Ce jeudi 18 novembre, la ministre de la Marine, Annick Girardin, a prononcé un discours en ouverture de la Conférence sur la pêche tenue à Roscoff dans le Finistère. Si la pêche en Atlantique Nord et en Manche est au cœur du débat, elle n’a pas manqué d’évoquer celle en Méditerranée, tant en termes de mortalité pour le chalutier que d’espoir pour l’environnement.
Le 3 novembre, dans L’Indépendant, Bernard Pérez, président du comité régional des pêches, tire la sonnette d’alarme : « Tout nous incombe : la réduction de l’effort de pêche, l’augmentation du gasoil, les premières éoliennes en mer (…). Nous ne pourrons plus faire face à la rupture sociale que tout le monde peut imaginer ». Et de faire appel à l’Etat, la Région et le Département pour un plan de protection de la pêche et du chalutage en général. C’est dire si le discours d’Annick Girardin était attendu ce jeudi 18 novembre…
Verbe
Il ne remonte pas forcément le moral des armateurs et marins occitans dont le ciel s’est encore plus assombri, même si les défenseurs des ressources et des milieux marins seront « verts ».
Les commentaires d’Annick Girardin sont : « De nouvelles négociations très difficiles nous attendent. L’année dernière je me suis battu (…) pour limiter la baisse des quotas d’effort de pêche. J’ai reçu une modeste baisse de 7,5%, des perspectives initiales inattendues et très fermées. Cette année, ma position n’a pas changé : nous devons continuer à mettre en œuvre le plan de gestion qui vise à réduire l’effort de pêche de 40 % jusqu’en 2025. (…) faire de la Méditerranée une mer exemplaire.
(…) Cette réduction doit se faire progressivement, dans le respect des équilibres socio-économiques. Les professionnels ont déjà fait des efforts importants en 2021, notamment en ce qui concerne les fermetures spatio-temporelles. Ces efforts portent déjà leurs fruits, notamment pour le merlu (…). Je m’appuierai sur ces efforts pour protéger la pêche en Méditerranée. Je sais cependant que certains chalutiers ne pourront pas supporter la baisse des quotas. Là aussi, je souhaite mettre en œuvre des plans de sortie de flotte, sur la base du volontariat (…) ».
Quelque chose dont tu dois te souvenir
Si les chalutiers qui envisagent déjà, au vu de la conjoncture économique, se rassurent de retirer leurs bateaux de la flotte, sous soutien financier (40 à 60 M€) au niveau national, dont certains défenseurs L’environnement le sera aussi, car le ministre ne veut pas seulement une mer « exemplaire » et laisse entendre que rien ne sera négociable lors des prochains débats. Enfin, le pôle économique de la pêche a de bonnes raisons de s’inquiéter car les soldes sont déjà vulnérables aux criées et aux organisations professionnelles (coopératives de producteurs). Un départ majeur de la flotte et une réduction de l’effort d’ici 2025 pourraient être fatals pour ce projet phare.