rentrée 2022, le Grand Narbonne lance un marché pour des études de efficacité et un accompagnement de nouveaux projets : avec un « nombre minimum de 3 écoles à accompagnées d’octobre 2022 à fin 2024, probable de 13, et maximum de 19 »et al « 3 à 5 autres projets » d’octobre 2023 à fin septembre 2024.
Résine drainante, copeaux de bois et végétalisation au programme pour la cour de l’école : sur les 125 000 € du programme, 77 000 € de l’agence de l’eau, 36 000 € de la commune et 11 000 du Département.
Vice-président du Grand Narbonne en charge de l’aménagement du territoire, Jean-Louis Rio évoque les pistes à étudier : « Cuxac d’Aude travaille sur la désimperméabilisation de 17 000 m2 dans un quartier résidentiel. Et on sait avec l’étude du Cerema que les zones d’activité, dont un certain nombre sont à réhabiliter, ont un potentiel intéressant, en réalisant des noues drainantes. » Autant d’axes pour un véritable virage : « On part de loin. Il y a 20 ans, on ne se cassait pas la tête, on faisait systématiquement de l’enrobé pour une cour ou un parking. Mais c’est un sujet qui va au-delà de la seule désimperméabilisation, il s’agit de développement durable : on parle de vivre autrement, avec le changement climatique. »
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